Ils ont critiqué la Cour constitutionnelle pour avoir rendu un arrêt en porte-à-faux selon eux, avec les dispositions légales.
"L”arrêt de la Cour constitutionnelle portant proclamation des résultats de l”élection présidentielle du 29 avril 2007 est contraire au droit" : les avocats de Ibrahim Boubacar Kéïta, Tiébilé Dramé, Mamadou Sangaré et Soumeylou Boubèye Maïga, les quatre candidats réunis au sein du Front pour la démocratique et la République (FDR), ont critiqué hier sans concession l”arrêt de la haute institution. C”était à la faveur d”une conférence de presse qu”ils ont animée au siège du Parena.
Hamidou Diabaté, Mamadou Gakou, Abouba Maïga, Harouna Kéïta et Modibo Dicko ont sévèrement critiqué la Cour constitutionnelle pour avoir rendu un arrêt qui s”inscrit, de leur point de vue, en porte-à-faux avec les dispositions de la Constitution, de la loi organique portant organisation de la Cour et de la loi électorale.
Me Hamidou Diabaté soutient que la Cour constitutionnelle a violé le principe sacro-saint du droit de la défense en omettant de communiquer les mémoires des avocats du candidat Amadou Toumani Touré à ceux des plaignants. "Pourtant la Cour a pris soin de communiquer nos mémoires aux avocats de l”autre partie", a dénoncé Me Harouna Kéita. Et Me Diabaté d”ajouter : "nous n”étions même pas au courant de la constitution de ce pool d”avocats. C”est dans la salle de la Cour, le jour de la proclamation des résultats que nous en avons fait le constat".
L”avocat a en outre jugé que c”est par méconnaissance du droit que la Cour constitutionnelle a rejeté la totalité des requêtes des plaignants. "La Cour a examiné nos requêtes comme si elles visaient l”annulation de l”élection du candidat Amadou Toumani Touré. Or ce n”était pas notre objectif. Dans nos requêtes, nous avions précisément demandé l”annulation du scrutin du 29 avril parce que nous avons jugé qu”il a été entaché de beaucoup d”irrégularités. Mais la Cour n”a pas pu saisir cette nuance", a jugé Hamidou Diabaté qui s”est dit surpris d”entendre la Cour motiver le rejet des requêtes par l”absence de preuves. "Nos requêtes étaient appuyées par des preuves portant sur la circulation massive des bulletins de vote la veille du scrutin, l”utilisation des biens de l”État, la manipulation répétée du fichier électoral, le vote des militaires dans la clandestinité", a-t-il assuré.
L”avocat qui est en même temps le secrétaire général du Parena a en outre dénoncé le fait que la Cour constitutionnelle ait rejeté les requêtes alors qu”elle avait en sa possession des éléments de preuve. Me Mamadou Gakou ajoutera que l”octroi de primes aux agents de l”administration à la veille de l”élection est bel et bien un moyen de corruption.
Pour les avocats des candidats du FDR, la prise de fonction du président élu le 8 juin prochain décidée par la Cour constitutionnelle est contraire à la Constitution. Selon eux, les dispositions de l”article 37 de la loi fondamentale sont claires : "le président élu entre en fonction 15 jours après la proclamation des résultats officiels par la Cour constitutionnelle…". Ils estiment donc que c”est normalement le 27 mai prochain que le président élu doit prendre ses fonctions.
M. KÉITA
L”Essor du 17 Mai 2007
“