Que peut bien cacher l’intense activité des nombreux véhicules 4×4 qui circulent nuitamment et quadrillent toute la ville de Bamako en cette période de fièvre électorale? Faire de la campagne de proximité, serait-on tenté de dire à priori. Mais un véhicule qui cache son immatriculation pour éviter d’être reconnu en circulant au beau milieu de la nuit, pose problème et suscite du coup beaucoup de méfiance et de conjectures de la part des populations. rn
Depuis le lancement de la campagne électorale, on les aperçoit tous les soirs, ces nombreux véhicules 4×4. Dès la tombée de la nuit, plaque d’immatriculation cachée ou inexistante, ils prennent d’assaut les différents quartiers de Bamako, pour se faufiler furtivement entre les ruelles des quartiers populaires. Dans le lot on dénombre des voitures arborant des plaques d’un pays voisin visibles par leur écriture blanches frappées sur du rouge. Mais ils sont rares, comparés au gros lot qui n’affiche qu’un numéro de châssis, parfois négligemment et précipitamment griffonné sur du papier blanc avec lequel on cache la véritable plaque du véhicule.
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Pareilles pratiques donnent des sueurs froides à la population qui s’interroge sur les mobiles véritables de ce camouflage qui renvoie à des pratiques on ne peut plus suspectes, en cette période où la vigilance doit être de rigueur en matière de sécurité.
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Il ne faudrait pas systématiquement pointer un doigt accusateur vers un seul camp des présidentiables en lice car, au vu des affiches placardées sur ces grosses cylindrées, presque tous les postulats y passent. Il semble bien que ce soit ainsi la chose de la campagne la mieux partagée par les candidats. D’ores et déjà les langues se délient dans tous les quartiers de Bamako concernant cette énigme qui hante la capitale le soir.
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Deux questions essentielles sont à présent sur toutes les lèvres. D’abord, il y a lieu de s’assurer si ces véhicules sont réellement ceux des états-majors des candidats dont les posters peuvent se retrouver abusivement utilisés. Ensuite, si c’était le cas, pourquoi la plupart de ces véhicules cacheraient-ils leur panneau d’immatriculation bravant impunément la loi pendant que les citoyens sont tous les jours traqués par les forces de sécurité pour des faits du genre ?
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Si la politique permet de se mettre au-dessus de la loi, les populations auront vraiment raison de snober le scrutin pour marquer leur désaccord par rapport à ces pratiques qui n’honorent pas le Mali.
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Marafa TOURE
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