EDITORIAL : Douteuses intentions

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Trois jours après la fin du scrutin présidentiel, le peuple malien est encore dans l’attente de résultats lui permettant de fonder sa religion sur les tendances et les options. Déjà, avant les votes, peu de nos concitoyens signaient un blanc seing à l’Administration sur son impartialité et sa volonté de faire en sorte que s’exprime la volonté du peuple, seul souverain en la matière.rn

Ainsi, à l’heure de la révolution numérique, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, à l’heure où le territoire malien est couvert par la téléphonie (cellulaire, rural ou satellitaire…), l’Administration se montre incapable de donner des résultats ou même de donner des tendances.

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A propos des tendances, elle apporte d’ailleurs de l’eau au moulin de ceux qui penchent pour une volonté manifeste de tripatouillage de sa part. Du coup, elle justifie amplement le communiqué du FDR qui, après avoir rappelé les irrégularités qu’il a relevées sur tout le territoire, souvent avec constat d’huissier, après avoir décrié le bulletin unique « sans numéro, sans souche ni filigrane », après avoir dénoncé le choix de l’imprimeur qui a fait montre d’un zèle particulier dans la campagne d’ATT, affirme qu’il « ne saurait reconnaître les résultats issus d’une telle mascarade ».

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Passe encore que les techniques fassent défaut et que l’on ne soit pas en mesure de donner des chiffres. Mais, que l’administration se permette de donner des chiffres, trois jours après le vote, portant sur moins de 10 % des bureaux de vote (61 sur 703 communes) est inacceptable et laisse la porte ouverte à toutes les supputations.

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D’abord, de sa part, ce n’est vraiment pas sérieux et elle convaincra difficilement sur son innocence et l’absence d’intention de distiller dans l’opinion une certaine idée. Car, aucunement, moins de 10 % ne permettrait de fonder une opinion. Celui qui est en tête pourrait se retrouver en queue et vice-versa. Du coup, que penseront les populations ? L’Administration a-t-elle mesuré sérieusement la portée de son acte ?

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Alexis Kalambry

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