Longtemps resté bras droit du boss de Koulouba, le Président du parti du bélier blanc a vite retourné sa veste en faveur de celui qui est censé être le vrai challenger du Président ATT à la prochaine élection. L’une des grandes raisons de ce divorce vient d’être donnée par la CASCA en confirmant des malversations au sujet des fonds mis à la disposition du comité d’organisation du sommet Afrique-France piloté par Tiébilé Dramé.
Le jeu politique malien laisse entrevoir une atmosphère de contestation de résultats des prochaines élections générales que tous les Maliens souhaitent pourtant libres et transparentes. En effet, du côté du Front pour la Démocratie et la République on laisse déjà planer des relents de doute sur la sincérité desdites élections.
Dans cet imbroglio, la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) en a rajouté en confirmant, la thèse précédemment soutenue de la mauvaise gestion du 23ème sommet tenu au bord du Djoliba en décembre 2005. L’information est contenue dans le 10ème rapport que la CASCA a solennellement présenté au public dans la matinée du mercredi 07 février 2007.
En effet, à quelques mois des élections générales, le Président du Parena connu pourtant comme très proche de la mouvance présidentielle, s’est complètement détaché pour devenir un des piliers du mouvement anti-ATT. L’on se rappelle bien les différentes sorties du parti du bélier blanc jusque dans les bas-fonds du Mali pour des campagnes d’explication d’initiatives prises par ATT. C’est ainsi qu’il en a été de la Loi d’Orientation Agricole (LOA) au sujet de laquelle, le Parena a parcouru tout le Mali pour en discuter avec le monde paysan.
C’est fort de cette confiance que le Président ATT a voulu confier à Tiébilé Dramé une responsabilité aussi importante que l’organisation du sommet Afrique-France avec naturellement les nombreux milliards à manipuler. Effectivement, beaucoup de soi-disant amis du Président ATT qui se léchaient les babines croyant entrer dans les bonnes grâces du prince pour gérer cette manne financière, ont vite déchanté lorsque la décision du Président est tombée comme un couperet : c’est Tiébilé, pas plus.
Qu’est-ce qui a donc bien pu se passer pour que, au-delà du satisfecit et des marques de reconnaissance, Tiébilé se retrouve subitement au centre d’une polémique de quelques petits millions ?
Dommage que le peuple malien ne peut pas – pour le moment – accéder au contenu du rapport pour juger concrètement des faits et allégations qui ont poussé Tiébilé à ruer dans les brancards en un moment donné. Il a tôt fait de crier à la manipulation et au dénigrement, mais la CASCA à travers son Président M. Bréhima Noumoussa Diallo maintient le cap : « Tiébilé est un citoyen comme moi, il a reçu des fonds publics pour préparer un événement, il est de bonne voie qu’il soit invité à s’expliquer devant le procureur et je crois que cette interpellation a été effectuée dans les règles de l’art. Avant lui d’autres responsables ont été interpellés».
Dans tous les cas, soulignons au passage que Alpha Oumar Konaré constitue un autre point de jonction entre Tiébilé et ATT pour les liens qui ne sont plus un secret de polichinelle. Curieusement, le même procédé qui hante les nuits de sommeil de Tiébilé a frappé avec insistance aux portes de Alpha Oumar Konaré, lui aussi accusé dans un rapport d’audit. Est-ce à dire que les deux hommes sont passés à la trappe d’un complot savamment ourdi ?
Il y a vraiment de quoi comprendre aujourd’hui la position de Tiébilé qui se retrouve dans un camp politique où l’on retrouve un certain Soumeylou Boubeye Maïga qu’on dit très proche de Alpha Oumar Konaré, ce dernier lui aussi mécontent de Koulouba.
En tout cas, c’est un combat de titans qui se déroule sous les yeux des Maliens qui ne rêvent que d’une chose : où est la vérité ?
B. DABO
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