On attendait l’Allié trahi et outré, l’Opposant indigné, attaqué, matraqué et exclu de la Céni, l’Adversaire politique qui surfe sur l’occasion pour porter l’estocade au régime éméché entre la signature de l’Accord d’Alger et les révélations sulfureuse dans ATT-cratie, lors du discours d’ouverture de la session budgétaire du président IBK. Mais on a vu l’homme d’Etat, le Chef d’Institution, le politique accompli et responsable. Grand art oratoire, modération, pondération et appel à la raison et à la sérénité, dans le contexte électrisé par les invectives et les accusations gratuites contre lui et contre son parti suite à la parution du livre signé du Sphinx, le président IBK aura surpris par la mesure, le ton, la hauteur et la profondeur de son message.
Attentes déçues de tous ceux caressaient le dessein de trouver enfin en IBK le va-t-en guerre et le maximaliste machiavéliquement dépeint sous toutes les coutures par les éminences grises du cénacle, tout au moins un boulimique du pouvoir, un ennemi juré prêt à brandir à tout moment son glaive vengeur contre ATT. Mais espoirs comblés et appel à la sérénité et au sens de responsabilité entendus par tous ceux qui ne sont pas adeptes de la politique spectacle et des déclarations tonitruantes sans lendemain. De la CENI au livre ATT-cratie, en passant par l’affaire de la gestion démocratique, IBK a rappelé les principes et convié tous les acteurs à leur application dans la transparence et dans la fraternité conformément à l’humanisme soudanien.
Devant un parterre de collègues députés et des box d’officiels où avaient pris place le Premier ministre accompagné d’une bonne brochette de membres de son gouvernement et les diplomates accrédités au Mali, ainsi que la hiérarchie militaire et policière, les notabilités, les animateurs de la société civile et les habitants de Bamako, Ibrahim Boubacar KEITA a prononcé son « cinquième et dernier » discours du genre au cours de cette mandature parlementaire dont celui du 16 septembre 2002 était le premier après son élection comme titulaire du perchoir de Assemblée nationale du Mali. C’était lundi dernier, à 17h, dans la salle Modibo KEITA, place Bagadadji. Si l’examen et le vote du budget d’Etat y ont occupé une place de choix comme on peut le constater avec l’appellation éponyme de cette session d’octobre qui est traditionnellement consacrée à la Loi d finances, IBK n’a pas manqué d’évoquer les échéances futures de 2007 qui ne doivent pas être considérées comme « une question de vie ou de mort », mais plutôt comme «une fête républicaine » pour ne pas oublier notre glorieux passé commun ni insulter notre avenir en construction. A condition toutefois, a-t-il mis en garde, que chacun prenne ses responsabilités de «patriote » face à l’histoire pour organiser lesdites élections de manière qu’elles soient honnêtes, transparentes et crédibles en conformité avec les lois et règlements de la République dont on doit veiller au caractère impersonnel et impartial dans son application. Car toute chose ici-bas, est-il convaincu, ayant un début et une fin. Le Mali qui a vécu des siècles avant va-t-il cesser d’exister après 2007 et même…2012 ? Que nenni, que nenni, que nenni !
Il est 17h24, le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar KEITA, et le Premier ministre, Ousmane Issoufi MAIGA, font leur entrée dans la salle Modibo KEITA de l’auguste institution parlementaire. Peu auparavant, les députés s’étaient installés comme d’habitude en fonction des affinités politiques ayant donné naissance aux groupes parlementaires qui y correspondent. Ensuite, c’était les invités de marque : les membres du gouvernement ; les présidents des institutions de la République ; le gouverneur du district de Bamako ; les membres du corps diplomatique et consulaire ainsi que des organisations de coopération internationale accrédités auprès du Mali ; le chef d’Etat-major général des armées et les chefs d’Etat-major des différents corps des Forces armées et de sécurité ainsi que les officiers supérieurs et directeurs nationaux des services des Forces armées et de sécurité du Mali ; les présidents des partis politiques ou leurs représentants ; les représentants des ordres professionnels ; la présidente de la Coordination des associations et ONG féminines (CAFO) ; les chefs traditionnels, notables et représentants des chefs de familles fondatrices de Bamako ; les chefs ou représentants des cultes religieux, les journalistes de la presse nationale ; etc. Les citoyens de la cité des 3 Caïmans ne sont pas demeurés en reste dont certains qui scandait le slogan : «IBK, président ; IBK, président ; IBK, président ». En dépit de cette bruyante de sympathie à son endroit, IBK a néanmoins tenu à les appeler au calme qui sied, a-t-il indiqué, à cette auguste Assemblée nationale du Mali.
Il s’est dit honoré, dans ses mots de bienvenue, à cette marque de solidarité envers le parlement malien qu’il dirige depuis 2002. «Permettez chers amis, qu’encore une fois, je m’acquitte de l’agréable devoir de gratitude à l’endroit de toutes celles et de tous ceux qui ont tenu à nous honorer de la qualité de leur présence ici, ce jour et en ce lieu. Malgré le contexte particulier du mois béni de ramadan, et en cette heure de fin de journée, les uns et les autres ont tenu à nous manifester une solidarité et une considération auxquelles, je dois le dire, nous sommes extrêmement sensible », s’est réjoui IBK. «Les rendez vous du parlement sont devenus au fil des ans, des grands moments de notre histoire politique contemporaine grâce à votre intérêt », a-t-il remercié. Toute chose ici-bas, a-t-il professé en philosophe, a un début et une fin : « Oui, chers amis, nous voici au début du terme. Ce discours de rentrée parlementaire d’octobre sera le cinquième et dernier du genre que je prononcerai devant vous au titre de la mandature en cours, ès qualité ». Mais chaque chose en son temps : « Oh ! Rassurez vous, le temps n’est pas encore au bilan ».
Année de grossesse politique
Si l’heure n’est pas au bilan, l’année des préparatifs des prochaines élections a doublement sonné comme un cri strident dans la forêt politique malienne. «Année particulière, singulière non en raison de sa qualité d’achèvement, de terme de mission mais parce que, année au cours de laquelle seront organisées de très importantes élections générales, décisives pour l’avenir de notre pays et son ancrage démocratique », a indiqué IBK. Il s’agira assurément, a-t-il annoncé, d’un test vital pour tout notre ensemble national. «Notre pays est à la croisée des chemins. Rarement, une nation aura été, malgré un calme trompeur, en une aussi intense ébullition. Les fards, sophistiqués à souhait, fondent comme neige au soleil de la vérité. Nous l’avions prédit, hélas ! Nous avions craint cette montée du mercure politique qui ne nous semble pas de bon présage pour la sérénité hautement souhaitable et souhaitée pour l’an de grâce tant attendu : 2007 ! Oui, 2007 et après ? », a interpellé IBK ses collègues députés à plus de vigilance et de sens patriotique.
Mais le président de l’Assemblée nationale a tenu à mettre en garde en ces termes : «En cette veille d’échéances capitales pour notre peuple, nous osons souhaiter que chacun dans ce pays mesure sa part de responsabilité dans ce que nous parviendrons à réussir ou, qu’à DIEU ne plaise, à rater ensemble. Cela suppose que dès l’abord, tout soit mis en œuvre, de manière régulière et transparente, sans malice et sans petits calculs politiciens, pour qu’à l’arrivée, chacun puisse faire un libre constat d’honnêteté et de conformité ». Car, il faut avoir à l’esprit ce qui se passe ailleurs sur le continent noir : «Il est hélas avéré qu’en Afrique, trop souvent, les élections ont donné lieu à de très violentes contestations. Notre intérêt et notre honneur seront que grâce à notre engagement et à notre volonté commune, les élections à venir soient le commencement d’un démenti et le début d’une véritable espérance africaine qui partirait encore une fois du Mali ».
Exclusion de la CENI
Le Mali s’est-il déjà levé du mauvais pied politique dès l’entame de ces futures élections à la lumière de la mise en place partielle et bancale de la CENI par le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales en excluant le RPM sous le prétexte que le regroupement auquel il appartient, à savoir Espoir 2002, a présenté deux listes de proposition de noms ? «Notre parlement vient de voter une loi électorale. Nos commissions spécialisées devront suivre avec une particulière vigilance patriotique sa mise en œuvre conforme », a-t-il rappelé. Une façon de dire que cette loi a été violée par le MATCL. D’une part, et jusqu’à preuve contraire, argumente-t-on du côté du RPM, c’est IBK qui est le président d’Espoir 2002. Aussi, seule sa signature engagerait-elle ce regroupement politique auprès du MATCL. D’autre part, le RPM ayant déclaré qu’il était candidat à toutes les élections contrairement aux partis «dissidents » d’Espoir 2002, ajoute-t-on, ce ne serait pas juste ni équitable qu’il soit exclu de la CENI dont le rôle sera de superviser et de contrôler lesdites élections.
Par exemple, illustrent les Tisserands, le RPM sera candidat à la présidentielle, mais le Cind-Fyt et le MPR ne se sont pas formellement prononcés sur ce sujet. Par ailleurs et en dehors même d’Espoir 2002, la loi stipule que 10 postes soient équitablement répartis entre la majorité et l’opposition dans la composition de la CENI. Or, c’est officiel depuis octobre 2005 : «Le RPM opte pour l’opposition parlementaire », avait déclaré le président de ce groupe, feu Kadari BAMBA. La preuve, c’est qu’il ne figure plus dans le bureau parlementaire pour refléter le consensus politique qui avait jusque-là prévalu à son installation en octobre 2002. Si partage il y avait sur cette base, cela devrait se passer entre l’opposition parlementaire (RPM) et extraparlementaire (BARA et PCSAM) pour être conforme à l’esprit «équitable » de la loi électorale.
L’espoir est permis
Malgré tout, IBK ne désespère pas du Mali : «Au-delà, la rentrée parlementaire nous offre l’heureuse opportunité d’une adresse nationale. Nous avons déjà dit en des circonstances similaires notre sentiment sur notre projet démocratique national. En cela seul, seront le salut et l’espoir enfin d’une trajectoire enfin réconciliée avec notre glorieux passé national. Nous voudrions également profiter de cette occasion pour dire notre souhait d’un retour aux valeurs qui nous firent si fiers et si singulièrement vertueux. Mais où sont donc les preux d’antan ? Où est donc cet humanisme soudanien fondateur ? Le temps nous semble proche où nous les retrouverons. C’est en tout cas notre vœu le plus ardent. Inch’Allah ! Pour quoi, nous croyons et espérons en un ressaisissement salutaire interne en ce parlement pour que nous nous détournions des démons de la division et des intrigues peu fécondes, dans le cours du reste de la mission commune. Le Mali continuera, bon prince comme devant.
Le fleuve Djoliba ne quittera pas son lit, et cette vielle terre d’histoire demeurera elle-même : généreuse, fière, libre et féconde, chargée de cultures diverses et brillantes, et enfin d’histoire traversée et vécue en commun dans une parfaite symbiose de civilisations. Tel est le grand Mali et tel Mali, il demeurera après nos petites joutes et nous nous retrouverons frères et en partage de ce bien commun. Donc ! Donc ! Demeurons fraternels, profondément fraternels, en dépit de nos enrichissantes différences. Que l’on me permette, en raison de la qualité dont vos suffrages, presque unanimes m’investirent en cette mémorable séance du 16 Septembre 2002, que l’on me permette d’oser un souhait, voire un vœu : celui d’un Mali réconcilié avec lui-même, accueillant d’un cœur juste et égal le défi des prochaines élections dans une sérénité et une grande joie, seules dignes de la grande nation qu’elle peut se targuer d’être ». Car, il est convaincu d’une chose : «Les élections doivent se vivre sur le mode de la fête républicaine, dans une grande communion démocratique et patriotique. La haine ne doit y avoir aucun droit de siège, ni même le mépris qui est antinomique avec le sens le plus élémentaire de la République ». Aussi, s’est-il montré rassurant : «Que nul ne méprise le brillant et glorieux passé commun et que nul ne songe à insulter l’avenir ! Amin ! Mon cher et estimé aîné, rassures toi ! Tant qu’il y aura des patriotes intrépides et conséquents, en même temps que de profonde humilité comme toi, qui accepteront d’assurer leur mission historique, l’essentiel sera toujours sauvé. Inch’Allah ! ». L’Assemblée nationale est le lieu indiqué pour faire montre de cette sérénité : «Le Parlement, lieu par excellence du débat en démocratie, sera, plus qu’aucun autre, hautement sollicité. L’agenda parlementaire en sera tributaire », a professé le titulaire du perchoir de l’Assemblée nationale.
Le devoir de contrôle
Cependant, IBK n’a pas oublié la raison d’être de cette rentrée parlementaire : «Au plan parlementaire, nous aurons donc un agenda de 75 jours entièrement et uniquement consacré à l’examen et au vote de la Loi de Finances ». Avant de poursuivre : «Notre session qui commence aujourd’hui, premier lundi du mois d’Octobre de l’An de grâce 2006, est de tradition consacrée à l’examen et au vote du budget de la nation. Le vote du budget est l’acte par lequel le Parlement autorise le gouvernement à percevoir les recettes et à effectuer les dépenses de l’Etat au cours d’une année. Cette autorisation s’exprime sous forme de loi : La loi de Finances. Le vote du budget est donc, d’une part, une décision parlementaire sur les dépenses et les recettes ; et, d’autre part, une autorisation législative donnée au Gouvernement pour exécuter cette décision. Il est fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs : le pouvoir législatif qui décide et le pouvoir exécutif qui exécute ». Toutes choses qui indiquent que le quitus parlementaire est nécessaire en amont pour le vote du budget d’Etat, mais le contrôle a posteriori est autant sinon plus important. «Si notre rôle est important dans la décision budgétaire, il l’est tout autant dans le contrôle de l’exécution, de la mise en œuvre de la décision budgétaire, la Loi de Finances. Il s’agit d’un contrôle traditionnel qui s’exerce à posteriori et se traduit par le vote de la Loi de Règlement. Cette dite Loi est la constatation de la reddition des comptes budgétaires présentée par le gouvernement », a relevé IBK. Or, il se trouve que ce travail n’est pas fait comme prévu par la loi. A qui la faute ? «Chers collègues, notre mission au service de la nation est d’ardente obligation de rigueur, de sérieux et de compétence pour assurer à notre peuple la sécurité d’une bonne et efficiente gestion de l’Etat », a-t-il appelé à rectifier le tir. «C’est bien pourquoi, au long des ans, nous avons eu souci d’accroître l’expertise au sein de notre institution dans tous les domaines », a expliqué le président de l’Assemblée nationale. C’est le lieu, s’est-il félicité, de savoir gré aux différents partenaires techniques pour leur concours à l’amélioration de capacités des députés.
Gouvernance politique
Que dire alors de la gouvernance telle que dépeinte dans le livre «ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan » dont de larges extraits sont publiés par votre quotidien préféré ? L’allusion de IBK est claire : «A l’instar de ce patriote émérite auquel j’ai plaisir à redire tout mon respect pour hier et pour aujourd’hui, qui a cru, avec raison, que son devoir, devant les menaces qui se profilent à l’horizon, était d’alerter, par écrit, un certain nombre d’entre nous, je voudrais à mon tour souhaiter que chacun « sache raison garder ». Des menaces, il en existe à trois niveaux. En effet, avant-hier, en octobre 2005, le parti majoritaire à l’Assemblée nationale, c’est-à-dire le RPM, a été exclu du bureau parlementaire où il était sous-représenté par rapport à son poids électoral en terme de nombre de députés. Hier, l’on a signé l’Accord d’Alger qualifié par nombre d’observateurs d’accord de la «honte » parce qu’il ne garantit ni la paix définitive au Nord du pays ni l’intégrité du territoire national dont une partie est devenue un no man’s land aux mains des insurgés du 23 mai 2006 qui se sont réfugiés sur les collines de Téghargharett. Aujourd’hui et demain, c’est l’exclusion du RPM de la CENI pour lui ôter les moyens légaux de contrôler la régularité et la sincérité des votes en 2007. Or, l’on n’a pas besoin d’être devin pour savoir que la contestation des élections est porteuse de graves dangers pour la paix sociale et l’équilibre politique dans le pays dont les responsables ont le devoir de faire l’économie.
Devoir de solidarité internationale
Avant de terminer ce discours a double portée historique et politique, IBK a salué le leadership angolais : «Durant la courte intersession, (en raison de la longueur de la session extraordinaire de juillet août), nous avons effectué une visite officielle d’amitié en République sœur d’Angola à l’invitation de notre frère le Président du Parlement Angolais, Roberto d’ALMEIDA. Honorés par une session spéciale et extraordinaire de l’Assemblée Nationale Populaire d’Angola, nous avons eu droit à tous les égards qu’un parlement et un gouvernement ami et frère peuvent réserver en pareille circonstance. De Huambo (ancien repaire de Jonas SAVIMBI durant la guerre civile) à Cuito en terminant par Cabinda, partout, nous avons vu un pays en pleine reconstruction physique et militante sous la direction éclairée du MPLA et du président José Eduardo DOS SANTOS ». Au titre de l’agenda, IBK a informé ses collègues de deux visites : «Nous attendons, avec impatience, la visite à son tour de notre frère Roberto D’ALMEIDA et d’une délégation du Parlement Angolais au Mali.
Egalement attendue par notre parlement, la toute prochaine visite du Président du Parlement Européen, notre ami BORREL. Dans quelques jours, à la tête d’une délégation de notre Assemblée Nationale, Moscou et St. Peters Bourg nous accueilleront à l’invitation de mon homologue de la DOUMA d’Etat de Russie, le Président GRIZLOV ». Un clin d’œil aux foyers en tension, actualité oblige : «Chers amis, chers collègues, notre solidarité pleine et entière à l’endroit de tous les peuples qui luttent âprement pour leur liberté, leur dignité et leur indépendance. Nos frères de Palestine ont le devoir historique impérieux de refaire leur unité autour du Président ABBAS. En Afrique nous souhaitons l’apaisement des foyers de tension, singulièrement dans notre propre sous région, en Côte-d’Ivoire sœur en particulier ».
Voila le mot de rentrée que IBK devait à ses collègues et à la nation malienne à l’orée, a-t-il qualifié, d’une nouvelle et exaltante dernière année de législature et d’élections. «Notre responsabilité est particulièrement lourde en cette phase cruciale de notre construction démocratique. Voyons avec un esprit patriotique et lucide où risque d’aller notre très cher Mali par rapport à ce qu’il était en train de redevenir. Qu’Allah Soub’hana Wat’Allah veille sur notre nation et la préserve ! Amin », a conclu l’honorable Ibrahim Boubacar KEITA. “