Premier constat à l”issue d”une tournée des centres de vote de la Commune V hier : les électeurs ne se sont pas bousculés devant les bureaux de vote.
Les organisateurs avaient pourtant très peu de choses à se reprocher. Le matériel électoral était partout au complet, les agents électoraux étaient présents et toutes les conditions étaient réunies pour de bonnes élections. Jusqu”à la mi-journée, les électeurs étaient plutôt rares à se présenter pour accomplir leur devoir civique.
La Commune V compte 8 quartiers (Badalabougou, Sema, Quartier-Mali, Torokorobougou, Baco-Djicoroni, Kalabankoura, Daoudabougou et Sabalibougou). La circonscription compte ainsi 169.047 électeurs répartis entre 26 centres et 350 bureaux de vote. Ici dans la quasi-totalité des cas, les opérations ont pu effectivement démarrer à 8 heures. À l”école fondamentale de Sabalibougou, il était 7h30 lorsque notre équipe de reportage s”est présentée devant le bureau du coordinateur Mamadou Kanté, très occupé à régler les derniers détails. Il était en train de s”assurer que les présidents des 40 bureaux étaient en place et que le matériel électoral était complet. Le seul souci était l”absence de certains assesseurs. Dans bien des cas, il a fallu remplacer les absents (ou les retardataires) conformément aux dispositions prévues par la loi.
Dans le bureau 202, le président Lassina Mariko n”avait aucun souci du côté matériel, à part le manque de support dans l”isoloir (un simple escabeau haut dans la plupart des cas) pour permettre à l”électeur à faire son choix. Si les assesseurs étaient absents, les délégués de la Ceni, de la Cour constitutionnelle, du Mouvement citoyen et du RPM était bien présents. Très vite, il a valu procéder au remplacement des assesseurs défaillants car deux électeurs, Mamoutou Sacko et Mariam Diarra attendaient pour accomplir leur devoir civique. A 8h12, le premier électeur Mamoutou Sacko a pu glisser son bulletin dans l”urne.
Les bureaux 182 et 209 manquaient aussi de supports. Pourtant les présidents des bureaux avaient été conviés à équiper les isoloirs de supports pour faciliter l”opération de vote, a assuré le superviseur du ministère de l”Administration territoriale et des Collectivités locales, Oumar Baba Sidibé.
Au Groupe scolaire de Kalabancoura ACI, la plupart des bureaux ont démarré à 8h. Au bureau 62, 8 électeurs avaient accompli leur devoir à 9h30. Dans le bureau voisin, ils étaient 10 votants, le premier s”étant présenté à 8h20. La même situation de faible affluence régnait au lycée Niéta. Ce centre qui abritait 8 bureaux a connu un petit incident quand les agents de sécurité qui exerçaient partout une surveillance discrète ont interpellé un individu qui venait de recevoir un bulletin (un spécimen selon certaines sources). Dans ce centre ce sont les délégués du Mouvement citoyen, du RPM, de Convergence 2007 et du Parena que nous avons pu observer. Aux environs de 10h la moyenne était de 20 à 30 votants dans les bureaux. Le taux de participation était similaire à Daoudabougou au même moment. Au Groupe scolaire de Badalabougou, l”animation aurait pu faire croire à une belle affluence. Erreur ! La cour de l”école était très animée, mais les électeurs ne se bousculaient pas devant les bureaux de vote. Seulement 36 personnes avaient voté à 11h30 au bureau 320.
Cette faible affluence en Commune V est tout sauf une surprise. Il y a un an à l”élection législative partielle, le taux de participation n”y avait pas atteint les 10%, établissant le record-plancher de l”histoire électorale de la IIIè République.
A. LAM
L”Essor du 30 Avril 2007
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