Similitude dans les discours, points communs entre les différents programmes ou projets de société, utilisations des moyens financiers colossaux, c’est que le constat que les observateurs de la scène politique ont établi quelques dix jours après ouverture officielle de la campagne pour les élections présidentielles du 29 avril 2007. Cette campagne, selon eux n’a pas mobilisé comme les autres années d’élection. L’explication est simple : les maliens commencent à comprendre les hommes politiques et ne veulent pas les suivre à l’aveuglette.
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Le code de bonne conduite signé par les différentes formations politiques a été salué par tout le monde. L’une des dispositions de ce code exige des candidats de ne pas faire recours, comme c’était dans leur habitude, à la distribution de tee shorts, de thé et autres gadgets pour amener les électeurs à voter mais à focaliser le débat sur le contenu de leur programme et projet de société. Mais le dite disposition a ouvert la voie à une autre forme de campagne disproportionnelle à la capacité financière de certains candidats et même au poids économique du pays.
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Des moyens financiers, matériels et humains extraordinaires ont été déployés par certains candidats. Avion, véhicules 4X4, petits véhicules pour joindre les coins les plus reculés du pays. C’est le candidat ATT qui se détache du lot. Il a effectué certains de ses déplacements à par avion. Il aurait, selon nos sources, investi des centaines de millions de nos francs dans sa campagne. Pendant que le peuple a faim et même très faim. Il n’a accès ni à l’eau, ni aux soins de santé de première nécessité, ni à l’éducation, ni au travail.
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Ibrahim Boubacar Keïta, pour sa campagne a mobilisé plus d’une dizaine de 4X4 et un nombre incalculable de petits véhicules. Tiébilé Dramé, le candidat du PARENA a fait pareille.
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Une similitude dans les propos !
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Tous les candidats sans exception, évoquent les mêmes préoccupations des populations. Il n’ y a rien de nouveaux dans les promesses tenues. Ils parlent tous de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de la croissance économique etc. Ces différents domaines sont connus de tous. Depuis le président de la République jusqu’au dernier des paysans, tous les maliens savent que le Mali est un pays agro-pastoral, enclavé, défavorisé par la nature. C’est aussi, un pays confronté à un sérieux problème concernant les infrastructures sociaux de base même si des efforts ont été faits ces derniers temps. A propos des sujets abordés par les différents candidats au cours des dix premiers jours de la campagne, dans la ville de Bamako, nous avons échangé avec certains intellectuels, chômeurs, étudiants, ouvriers, commerçants. Ils sont tous unanimes que les différents protagonistes se répètent, qu’ils n’ont rien proposé de nouveaux aux maliens. « Le hic, est que les candidats à la présidence du Mali disent les mêmes choses, abordent les même préoccupations (eau, éducation, santé, agriculture, croissance économique etc.) sans proposer des alternatives crédibles et réalisables », nous a confié un professeur de l’université de Bamako. Il poursuit : « Je suis surpris et même étonné par l’utilisation abusive des moyens à la fois financiers et matériels par certains candidats à savoir ATT, IBK et Tiébilé Dramé. Ceux-ci auraient englouti plusieurs millions de FCFA dans leur campagne alors qu’ils parlent tous de lutter contre la pauvreté et d’offrir aux maliens un meilleur avenir. Ses sous auraient pu servir à financer la construction de centres de santé, d’écoles et autre barrages et ponts »
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En tous les cas, le Mali l’un des pays les plus pauvres au monde n’a pas besoin d’une campagne à l’américaine.
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