Malgré l’opération de charme effectuée par Me Mountaga Tall la semaine dernière à Paris, les Maliens de France ne veulent plus entendre parler d’ATT. Ils promettent de le sanctionner à la présidentielle.
L’élection présidentielle s’approche à grands pas. Les partis signataires de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP, mouvance présidentielle) sont en train de faire une offensive généralisée sur le terrain.
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Après la sortie ratée d’ATT à Montreuil le mois dernier (il avait tenté de faire croire une histoire de varan qu’il a lui-même mal assimilée à ses compatriotes avant d’être hué), c’était autour de Me Tall d’effectuer le déplacement à Paris pour laver l’affront fait à son nouveau patron.
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Le samedi 24 mars, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale a animé une conférence dans un foyer parisien « Pied de la gare » au XIIIe arrondissement où ce sont en tout 50 curieux qui ont fait le déplacement. Cette offensive de charme en direction de nos « tounkarakés » a été un flop en termes de mobilisation.
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Mais devant des participants clairsemés, Me Tall a dit tout sauf la réalité au Mali. Il a fait croire aux enfants maliens de France que tout va bien au pays. De l’école à la santé, en passant par les infrastructures, Me Tall a peint un tableau idyllique du mandat d’ATT à la tête du Mali.
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Connivence contre les « irréguliers » ?
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« Nous ne sommes pas au pays, mais ça ne veut pas dire que nous ne sommes pas au courant de ce qui se passe là-bas », nous ont fait savoir plusieurs participants à la rencontre. A la question de savoir pourquoi ils ont fait le déplacement, nos interlocuteurs ont affirmé qu’ils voulaient entendre les « bobards de Tall ».
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« Nous ne donnerons pas nos voix à un pouvoir dont la politique peut nous conduire aux frontières de la France. Depuis l’arrivée d’ATT, il ne passe pas un jour sans que des Maliens soient refoulés souvent menottés. Le peu de dignité qu’on avait s’est envolé. Les Maliens constituent le plus grand contingent dans les centres de détentions de Vincennes, Roissy, Bobigny, Pontoise, Cité », ont-ils affirmé.
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Ils affirment que l’une des raisons qui fait qu’ils ne vont pas voter ATT, tient au fait que le consulat du Mali en France, contrairement aux autres, délivre le plus grand nombre de laissez-passer (autorisation de reconduite à la frontière) pour leurs compatriotes en situation irrégulière tombés dans les filets de la police.
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« Nous pensions qu’il était venu nous dire que le président a pris des dispositions par rapport à ça. Mais non ! » Selon notre interlocuteur, le consulat du Mali ne se soucie pas de ses ressortissants. « Tout ça c’est la politique d’ATT. Nous n’allons pas le suivre dans cette voie », ont-ils tranché.
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Amadou Sidibé
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(envoyé spécial à Paris)
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