Dialla Konaté, professeur d’Université aux USA à propos de l’arrestation de SOD et de Minta

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«Je ne vois pas de raisons suffisantes pour mettre en prison ni même traduire en justice MM. Diarra et Minta»

Le problème assez complexe ressemble à un précédent intervenu en France au début des années 70. Pompidou était Président, ce devait être en 1972. Un enseignant de philosophie influencé par la "révolution" de 1968 avait franchi délibérément les frontières que fixaient les normes scolaires pour donner le sujet suivant a ces étudiants (je cite de mémoire) : je m”examine, tu t”examines, il s”examine, etc….rn

«C”est en examinant leurs sexes que nos ancêtres se reconnaissaient". Comme dans le cas présent ce sont les parents d”élèves, outrés que leurs enfants aient été exposés à des incongruités, qui ont porté l”incident sur la place publique via les journaux. Pompidou, enseignant formé en lettres classiques a Normale Sup a directement été saisi. Pour faire court, finalement l”enseignant a été traduit devant un conseil de discipline et a été sanctionné par cette instance. Dans le cas présent, deux personnes sont en prison, un enseignant et un journaliste.

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1. Du journaliste. J”ai lu et relu l”article écrit par le journaliste Seydina Oumar Diarra. Le titre de l”article "La maîtresse du président de la république !"  est ambigu, accrocheur et irrévérencieux. Il n”y a pas de doute, puisqu”en grammaire française, domaine dans lequel les deux personnes incriminées sont infiniment plus qualifiées que moi, l”article " du" comme contraction de l”expression " de le " est bien défini. Sans risque de confusion aucun, on parle du président courant du Mali.

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Au delà du titre, l”article a été relativement bien écrit. Diarra après une introduction a parfaitement distingué la narration des faits de ses propres commentaires. Il est vrai que ses commentaires sont, également, par endroit, irrévérencieux. Du reste en république, il n”existe pas de délit ou de crime de lèse majesté. En mon âme et conscience, je ne vois nulle part ni faute professionnelle ni délit légal dans l”article de Mr. Diarra.

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2. De l”enseignant. L”école est une institution sociale qui vise à transmettre les règles permettant la perpétuation de la société telle qu”elle est définie, en particulier par des règles et une morale. Ceci est vrai depuis la Grèce antique. C”est précisément en voulant franchir les limites fixées aux formateurs et apprenants que l”enseignant Socrate a été condamné à mort. M. Minta lui même le reconnait, c”est en voulant délibérément abolir les interdits qu”il a fait le choix de donner le travail en question à des enfants de 15 16 ans.

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Personnellement, je n”accepterai pas que mes enfants à cet âge soit exposés à un texte aussi hâtivement écrit, mal pensé et aux conséquences incalculables sur des enfants. Je veux bien qu”un enseignant se réfère à la fiction pour créer un texte pédagogique. Mais aussi bien le modèle littéraire qui s”appelle fiction que les textes à usage pédagogique doivent obéir à des règles bien déterminées.

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La faute de Minta est pédagogique et porte atteinte aux règles de l”école et non aux règles de la république. Je peux comprendre les motivations philosophiques de Mr. Minta mais il doit savoir que la volonté qui peut changer les règles sociales est au dessus de nos êtres individuels. Je crois que Minta doit passer en conseil de discipline. Je souhaite qu”il soit sanctionné par une commission de pairs. En tant qu”enseignant et responsable de l”administration scolaire, il ne peut pas s”arroger aussi facilement le droit, sans risque pour sa double carrière de saboter les règles morales de notre société et les valeurs qui sont celles que l”école doit officiellement transmettre.

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3. Ma conclusion et mes suggestions : Tout d”abord, je reconnais à Monsieur le Procureur de la République l”avantage de pouvoir apprécier, mieux que moi, au vu des documents et faits en sa connaissance, quelles actions appropriées la Loi lui permet de prendre pour défendre l”ordre public, les biens publics et privés. Ensuite je voudrais figurer au rang de mes compatriotes qui, au nom de la liberté de conscience veulent se réunir pour solliciter dans cette affaire le sens du discernement des pouvoirs publics.

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A mon humble avis, en me référant aux faits présentés par les 2 articles que nous avons reçus et que j”ai résumés ci dessus, je ne vois pas de raisons suffisantes pour mettre en prison ni même traduire en justice Messieurs Diarra et Minta. A mes yeux Mr. Diarra n”a commis aucune faute, ni professionnelle ni légale. Par contre, en exonérant Mr. Minta de toute poursuite légale, il faut le présenter devant un conseil de discipline afin que ses manquements graves aux règles déontologiques soient sanctionnés. En raison de ce qui précède, je suis tout à fait disposé à apposer ma signature au bas d”un appel respectueux aux autorités de notre pays afin que ces personnes soient rendues à leurs familles.

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              Dialla Konaté Blacksburg,

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15 Juin 2007

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