Campagne Présidentielle : Et ces candidats incapables de sortir de Bamako !

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Depuis le 8 Avril dernier, c’est parti pour la campagne du scrutin présidentiel du 29 Avril prochain. Certains candidats étaient impatients de l’ouverture officielle de la campagne, mais voilà que ça y est, ils traînent encore dans Bamako comme s’ils n’avaient pas besoin d’aller porter leur programme ou projet de société à la connaissance du pays profond. Il s’agit, et c’est vraiment une surprise de IBK, de Oumar Mariko, de Mamadou Sangaré, de Madiassa Maguiraga et dans une certaine mesure Madame Sidibé Aminata Diallo qui, contrairement aux premiers ci-dessus cités, a effectué une « petite ballade à Kati ».

Le Président de la République sortant, ATT, après avoir lancé officiellement sa campagne ici même à Bamako, est allé à la conquête du suffrage de ses concitoyens. C’est ainsi que le lundi, lui et sa délégation composée de dignitaires de l’ADP, étaient dans la première région : Kayes. De mémoire de Kayesien, jamais un événement n’aura suscité autant d’engouement et d’enthousiasme comme celui qui a occasionné la présence de ATT.

Au même moment, celui qui paraît désormais comme le plus séreux des adversaires de ATT, à savoir SBM, était dans la capitale des rails. Il faut reconnaître qu’en plus de ce dernier, aucun autre candidat membre du FDR n’est à mesure de réussir ce qu’il a réussi même si une quelconque comparaison entre sa mobilisation et celle de ATT est à écarter.

Après la première région, ATT et ses hommes sont allés au Kénédougou, leur nouveau fief arraché sur fond de promesses électorales jusque là tenues. A Sikasso, le candidat Président et son équipe se sont également rendus à Kadiolo et Bougouni pour mobiliser les électeurs. Avec son bâton de pèlerin, le Président ATT s’est rendu hier dans le Mandé profond où, il a failli croiser le Président de l’Assemblée Nationale, IBK, qui s’est finalement résigné à sortir de Bamako mais pourra-t-il aller plus loin car le bourgeois qu’il est, ne doit pas pouvoir supporter la chaleur torride que connaît notre pays.

Quant au candidat du PARENA, Tiébilé Dramé, après avoir lancé sa campagne dans sa ville natale, Nioro, il semble opter sur l’attentisme pour voir clair.

Oumar Mariko se trouve actuellement dans la région de Koulikoro, Fana et Dioila.
Maguiraga et SBM ont mis à profit la journée d’hier pour procéder à des campagnes de proximité dans des quartiers de Bamako et environs.

De l’avis de plusieurs observateurs, les autres candidats font extrêmement attention aux faits et gestes de ATT qui dispose de plus de moyens (financiers, humains et matériels) qu’eux.

Le «refus» de certains candidats à aller hors de Bamako, s’expliquerait par leurs thèmes de prédilection, qui leur feraient « honte ». C’est le cas notamment de IBK sur l’école. En effet, un de ses slogans favoris pour ce scrutin est : « Je dis non au chômage des jeunes et à l’effondrement de l’école ». IBK aurait-il oublié que l’école malienne est aujourd’hui ce que lui et les siens ont voulu qu’elle soit ? Qu’elle se trouve de nos jours là où ils l’ont mise ? Que l’on ne se trompe pas, surtout que l’on n’oublie pas de si vite. Après avoir fermé par deux fois l’école, une première fois pendant un mois et une seconde fois durant toute une année scolaire, IBK est-il au sérieux lorsqu’il fait de l’école une préoccupation ?

Ils doivent avoir sur leur conscience, lui et les siens, la pléthore que connaît l’université de Bamako car l’enseignement secondaire et supérieur ont été fermés alors qu’ils ont reçu de nouveaux élèves venant du fondamental. Cette année blanche pèse encore sur l’école malienne depuis plus de dix ans.

IBK et ses hommes trouvent également que ATT est en train de réaliser les projets qu’ils ont élaboré mais ce qu’ils oublient c’est qu’ils ont plus duré dans la gestion des affaires de l’Etat que ATT. D’où il faut croire qu’ils ont passé le clair de leur temps à se servir, oubliant superbement les difficultés quotidiennes des Maliens.
Sachant que l’Etat est une continuité, IBK et les siens, s’ils mettent les réalisations de ATT à leur compte, puisque l’injustice et la corruption dont ils l’accablent sont des faits de société, il serait plus honnête de prendre tout cela à leur compte.

Nous sommes à seulement cinq jours de campagne électorale et la mobilisation n’est pas acquise pour tout le monde. Les différents protagonistes ont encore quelques jours à mettre à profit pour relever ce défi démocratique en tenant des discours réalistes et pas électoralistes car après les élections, vient le temps de concrétiser tout cela, si et seulement si la victoire venait à sourire.

Diakaridia YOSSI

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