ELECTIONS PRESIDENTIELLES 2007 : Après le sacre, Koulouba ?

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Les observateurs attendaient moins l’investiture que le discours que Ibrahim Boubacar Kéita, allait prononcer à la fin du deuxième congrès qui s’est déroulé le week-end dernier. Parce que candidat, IBK l’est depuis 2002.rn

C’état une formalité à remplir mais une formalité importante pour le peuple du Rassemblement pour le Mali appelé à investir son président IBK comme candidat aux élections présidentielles prochaines. Ils sont venus de partout assister mais surtout écouter celui qui est pour eux l’âme de ce parti qu’ils ont porté sur les fonts baptismaux en juin 2002. Ils sont venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays écouter celui qui est porteur de leurs rêves, de leurs ambitions, de leurs déceptions, de leur amertume et de leur angoisse convaincus qu’au soir du 13 mai prochain ils oublieront son échec, leur échec collectif aux portes de Koulouba en 2002. « Je suis candidat par mission et par devoir » a déclaré à l’entame de son discours un IBK hésitant entre un ton résolument offensif et une attitude froide et sans passion.

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Mission de bâtir un Etat fort et non patrimonialiste, mission de redresser l’Etat, lui rendre son crédit, son autorité et fonder un véritable Etat de droit « car aujourd’hui un tel Etat n’existe plus au Mali », devoir de mettre fin à « l’imposture démocratique imposée à notre peuple grâce à des circonstances historiques particulièrement favorables ». Devoir de dire la vérité au peuple et non en cédant au populisme, devoir de respecter le peuple en acceptant qu’il s’exprime sans contraintes et sans passion. Le ton est donné et les petites piques lancées par rapport à la situation de l’école, du monde paysan montrent à suffisance quels pourraient être les thèmes de la future campagne électorale.

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Ibrahim Boubakar Kéita sait qu’il dispose d’atouts non négligeables pour aller le plus loin possible dans la course à Koulouba. Homme charismatique, IBK dégage une aura qui subjugue tous ceux qui l’approchent. Les militants du RPM qui n’en sont pas les moins exposés sont disposés à le suivre partout, à suivre ses mots d’ordre et à lui pardonner toutes ses erreurs. Il en a apporté la preuve lorsqu’au soir du meeting du 4 mai 2002 au stade du 26 Mars, il a demandé à ses milliers de militants en colère d’accepter les résultats qui le mettaient hors de la course pour la Présidence malgré les sérieuses réserves qu’ils nourrissaient. Et dans la foulée, malgré l’acrimonie qui tardait à l’abandonner lui et ses militant, il les a appelés à voter pour l’actuel Président de la République. IBK est un homme d’Etat et un homme de l’Etat.

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Du temps où il était à la Primature, il n’a eu de cesse de réaffirmer, à l’excès au goût d’une bonne frange de Maliens, l’Etat et son autorité. On se rappelle du soulagement éprouvé par les populations de Bamako quand IBK a par la force « nettoyées » les rues occupées de manière permanente par des manifestants particulièrement violents notamment les élèves et étudiants. Il aime à rappeler que neveu de l’ancien Président Modibo Kéita, les ors et les lambris des Palais de la République ne sont pas une découverte pour lui. En plus de son parti, IBK qui a gagné en maturité politique, sait qu’il ne sera pas seul dans le combat qu’il mènera lors des élections présidentielles. Il sait qu’avec des hommes politiques comme Soumeylou, comme Tiébilé, comme Oumar Mariko et Blaise dans le camp de ceux qui se battent pour l’alternance, l’actuel locataire de Koulouba devrait se faire du souci malgré le soutien des partis signataires de l’Alliance pour la démocratie et le progrès. Mieux, il caresse certainement l’idée que l’alternance est possible. Enfin, ce qui pourrait stimuler davantage IBK, c’est qu’il sait qu’après cette année, il pourrait difficilement jouer les premiers rôles sur la scène politique.

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Ses qualités de loyauté jamais prises à défaut ne suffiront pas masquer ce qui pourrait être un handicap de taille lors de la future campagne. En effet, comment convaincre les Maliens que l’homme qui a contribué à faire élire ATT en 2002, dont le parti a participé à l’activité gouvernementale et qui préside l’Assemblée nationale n’a pas une part de responsabilité dans les dérives qu’il décrit ? De la réponse à cette question dépendra le sort de IBK lors des élections présidentielles à venir.

rnElhadji TBM

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