Election Présidentielle du 29 Avril 2007 : Les candidats du FDR mal partis

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Depuis sa création le 25 février 2007, le Front pour la Démocratie et la République (FDR) composé de 14 partis politiques continue à revendiquer et prend les institutions, les syndicats, les organisations et associations à témoins par rapport à ses plaintes. Ses plaintes sont liées à l’audit du fichier électoral, aux commissions de distribution des cartes d’électeurs, au bulletin unique… A croire que les frontistes ne s’inquiètent pas du faible taux (8%) de retrait des cartes d’électeurs.

En tout cas, la période de campagne électorale qui dure seulement 21 jours permet aux différents candidats de faire des sorties médiatiques ou sur le terrain afin d’informer les citoyens de leurs ambitions, c’est à dire, leurs projets de société pour le Mali. Et le FDR qui compte lui seul quatre candidats à la présidentielle du 29 avril, doit changer de fusil d’épaule en battant campagne s’il veut faire du progrès dans la course au pouvoir. Il sera fatal pour lui, sinon un échec probable de se lever à la dernière minute pour faire quoi que ce soit. Un adage dit “l’avenir appartient à celui qui se lève tôt.”

Que demande le FDR?

De façon officielle, le FDR a réclamé dans une lettre datée du 02 avril et signée de son secrétaire général, le Dr El Madani Diallo, adressée au ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, Kafougouna Koné avec ampliation à la CENI , à la DGE et à la Cour constitutionnelle, l’audit du fichier électoral. Il s’agit pour le regroupement, apprend-on ainsi, d’analyser entre autres, les listes électorales, de vérifier les bases de données complémentaires entre l’ancien et le nouveau fichier électoral, d’analyser le logiciel de gestion du fichier électoral, de tirer les conclusions nécessaires et de formuler des recommandations pour une amélioration du dit fichier.

Ainsi, pour le FDR, cette demande est légitimement fondée pour des élections transparentes et crédibles auxquelles tout le peuple malien aspire. En ce qui concerne, la question de positionnement des candidats sur le bulletin unique, le front, à travers son secrétaire général, se dit ne pas être d’accord, pour le fait que cette situation ait pu être réglée au seul niveau de la DGE. Aussi , il estime qu’il est indispensable que le bulletin unique soit numéroté et que son affectation dans les différents bureaux de vote soit répertoriée de façon précise et contrôlable,…

Pour ce qui concerne les commissions de distribution des cartes d’électeurs, le FDR, dans la lettre n°00312007-SGIFDR, a saisi le président de la CENI pour attirer son attention, pense t-il, sur une violation flagrante de l’article 60 de la loi électorale qui stipule que seuls les représentants des candidats, de partis ou regroupements de partis en lice sont membres de la commission de distribution des cartes d’électeurs. Or, dénonce le FDR, des partis comme le CNID, l’ADEMA, l’URD et le MPR bien que n’ayant pas de candidats siègent au sein de ces commissions.

En somme, le FDR qui veut une alternance doit comprendre que ses chances pour atteindre cet objectif, ne réside pas dans cette stratégie de dénonciation ou de plainte, mais plutôt dans la voix des urnes. A cet effet, on est en droit de dire sans risque de se tromper que les électeurs jouent un rôle prépondérant dans les différentes élections : présidentielles, législatives, municipales. “Le pouvoir, c’est la carte d’électeur parce que c’est elle qui permet de prêter le pouvoir au président de la République ou autres élus…” avait laissé entendre le président de la République , Amadou Toumani Touré.Que deviendra donc ce pouvoir des électeurs, quand on sait qu’à 18 jours seulement de l’élection présidentielle, le taux de retrait des cartes d’électeurs (8%) demeure préoccupant?

Face à cette situation, les partis politiques, les groupements de partis, qui sont les premiers concernés et la société civile n’ont qu’une seule option : épauler les autorités communales afin de sensibiliser le maximum de citoyens pour qu’ils puissent aller retirer leurs cartes d’électeurs, non pas pour mener la cabale contre les institutions qui sont chargées d’organiser les élections, comme le fait actuellement le Front pour la Démocratie et la République .

Et si le FDR venait à faire une piètre prestation à l’élection présidentielle du 29 avril 2007, il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même. Pour cause : au moment où ses adversaires, notamment l’ADP, balisent le terrain pour avoir à son bord le maximum d’électeurs ou sensibiliser ces derniers à retirer leurs cartes d’électeurs, le FDR continue à faire des réclamations et des dénonciations stériles.

Moussa TOURÉ
Soir de Bamako du 13 Avril 2007

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