La candidature de Soumeylou Boubèye Maïga suscite naturellement des interrogations sur les chances de l’homme ou tout au moins sur le rôle qui pourrait être le sien dans la compétition électorale de 2007. Adepte inconditionnel d’une Adéma alignée au rang des adversaires de ATT à la présidentielle de 2007, le 1er vice-président du CE vient d’être définitivement engagé dans un combat pour récupérer autrement ce que la Conférence Nationale des Abeille lui avait refusé : une candidature interne dont il serait le porte-drapeau. Ce faisant, SBM, qui n’a pas forcément mobilisé dans les structures de la Ruche pour son meeting du samedi dernier, ne dispose manifestement pas d’un appareil politique lui permettant d’être un challenger du Chef de l’Etat sortant, au détriment par exemple de Ibrahim Boubacar Keïta et du RPM. Serait-il tout au moins un arbitre au cas où la forte alliance autour de ATT n’aura pas abouti à son élection dès le premier tour de la présidentielle ?
L’équation demeure pour l’instant sans réponse, en attendant de mesurer la valeur électorale de la prochaine ruée ver l’ADP, la mouvance présidentielle en gestation. Ce qui est en revanche beaucoup plus clair, c’est la nature des rapports entre SBM et le parti qu’il a tant contribué à bâtir, l’Adéma-PASJ. En choisissant de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, le 1er vice-président tranche à sa façon un contentieux qui perdure entre lui et la majorité dominante au Comité Exécutif. Il s’agit de la décision des Adémistes de transformer leur soutien politique à ATT en soutien électoral. Nées de la dernière Conférence Nationale du parti, les divergences sur la question ont longtemps donné lieu à une interprétation des textes selon les intérêts de chapelle, occasionnant du même coup une rupture progressive entre adversaires. Les toutes récentes manifestations du malentendu ont d’ailleurs soulevé la problématique d’une sanction contre le 1er vice-président, lequel vient de mettre un terme aux tergiversations en choisissant de se proclamer candidat, au mépris des règlements de son parti. Et comme pour dire que le divorce est consommé, Soumeylou Boubèye Maïga n’a parlé de l’Adéma que par des allusions très implicites.
A.Keïta
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