Voici une interrogation qui habite la tête de bon nombre de maliens depuis quelques temps et à moins de deux mois du 1er tour du scrutin présidentiel. Le président Amadou Toumani Touré, candidat naturel à sa propre succession, ne s’est pas d’abord déclaré. Mais de l’autre côté, des acteurs de la scène politique sont en train d’ailleurs de retrousser les manches pour qu’il ne soit pas élu, au cas où il se présenterait à cette élection. C’est par exemple le cas du RPM d’Ibrahim Boubacar Kéïta, de la convergence 2007 de Soumeylou Boubèye Maïga, du parti SADI du Docteur Mariko et de la CDS de Blaise Sangaré . rn
Si les présidents de tous ces partis politiques et associations aspirent, chacun, à occuper le fauteuil de Koulouba en 2007, il n’en demeure pas moins qu’en cas de second tour, ils se rallieraient tous derrière un seul homme, c’est à dire le candidat membre du front qui aura la chance de disposer d’un score dans ce sens au 1er tour. Ceci est un engagement pris par les différents signataires du protocole d’accord du 25 février 2006.
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Il faut par ailleurs indiquer que le parti SADI du Docteur Oumar Mariko n’est pas signataire de ce document. A propos des différentes alliances, Oumar Mariko, candidat investi a été clair. SADI n’est ni de l’ADP ni du FDR. Par cette position, le parti a opté pour la neutralité en décidant de se lancer seul dans la course pour tenter sa chance.
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Ainsi, le paysage politique malien est aujourd’hui dessiné par le schéma suivant : un camp présidentiel. Ce camp favorable à la réélection du président ATT compte une trentaine de partis politiques. A ces partis, on annonce l’arrivée de trois autres formations sans compter les militantes et militants du Mouvement Citoyen. S’agissant du camp adverse, on compte dans ces rangs le RPM. le PARENA ; la CDS, l’ADJ ; le RDR, la convergence 2007 de Soumeylou Boubèye Maïga . La liste n’est pas exhaustive. Ce front ne semble nullement inquiéter par tout le bruit fait autour de lui par les partisans du chef de l’Etat. Et, comme pour défier ceux-ci, les membres du FDR parlent de “Taka Yéréké” a l’opposé du slogan “Tako Kélené scandé par le mouvement citoyen, les différentes associations de soutien au président de la république et par toutes les formations politiques regroupées dans l’ADP .Parmi les opposants, il y a le parti SADI qui a investi Oumar Mariko candidat à cette élection que le Mali se prépare à vivre le 29 avril prochain.
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Dans cette bataille de positionnement, des Maliens croient toujours qu’un changement est possible, car, on peut assister à des retournements de veste de la part de certains. Et dans ce calcul, les hypothèses ne manquent pas non plus. Pour certains, ATT n’a aucun intérêt à ce qu’il y ait un deuxième tour dans cette élection prévue le 29 avril 2007. Il faut forcément le “Tako Kelen”. Autrement dit, rafler le maximum du voix dès le 29 avril, pour ainsi empêcher toute possibilité de second tour . Ceux qui soutiennent cette hypothèse la justifient par l’argument selon lequel, un deuxième tour n’arrange pas le chef de l’Etat s’il était candidat à sa propre succession.
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L’une des spécificités de l’élection présidentielle de cette année est l’institution par la loi électorale du système de parrainage. Autrement dit, chaque candidat aux fonctions de président de la république devra d’abord obtenir la signature d’au moins cinq élus communaux par région et dans le district de Bamako ou dix députés pour être autorisé à s’aligner par la cour conditionnelle.
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C’est à ce niveau que beaucoup de candidats pourraient avoir des ennuis à cause de cette exigence qui, en soi, pourrait constituer pour eux un handicap. Seulement ces partis concernés espèrent surmonter toujours ce handicap en compter sur la bienfaisance du RPM qui mettrait ses élus à contribution. C’est justement pour cela que plusieurs chefs de partis ont accouru pour aller se réfugier dans le FDR, comptant sur le RPM par la même occasion. Sinon, à observer la plupart de ces partis politiques, ils ne sont pas capables de drainer même une vingtaine de militants. . Et s’il n’y avait pas de second tour ?
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C’est à vrai dire à ce niveau que peut se situer tout le débat. En effet, il n’est pas exclu qu’en cas de réélection du président ATT, que certains de ses adversaires retranchés dans le front pour la démocratie et le république puissent accepter de souffrir dans la galère de l’opposition. Car, être opposant, c’est accepter en toute responsabilité d’assurer sa position. Mais pour des habitués aux délices du pouvoir, ce n’est pas tâche aisée.
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Ce n’est pas un Mountaga Tall Président du CNID opposant d’AOK qui dira le contraire. Pour tout cela, nous croyons fermement à un possible effritement du FDR. C’est peut être amer à dire aux yeux de ceux qui sont concernés et pourrait par la même occasion les amener à se fâcher. Mais c’est aussi cela une des équations difficiles à résoudre en politique. Pour plusieurs raisons, on peut douter de l’avenir de ce front mis en place pour déloger ATT de Koulouba le 29 avril prochain
rnLaya DIARRA“