Cet homme, c’est évident, n’est pas chétif. Si, au regard du contexte extrêmement sensible comme en cette période de campagne électorale, il fait montre d’une telle hauteur d’esprit, d’un tel sens de responsabilité, cela ne devrait pas surprendre. Lire l’interview ci-dessous.
Le Challenger : Dr Marimantia Diarra, dans 13 jours exactement, notre pays organisera le premier tour de l’élection présidentielle, le 4è depuis l’avènement du pluralisme politique en 1991. Comment, en politique avisé, voyez-vous venir ce scrutin ?
Dr Marimantia Diarra. Je vous remercie. Je voudrai, tout d’abord, saluer l’ensemble du peuple malien, ce peuple digne et fier qui a toujours su faire face à l’adversité, et qui a toujours réussi à la transcender pour se retrouver sur l’essentiel. C’était en 1992 ; c’était en 2002 et ce sera, ‘’Inch’Allah’’ cette année aussi, je veux dire, le 29 avril prochain. Le Mali est un grand pays, où vivent de grands hommes. Nous sommes dans la dynamique d’une grande fête politique et tout se passera comme prévu avec, bien entendu, la bénédiction de nos ancêtres, sous la protection de Dieu.
Pensez-vous que les choses se passeront, comme vous le souhaitez, c’est-à-dire en toute convivialité, dans la paix et la sérénité ?
C’est mon vœu le plus cher et le vœu de l’ensemble du peuple malien. Je sais qu’au fond de chacun de nous, partisans du président ATT et adversaires, ce sont des valeurs propres à notre peuple, à savoir l’honneur, la stabilité, la concorde et la paix qui règnent.
C’est vrai que les choses ne seront pas faciles et c’est normal dans la mesure où nous sommes dans un système pluraliste et démocratique. Il va sans dire que chacun dans son camp cherchera à ‘’impressionner’’ l’autre. Au-delà de cela, je ne doute pas un seul instant de l’esprit flair play qui anime chacun de nous.
Je ne pense pas que, dans ce pays, il y a encore des gens qui voudraient empêcher notre système politique, envié de par le monde, de continuer son chemin. Nous aimons notre pays et chacun de nous, je suis sûr, fera ce qu’il faut afin que le dimanche 29 avril soit un jour de fête, et qu’à l’issue du scrutin, le perdant viendra serrer la main du gagnant et celui-ci lui tendra en toute amitié la sienne. C’est ça aussi le Mali, et c’est ce qui fait la différence entre beaucoup d’autres pays et nous.
Le camp opposé ne serait pas dans la même dynamique que vous lorsqu’on sait que, déjà, on parle de l’audit du fichier avec insistance. N’est-ce pas, selon vous, une raison objective de boycott du scrutin, au cas où… ?
Je ne pense pas que, de l’autre côté, on planche sur une telle extrémité. Le document, dont il est question, a été élaboré, vu et revu en présence de chacun et de tous. C’est peut être vous, de la presse, qui pouvez penser ainsi. Je suis un responsable d’un grand parti politique, et j’ai, en face de moi, des responsables de partis et d’associations. Ce scrutin se tiendra et ‘’Inch’Allah’’ avec des hommes et des femmes dédiés à la cause du Mali.
L’Adp l’alliance, dont votre parti est le fer de lance, est – elle à point ? Est-elle prête à relever le défi de la réélection du président ATT ?
(Rires), l’Adp est prête, bien prête pour mobiliser afin de donner au scrutin le taux dont notre démocratie a besoin, et pour que le candidat Amadou Toumani Touré passe avec un score plus que honorable. Tout milite en faveur du chef de l’Etat. Vous aviez, vous-mêmes, vu la qualité de la mobilisation ces derniers temps. Les Maliens, dans leur majorité écrasante, sont confiants. Ils sortiront pour renouveler le contrat avec le président Touré.
Est – il possible, selon vous, de transformer en électeurs en faveur d’ATT, tout ce monde qu’on a vu ces derniers temps, à Kayes, Sikasso etc.… ?
Je ne doute pas un seul instant que les femmes et les hommes qui sont sortis pour le président retournent dans les urnes pour le plébisciter.
Quel appel avez-vous à l’endroit des Maliens, de l’intérieur et de la diaspora ?
Celui de la paix, de la concorde et de l’unité. Nous sommes un grand pays, et nos voisins nous regardent. Notre système politique est comme un miroir dans lequel des millions d’Africains se regardent, ce n’est pas rien. Mon souhait le plus ardent est que les Maliens sortent en grand nombre pour voter et donner au pays l’homme qu’il faut, et je crois que le choix de millions d’entre nous est déjà fixé.
ATT ?
(Rires) Bien sûr que oui ! ATT a déjà prouvé son engagement pour un Mali paisible et démocratique, qui avance inexorablement où l’Etat, le secteur privé, la société civile, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux jouent un rôle complémentaire dynamique et de plus en plus discipliné. Avec ATT, notre patrie pourra consolider les acquis et révéler de nouveaux défis.
Entretien réalisé par Sory Haïdara
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