Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’élection présidentielle n’est pas à l’abri d’une instrumentalisation par les formations politiques en difficulté. C’est vraisemblablement le cas de l’URD, un parti bousculé jusque dans le bastion de ses mastodontes et pour qui le salut pourrait venir d’une complicité avec le candidat de l’ADP
l’instar du processus d’installation de cette même alliance électorale, l’étape de la campagne présidentielle n’est manifestement pas épargnée par les calculs et querelles d’intérêts spécifiques, sur fond de manœuvres concoctées par certaines composantes du camp présidentielle. Ce n’est pas le parti de Younoussi Touré, en tout cas, qui soutiendra le contraire. Lui qui semble faire actuellement les choux gras du combat collectif que mène l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès pour la réélection du chef de l’État sortant.
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En effet, après ses impairs de la récente élection des conseillers nationaux, l’Union pour la République et la Démocratie n’est pas suffisamment à genoux pour ne plus espérer se relever de la débâcle électorale qu’illustre son recul progressif dans une région où Soumaïla Cissé, son autorité morale, faisait pourtant le plein de ses suffrages aux dernières consultations présidentielles. Il s’agit de la Région de Tombouctou où le nombre de représentants URD au Haut Conseil des Collectivités est manifestement en deçà, non seulement des attentes, mais aussi des performances du parti au sortir des élections communales de 2004.
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Seulement deux (2) conseillers nationaux sur huit (8) dans cette partie du septentrion où 80 à 90% de l’électorat était acquis, en 2002, à la cause de l’ancien challenger de Amadou Toumani Touré. Et si la récente contre-performance de l’URD a été traduite par une faiblesse de résultats dans l’ensemble des circonscriptions de la 6ème Région, la plongée du parti vers les abysses semble plus douloureuse et significative à Niafunké où la présence – soit le brusque retour – de ses plus puissants barons au bercail n’a pu freiner la défection massive de grands électeurs au profit des adversaires traditionnels.
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La formation politique de Soumaïla Cissé doit-elle s’en faire pour autant ? On est plutôt tenté de répondre par la négative, s’il faut en juger par le parti et les avantages qu’il pourrait et compte tirer d’une très enviable proximité avec le candidat commun aux formations consécutives de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès. Il s’agit, comme on s’en doute, d’Amadou Toumani Touré, qui a choisi comme invité spécial et surprise de sa campagne le président de la Commission de l’Uemoa. En dépit des restrictions que lui impose cette haute fonction supranationale, Soumaïla Cissé, autorité morale de l’URD, est assez disponible pour se prêter aux services du candidat ADP qu’il accompagne tout le long de sa série de périples à l’intérieur du Mali. Niafunké, sa contrée d’origine, n’a pas été en reste des multiples localités qu’il vient de visiter en compagnie de son adversaire de la dernière présidentielle.
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Mais question : un séjour de quelques heures suffira-t-il pour restaurer une notoriété politique mise à mal, dans le fief des barons de l’URD, par toute une avalanche de contradictions internes ? En attendant de savoir si elle se fera aux dépens des partenaires mais non moins concurrents de l’URD, la proximité entre Soumaïla Cissé et le candidat ADP est de plus en plus suspectée d’être une subtile tentative de venir à la rescousse d’une formation politique dans le creux de la vague. A défaut d’être tout simplement perçue comme les premiers indices justificatifs des réserves émises par Soumeylou B. Maïga pour qui l’Adéma pourrait être le grand perdant de son gracieux soutien à ATT.
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A. Keïta
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