ATT pour la troisième fois à Koulouba

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Après le CTSP, où il était chef de l’Etat, sans être président de la République , après le mandat présidentiel 2002-2007, ATT sera investi le 8 juin prochain pour un troisième mandat qui sera à coup sûr le dernier, tant en raison des dispositions de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels qu’un citoyen puisse solliciter, que par la règle mystique selon laquelle le chiffre de l’homme, c’est trois. A la veille de cet événement grandiose, on se pose un certain nombre de questions. Pourquoi ATT n’a-t-il pas refait le coup de 1991 où, en abdiquant le pouvoir, il s’était couvert de gloire ?

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 En 2OO2, ils étaient nombreux, les prétendants à la magistrature suprême : ceux qui se souvenaient encore du titre de la dictée du CEP dans les années 40, celui qui avait travaillé à la NASA dans le programme APOLLO, un acteur célèbre, un commerçant aussi coriace que les peaux de caïman qu’il vendait, un chirurgien, des comptables au passé peu sûr, et, naturellement, des avocats et des enseignants, qu’on pourrait appeler les professionnels de la politique.

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C’est avec joie qu’ils seraient revenus en 2007 tenter à nouveau leur chance, s’ils n’en avaient pas été dissuadés par la perspective d’un échec devant ATT, c’est-à-dire devant un homme populaire, honnête, menant une vie simple. C’est que, pour ce Malien qui parle peul, bambara et sonrhaï, rien n’est trop beau pour le Mali, même de briguer un deuxième mandat, si c’est pour barrer la route à certains candidats connus pour leur boulimie de deniers publics et leur goût mobutien pour les châteaux en Europe ou même à Bamako. Après les deux Premiers ministres du Nord du premier mandat, en nommera-t-il un troisième venant de la même région ?

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L’unité nationale était, à juste titre, au centre des préoccupations du Chef de l’Etat, comme l’ont montré les événements du 23 mai 2006. Aller à Tripoli pour rencontrer Kadhafi au moment même où se tenait une importante réunion de la Banque Islamique de Développement montre bien que c’est une affaire importante qui l’appelait auprès du Guide de la Révolution libyenne, qui serait, selon une rumeur persistante, le commanditaire de la rébellion, laquelle continuera donc à faire partie des principaux problèmes du pays, tout en donnant à la décentralisation une grande impulsion. Cependant, les problèmes sociaux risquent d’être le plat de résistance du second mandat d’ATT. Les enseignants continuent les revendications sans relâche, leurs différents syndicats allant en grève tour à tour.

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On a vu, chose rare et inquiétante, les internes des hôpitaux débrayer et affronter les forces de l’ordre à coups de pierre dans l’enceinte de l’hôpital du Point G, et même ces derniers temps, des employés d’une institution de micro finance ont observé trois jours d’arrêt de travail ! Eux sur qui on comptait pour enrayer la pauvreté ! Il y aura donc assez de travail pour qu’en 2012, fatigué, après un bilan qu’on espère aussi positif que celui du mandat qui vient de finir, ATT se retire pour un repos mérité. Il l’a dit récemment dans une interview à la télévision burkinabé, pour ceux qui ne le croiraient pas : il prend de l’âge, comme tout mortel, et il faudra prendre un jour la retraite. Mais pour le moment on peut souhaiter, le 8 juin prochain, bonne chance au président pour son second mandat.

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Ibrahima KOÏTA

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