La Cour Constitutionnelle vient de proclamer la liste définitive des candidats pour l’élection du Président de la République. Dans certains pays, dans pareilles circonstances, un code dit de bonne conduite est signé entre les différents protagonistes pour maintenir la paix sociale. Au Mali, certains trouvent que le code de bonne conduite est un chèque en blanc qu’ils ne sauraient mettre à la disposition de personne.
Lorsque la CC a rendu son verdict, Oumar Mariko, SG du parti SADI et candidat du même parti à l’élection présidentielle, déclarait que « le Président de la République, ATT, et Soumeylou Boubeye Maiga, s’étaient rendus coupables de fraude » sans apporter la moindre preuve. Ces accusations sont d’autant plus graves que le contexte ne s’y prête pas. A un moment aussi crucial de notre consolidation des acquis de la démocratie, ce genre de propos rime avec l’irresponsabilité car nul n’a aujourd’hui intérêt à ce que des troubles éclatent dans notre pays qui a d’autres priorités. Elles s’appellent entre autres école, santé, emploi etc.
Autant les dires du Dr Mariko sont déplacés, autant d’autres venant d’ailleurs sont de nature à faire révolter les populations.
Morceaux choisis : nous ne nous laisserons pas voler notre victoire cette année comme ce fut le cas en 2002, si le Mali est aujourd’hui un pays calme et stable, c’est parce que nous avons eu un sens élevé de la responsabilité ; s’ils volent cette fois-ci, ils nous trouveront sur leur chemin ; ils ont tout entrepris pour que leur candidat passe au premier tour du scrutin.
On ne peut pas tenir ce genre de langage et dire que l’on a le sens de la responsabilité ou de l’Etat, on ne peut pas tenir ce genre de propos et dire que l’on aime son pays.
De l’analyse de ces discours, c’est comme si des dispositions étaient prises pour rendre le pays ingouvernable au cas où. Présager de l’issue d’une élection dont la campagne n’a même pas officiellement commencé, relève de la mauvaise volonté doublée de la mauvaise foi. C’est souhaiter même sa propre défaite pour traduire en actes concrets ses desseins mal sains.
Le Mali est un Etat de droit quoi qu’on en dise, cela veut dire concrètement que lorsque l’on n’est pas d’accord sur une situation, que l’on peut librement saisir la justice. Encore que la situation dont il s’agit ici est l’élection du Président de la République et qui ne le sait pas, cette élection tout comme les autres d’ailleurs est verrouillé d’arsenaux qui laissent la possibilité aux différents candidats d’user de plusieurs recours.
La Cour Constitutionnelle n’a-t-elle pas démontré son impartialité et son indépendance lors de la proclamation des résultats en invalidant deux des 414 parrainages du candidat ATT et un parrainage sur les 115 du candidat SBM.
A l’instar de la CC, les autres structures en charge des différents scrutins feront exactement si besoin était. Il suffit tout simplement pour les principaux protagonistes de savoir ce qu’ils veulent et épargner à notre pays des troubles qui ne nous font pas avancer.
Ceux qui croient que tout leur est permis feront bien vite de se détromper car le Mali se construit avec le sacrifice consenti par tous ses fils sans exclusive et nul ne peut dans les conditions actuelles se targuer de plus de quoi que ce soit.
Une élection est comme un match de football, c’est-à-dire qu’à l’issue, il faut nécessairement un vainqueur et au moins un vaincu. Notre pays gagnerait davantage si tous se donnaient la main, travaillant en synergie tout en regardant dans la même direction. Et puis, puisque tous souhaitent l’avancée de notre chère patrie, pourquoi ne pas s’entendre sur l’essentiel : le Mali d’abord, le Mali avant tout.
A bon entendeur, salut !
Diakaridia YOSSI
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