Jamais campagne électorale au Mali ne fut autant timide voire, timorée cinq jours après son ouverture. Hormis le passage des candidats à la télévision nationale, les affiches des candidats, les articles tendanciels et tendancieux dans les colonnes des journaux, rien pour l’instant n’indique que le pays vit en cet instant précis un moment historique de son existence. Côté ambiance, c’est plutôt la grisaille.
On avait pourtant annoncé des moments difficiles voire très animés, en tout cas à Bamako. Mais rien de tout cela. Ici, les populations ne donnent pas l’impression d’être concernées, voire intéressées comme l’atteste bien la lenteur dans le retrait des cartes d’électeurs malgré les invitations du gouvernement. Tout se passe comme…si personne, en tout cas, très peu de monde, accordait peu de crédit au processus électoral ou…. Comme si le futur président de la République était déjà été élu. Dans l’esprit de nombreux concitoyens, il l’est en effet.
Alors, à quoi bon perdre encore son énergie sous un soleil de plomb de 41 °, s’interroge-t-on ? Tout comme en 1991, 1997 et 2002, on connaissait à l’avance le vainqueur. Les pronostics n’ont jamais failli ici. A croire que les compatriotes consultent toujours les oracles avant de s’y mettre. C’est peut-être la raison de ce fatalisme national que partagent la plupart des candidats. L’argent ! C’est ce qui manque le plus chez la majorité des prétendants. Certains ont déjà assez fait en payant les 10 millions F CFA de caution.. Ils ne supporteront plus une autre saignée en ces temps qui courent. Ils préfèrent alors se contenter de leur temps d’antenne à la télévision, sur les ondes des radios et des colonnes des journaux lesquels organes, manifestement, n’ont pu emballer les foules.
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Cette résignation des électeurs, en tout cas, dans le district est loin de faire le bonheur de certains candidats qui n’espèrent aucunement sur les suffrages de l’intérieur du pays pour être en rupture de ban avec ces populations depuis des lustres. L’on comprend dès lors que le véritable enjeu de ces consultations serait le score qu’obtiendra chacun des candidats. Un maigre score signifierait indubitablement la mort politique pour certains prétendants pendant qu’une moyenne acceptable serait synonyme de résurrection politique.
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Quant au président sortant, sa seule victoire serait une victoire nette, sans bavure avec un score sans appel dès le premier tour. Alors, prendra fin le débat sur sa légitimité. Tout dans cette campagne électorale en cours indique qu’il en sera ainsi. On assitera, à ne pas en douter, à un sursaut d’orgueil vers le milieu, voire la fin de la semaine prochaine. Naturellement, l’intention véritable des auteurs de ces feux follets ne sera aucunement de conquerir véritablement le pouvoir. Mais de signaler leur présence à qui de droit. Normal ! Après tout, n’ont pas payer 10 millions F CFA pour ce faire?
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B.S. Diarra
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