Discuter sur le déroulement de la campagne, échanger avec la presse après une dizaine de jours de campagne, tel était l’objectif de la conférence de presse du directoire de campagne du candidat Amadou Toumani Touré, du mardi dernier, au siège de la société Diop et Fall (DFA), à l’ACI 2000 (Lafiabougou).
Les conférenciers étaient Me Mountaga Tall (président du CNID-FYT), Pr Amadou Touré (président de l’UMP), Pr Tiémoko Sangaré (Secrétaire Général Adjoint de l’Adema-PASJ) de l’ADP et Souleymane Koné du Mouvement Citoyen, tous membres de la coalition qui soutient ATT et porte-parole du candidat. Les questions des journalistes ont porté sur l’appui de l’ADP au candidat ATT, les difficultés de retrait des cartes d’électeurs, l’audit du fichier électoral, l’organisation de la campagne… Après dix jours de campagne les amis d’ATT se réjouissent du déroulement de la campagne.
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Mais toutefois, Me Tall déplore des propos discourtois tenus par certains candidats. Aussi a-t-il rappelé que ATT est entrain de mener une campagne républicaine. « Il reste président de la République jusqu’au 8 juin. A Kayes lorsque le gouverneur est monté à bord de son avion ATT lui a rappelé qu’il est en campagne. Et depuis aucun gouverneur ne s’est déplacé pour l’accueillir. Pas de motard, ni de circulation coupée au cours de ses sorties », a insisté Me Tall. Il est formel, les moyens de l’Etat ne sont pas utilisés par le candidat de l’ADP. Pour les besoins de la campagne il a loué les véhicules des agences de la place. Me Tall met quiconque au défi de prouver le contraire. Le responsable de la cellule de communication de la présidence a pris des congés non payés pour mener à bien la campagne. Selon Souleymane Koné c’est à Bamako qu’on parle de morosité, ce n’est pas perceptible à l’intérieur. « Cette année la campagne va se jouer sur un bilan. Ce qui n’était pas le cas. Après une semaine de campagne à l’intérieur les gens sont suffisamment mobilisés».
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Le Pr Touré pense que c’est une insulte aux Maliens que de qualifier leur campagne de morose. Elle est au contraire raisonnable. Pour Me Tall, la campagne ne doit pas empêcher les activités. Elle doit se faire en conformité avec nos réalités. Le pays doit travailler. Les partisans du président sortant sont de plus en plus sûrs de la victoire de leur candidat dès le 1er tour. « L’engagement et la structuration de l’ADP et du MC nous font croire que le takokélen est certain. A 4 heures du matin les populations de Ouelessebougou l’attendaient en ce moment certains candidats dormaient » a justifié Souleymane Koné.
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Les conférenciers sont conscients que le retrait des cartes d’électeur et le taux de participation sont des défis qui interpellent tous : politiques, leaders d’opinion, société civile, la presse. C’est pourquoi ils œuvrent pour que les citoyens retirent leur carte. Pour le Pr Tiémoko Sangaré, pendant la période électorale, les participants sont intéressés par leurs résultats, mais l’ensemble des citoyens sont interpellés par le taux de participation. «Le confort de notre démocratie exige que tout le monde s’implique pour le retrait des cartes. Nous avons opté pour l’inscription d’office, il va de soi qu’on ne peut pas avoir le même taux que les gens qui ont opté pour l’inscription volontaire. Des lors que nous avons choisi l’inscription d’office on doit s’impliquer pour que le taux soit élevé », a recommandé le Pr Sangaré. RACE base du fichier.
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S’agissant de l’audit du fichier électoral demandé par les partis du FDR, Me Tall a rappelé que le fichier a une base qui n’est autre que le Recensement administratif à caractère électoral de 2001 qui n’est pas l’œuvre de ATT. Ce Race avait arrêté le nombre d’électeur à 5, 7 millions en 2002. Cinq ans après le Mali compte 6,8 millions d’électeurs soit une augmentation de 225 000 nouveaux électeurs par an. « Est-ce que c’est excessif, si l’on tient compte de tout ce que l’Etat civil a d’insuffisances. Ce fichier qui l’a fait ? Il y a une commission administrative (où siègent tous les partis) dans toutes les communes qui valident les listes électorales.
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En quoi un candidat : ATT, Mme Diallo, IBK peut être accusé, » s’interroge Me Tall ? Selon lui, les contestataires ont la possibilité d’avoir le fichier sur le net donc de le décortiquer. « Ceux qui contestent le fichier peuvent appeler les journalistes et leur dire exactement ce qu’ils trouvent d’a normal. Tout ceux qui peuvent faire pour améliorer les listes seront acceptés. Si bien évidement, on veut empêcher l’élection présidentielle, c’est autre chose. On ne gagne pas une élection en organisant la contestation, » estime-t-il.
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Qu’est ce que les membres de l’ADP ont fait de concret pour appuyer ATT ? Tiemoko Sangaré soutient que depuis sa mise en place, l’ADP a procédé à sa propre structuration. « Aujourd’hui les démembrements de l’ADP sont mis en place. C’est à travers l’ADP que la campagne est faite. Dans tous les cercles, il y a une coordination qui fait des sorties avec le Mouvement citoyen (MC) et les associations de soutien à ATT. Les démembrements de l’ADP travaillent de concert avec le MC et la coordination des associations de soutien », souligne-t-il ? Selon le Pr Touré, des missions de l’ADP sont aujourd’hui dans tous les cercles sur le terrain là où le candidat n’est pas. Une campagne électorale, dira Me Tall, c’est deux choses : « une grande messe avec le candidat et le travail de fourmi. C’est cela qui est entrain d’être fait par les partis de l’ADP.
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En second lieu une élection c’est un tout : les bureaux de vote, l’organisation, l’appropriation des programmes du candidat. Aucun leader n’est avec le candidat à tout le temps », a-t-il fait remarquer. Les auteurs d’ATT-cratie fuient le débat présidentielLes membres du directoire d’ATT se sont prononcés sur le tome II du pamphlet ATT-cratie.Me Mountaga Tall n’est pas allé avec le dos de la cuillère. « Il n’est pas question pour nous hier comme aujourd’hui de tomber dans un débat de caniveau. Le débat présidentiel, c’est le débat actuel, ramener ce débat à un débat de caniveau, nous ne le ferons pas. Nous sommes prêts à engager tout débat sur le programme d’ATT. Nous sommes prêts à engager un débat sur n’importe quelle partie du livre à condition qu’un candidat endosse la responsabilité.
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L’Harmattan n’est pas notre interlocuteur », a précisé Me Tall. Pr Amadou Touré pour sa part se demande pourquoi aujourd’hui ce livre ? « Ce sont des livres à sensation. C’est pour nuire. Mais pour l’éditeur, c’est pour amasser de l’argent. Ce livre est vendu à 11 euros soit 7 500 F CFA. Pourquoi on sort ce petit livre aujourd’hui ? Et si ce livre sortait après les élections qu’en serait-il ? », s’interroge le professeur. Les conférenciers ont dénoncé l’immixtion du politique dans l’affaire de Samaya (Père Francis /Eglise Catholique du Mali). Il y a certains qui veulent en tire un dividende politique en cette période de campagne électorale. Ils ont fait six, voire dix ans au pouvoir, ils n’ont pourtant résolu cette affaire qui dure depuis plus de seize ans maintenant.
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Birama Touré
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