Election Présidentielle 2007 : IBK, Tiébilé, SBM , Blaise, laminés au premier tour

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La déclaration commune faite par les quatre alliés du FDR (Front pour la Démocratie et la République), candidats malheureux à l’élection présidentielle de dimanche dernier après leur défaite humiliante contre le président sortant ATT qui les a proprement laminés au premier tour avec plus de 70% des voix du peuple, sonne comme un chant du cygne.

C’est le réflexe désespéré, irréfléchi des mauvais perdants qui prennent à témoin l’opinion en cherchant à cacher le soleil avec leurs mains qui n’ont rien de candide.

Car depuis la Transition démocratique et les élections organisées par le même Amadou  Toumani Touré, jamais une élection présidentielle n’a été aussi équitable, juste et transparente que celle du 29 avril dernier. Aussi bien de l’avis des observateurs internationaux que de l’opinion nationale.A son triomphe contre les ennemis de son régime, Amadou  Toumani  Touré a ajouté la manière. Son plébiscite par la nation malienne, par un véritable raz de marée électoral qui restera historique dans les annales des élections générales au Mali, est encore mieux éclairé par la défaite cinglante que le président de la république a infligée à ses principaux adversaires dans leurs fiefs respectifs. C’est le peuple souverain qui s’est chargé d’apporter par la voix des urnes un démenti cruel, par la même occasion un désaveu sans appel  aux détracteurs d’ATT, aux tenants d’ATT-Cratie et aux comploteurs contre la paix au Nord.

 Une correction  mémorable

C’est ainsi  que dans le Mandé profond, ATT avec 64% a écrasé par le pourcentage de voix recueillies IBK (12%). Dans le quartier où le président du RPM est né à Koutiala, ATT lui a également administré une correction électorale mémorable. A Nioro du Sahel, fief réputé être fidèle à l’enfant du terroir Tiébilé Dramé, ATT a causé la surprise à l’opinion non avertie en faisant un score de 60% contre 21,61%  au candidat du Parena.  On avait fait croire que les Sarakollés avaient juré de voter contre le président sortant. En réalité, toutes les familles maraboutiques, les  vrais baromètres de l’opinion, ont voté pour lui.

La défaite infligée à Soumeylou  Boubèye Maïga est encore plus cruelle à Gao où il n’a recueilli que 1,02 % des suffrages contre 70% à ATT! A Bamako les électeurs ont réservé une divine surprise à ATT, le préféré des femmes,  l’ami et le défenseur des enfants. Dans notre capitale, la déconfiture a été totale pour IBK et toute l’opposition coalisée du FDR. IBK n’a fait illusion qu’en commune IV où il a passé de justesse avec 500 voix de différence.

Dans  les cinq autres communes il est battu à plate couture par ATT . Au finish ce dernier a enlevé 54,2% des suffrages à Bamako, ville de fonctionnaires, de cadres, de l’intelligentsia et de politiques,  réputée lui être hostile, contre 38,8% à Ibrahim Boubacar Keïta, 1,2% à Soumeylou Boubèye Maïga, 1, 9% à Tiébilé Dramé, 0,6% à Mamadou Blaise Sangaré et 2% à Oumar Mariko.Le sacre d’ATT à Bamako apparaît d’autre part comme un vote sanction contre IBK et les ténors du FDR. Ces derniers, en se livrant à un excès de paroles vindicatives et de critiques stériles contre le président sortant, dont le bilan est bien visible et éloquent aux yeux du peuple, ont pris les électeurs à rebrousse-poil. Ce qui explique à Bamako le fort taux d’abstention finalement profitable à ATT.

D’autant plus que l’opposition et IBK n’avaient rien de mieux à proposer en échange.Au lieu d’être, comme l’ont annoncé ses contradicteurs, IBK , Tiébilé, Boubèye et le FDR, ainsi que les initiateurs de l’ADJ et les auteurs du Manifeste pour la démocratie «  un dictateur, le plus grand commun diviseur catalyseur de la chienlit et des maux de la République», ATT le mythique héros de la Révolution malienne du 26 mars 1991 reste pour les Maliens « l’Homme du peuple ». Le même, c’est-à-dire en vérité « le plus grand commun rassembleur ».

Si ATT est sorti grandi de ce scrutin présidentiel, plus légitimé que jamais par le plébiscite populaire, ses adversaires par contre et leurs partisans n’en mènent pas large. Désillusions et désenchantement sont les sentiments qu’ils partagent en commun. Le réveil est là, bien rude. Car il ne s’agit plus d’une bataille qu’ils ont perdue, mais bien de la guerre menée contre la personne d’ATT et son régime. Entre eux et l’Homme du 26 mars, rien ne sera jamais plus pareil. Ils se posaient en force alternative crédible, patriotique et constructive face au pouvoir d’ATT, le peuple vient de les renvoyer à leurs chers devoirs politiques et démocratiques.

En leur faisant comprendre qu’en matière politique il est illusoire de prendre ses désirs pour la réalité, coupable d’aller contre les intérêts nationaux. Et se poser en éternelle victime n’est pas une recette qui fait florès. Il en est de même des incantations habituelles contre le régime qui ne trouve aucune grâce qu’aux yeux de ses détracteurs impénitents.

Fâcheux présages

Les voilà prévenus avant l’heure : le peuple veut d’une opposition honnête, crédible et constructive, pas de girouettes et d’anarchistes qui tournent au gré du vent. Le paysage et le jeu politique sont désormais clarifiés. Il y a une ligne de démarcation nette entre le pouvoir, la majorité présidentielle d’un côté et de l’autre une opposition pure et dure où les extrémistes ne sont pas rares .

Les mauvais calculs politiciens ne sont plus de mise d’un côté comme de l’autre. Il s’agit maintenant de travailler honnêtement, un point c’est tout, dans la mesure de ses pouvoirs et de ses possibilités pour le bien-être des populations et pour un Mali meilleur. Pour ne pas perdre totalement la face et le peu de crédibilité qu’il leur reste, IBK et ses compagnons d’infortune doivent bien se préparer et se positionner pour la prochaine bataille des législatives, une élection de proximité aux gros enjeux qui, au vu de la présidentielle, présente déjà pour eux de bien fâcheux présages.

 Oumar Coulibaly

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