Election Présidentielle : Ça bave sur la dernière ligne droite

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           Dans six jours, les Maliens sont appelés pour la 4ème fois à élire démocratiquement leur président de la République dans le pluralisme politique. A cet effet, les huit candidats en lice pour la magistrature suprême s’activent sur le terrain pour convaincre le maximum d’électeurs d’ici le jour J, c’est-à-dire le 29 avril. En abordant cette ligne droite, comment les uns et les autres comptent-ils s’y prendre, et avec quels moyens ?

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            La dernière ligne droite du scrutin du 29 avril s’annonce très rude pour les candidats notamment ceux dits présidentiables : ATT, IBK, Tiébilé, SBM, Blaise. Parce qu’ayant la véritable conviction de pouvoir être président de la République. Contrairement aux autres qui, malgré le dépôt de leur candidature, jouent pour la plupart pour l’honneur.

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            Qu’à cela ne tienne, chacun tente, tant bien que mal, de proposer un programme au peuple pour avoir sa confiance. Se bousculant presque tous contre ATT, ils s’adonnent plus à la critique- à la limite acerbe- de la gestion de l’homme du 26 mars, oubliant l’essentiel : convaincre le peuple à adhérer à leur vision, à leur programme de société. Dans ce bras de fer, qui se durcit de plus en plus surtout dans la semaine, les grosses artilleries sont déjà en alerte maximale. Mais, sans moyens financiers ni humains, certains candidats sont déjà au poteau. Il s’agira pour eux de visiter quelques chefs lieux de région ou de s’asseoir à Bamako pour observer les plus décidés et ceux capables de jouer leur rôle. Une sorte de méditation sur son propre sort.

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            Ce rôle, qui doit consister à convaincre l’électorat avec des arguments- du reste très solides- beaucoup y font fi. Ils ont commencé à exploiter le tome II du pamphlet (Attcratie) pensant qu’avec ça ils pourront détourner les Maliens de leur vouloir: élire ATT. Certainement qu’ils se trompent car c’est une manière de renforcer l’aura d’ATT aux yeux du bas peuple, vivier des vrais électeurs. Ironie du sort, à chaque fois que le pamphlet sort, ATT se tape une promotion. C’est le moins que l’on puisse dire. Lorsque le tome I est sorti, le Millenium Challenge est tombé comme un couperet sur la tête de ses adversaires, avec en prime une manifestation populaire de soutien, c’est-à-dire de rejet pur et simple du brûlot. Avec le tome II, bonjour à la Libye qui lui manifeste son soutien.

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            C’est pourquoi, à l’opposé de ses compagnons du FDR, Soumeylou Boubeye Maïga (SBM) qui prône le changement essaie de soutenir son discours par des arguments variés et souvent très solides. Il évite du coup de tomber dans le trin-trin de ses compagnons du FDR, qui ne font que s’attaquer à l’homme ATT, oubliant que le peuple malien est allergique à des comportements du genre.

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            Alors, pour aborder cette dernière ligne droite, les protagonistes, sont contraints de démontrer leur force de mobilisation. Il s’agira de multiplier les meetings partout sur le territoire mais surtout de promettre au peuple ce qui est réalisable. Pas de philanthropie de circonstance. La démagogie n’en parlons pas. A défaut de ne pas pouvoir sillonner les coins et recoins du pays pendant 5 ans ou au moins pendant les semaines de campagne, ceux qui ont pu envoyer des émissaires pourront se tirer d’affaires, même s’ils sauvent l’honneur !

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            Pour IBK, après 5ans de rejet du peuple, pourtant à la tête de l’Assemblée nationale, préférant les cortèges, les sumu et les voyages de bombance à l’extérieur, il s’agira pour lui de se mordre le doigt. Parce que le résultat est déjà connu. D’autant plus qu’en dehors des sous mis à la disposition des organisateurs des meetings pour la foule, il s’est rendu compte d’une triste vérité: il n’a plus l’aura de 2002, au moment où il s’était présenté en victime de trahison dont il a seul le secret. Pour pouvoir prétendre à un score honorable, il faut qu’il soit plus actif, plus poignant et qu’il épargne ATT, l’individu.

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            Quant à SBM, déjà en bonne posture pour être 2ème, malgré sa suspension de l’Adema, il lui reste à consolider ses acquis. Car depuis qu’il s’est décidé d’aller sur le ring avec sa Convergence 2007, ayant la conviction que sa vision du changement est possible, il ne fait que gagner du terrain. Cette élection est une manière pour lui de jauger sa force sur le plan politique après sa défaite lors de la convention de son parti (Adéma Pasj) en 2001 face à Soumaïla Cissé. Et surtout, ne l’oublions pas, son échec en 2002, lorsqu’il a voulu barrer la route à ATT : «Son retour aux affaires sonnerait comme un échec du mouvement démocratique, et marquerait un retour en arrière ». Même si après tout, c’est ce même SBM qui avait trahi Soumaïla pour élire son ami ATT.

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            A Tiébilé Dramé, il s’agira- après avoir été un bon pilier du système ATT- de chercher à sauver l’honneur, en développant son programme qui n’est pas du tout mal, en épargnant des attaques sur la personne d’ATT car le malien est allergique au double jeu (filankafo). A notre entendement, celui qui pouvait être l’arbitre de cette élection n’a pas su jouer le jeu, il a raté le coche. Alors, il doit chercher à améliorer son score de 2002, puis se réconcilier avec son ami du camp des parachutistes de Djicoroni afin de préparer sereinement son avenir politique.

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            Pour Blaise, le vin est tiré il faut le boire. Il gagnerait à se faire mieux accepter dans son fief de Tomikorobougou car en Afrique on jette aussi un regard sur la famille pour savoir si vous devez prétendre gérer le Mali. Ayant échoué dans son chantage, il s’est mis en boule contre ATT croyant le démolir. Il se trompe. L’examen de Bougouni sera un échec total pour lui avec le jeune Mamadou Sinayoko dit Gaucher et son parti Barica qui ont quadrillé tout le terrain pour le Général Président.

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            Si en 2002, l’on disait qu’Att était venu pour protéger les arrières d’Alpha Oumar Konaré, en 2007 il veut consolider des acquis, renforcer la cohésion. Et cela, il l’a préparé avec un véritable maillage du pays pendant cinq ans, visitant les coins et les recoins de ce vaste Etat qu’est le Mali pour y apporter un message d’espoir et d’appel au travail. Pas, pour un simple plaisir mais pour poser des actes indélébiles. Alors, il ne s’est nullement s’éclipsé comme des hommes politiques à l’image d’IBK, président de l’Assemblée nationale et du parti majoritaire à l’hémicycle, il s’est plutôt battu sur le terrain.

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            Alors clairement, la dernière ligne droite lui serait plus que favorable et le takokélén, sans être un mirage, serait salutaire et répondra au vouloir du peuple.

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B. DABO 

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