Depuis un certain temps, l’échiquier politique national est en ébullition. Pour cause : parmi les différents candidats à l’élection présidentielle du 29 avril 2007 certains sont rentrés dans une logique de campagne d’intoxication par rapport à l’organisation même de ladite élection. La transparence des élections déjà mise en doute par les partis membres du FDR en est une parfaite illustration qui ont organisé une marche de protestation samedi dernier à Bamako. Il a fallu attendre que la Cour constitutionnelle proclame les différentes candidatures pour que le président de la République candidat à se propre succession, rompe le silence. Depuis Fourou, dans le cercle de Kadiolo en troisième région où il était en mission, ATT lance un appel solennel mais patriotique dans le cadre de l’organisation des élections générales que nous allons connaître dans quelques semaines. rn
Appel d’ATT
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“… D’abord, je dis à l’ensemble des autorités compétentes que l’organisation d’élections justes, transparentes n’est pas seulement une question politique, c’est aussi un problème d’honneur, raison pour laquelle je voudrais m’adresser d’abord aux institutions et autorités qui ont la charge de l’organisation pratique, technique, matérielle et intellectuelle de ces élections. A cet effet, il faut se donner tous les moyens de moralité pour sécuriser ces élections qui sont un point d’évaluation de la maturité du processus démocratique que notre pays a commencé depuis quelques années. Ainsi, les textes réglementaires, les lois doivent être lus, interprétés et appliqués correctement. Cela est une obligation pour chacun de nous. Je voudrait en appeler aux partis politiques, aux regroupements de partis politiques, aux mouvements, aux associations de jeunes et de femmes, à faire preuve de maturité, de responsabilité et de dignité.
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Je voudrais également en appeler à la société civile qui est une gardienne de l’évolution de notre processus démocratique. Elle doit jouer tout son rôle et entièrement son rôle, dans le cadre de suivi, de l’appui qui peuvent donner en toute impartialité à la bonne tenue des élections.
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Je voudrais aussi saluer très respectueusement l’ensemble des communautés religieuses du Mali qui ont toujours accompagné, conseillé, prié en communion dans une cohésion parfaite, pendant les grands évènements de joie ou de difficultés dans notre pays. Je les prie de continuer dans ce sens, en priant pour des élections justes et apaisées.
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Je n’oublie pas les médias qui ont joué et continuent à jouer un rôle extrêmement important. La presse, que ça soit étatique ou privée, doit jouer son rôle en toute impartialité, avec responsabilité et professionnalisme. En ayant surtout qu’une seule idée en tête : <<Ce que je veux dire et ce que je veux faire doivent aller dans le sens de la vérité>>.
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Quant aux agents électoraux, on n’a pas tendance à les oublier, parce que c’est là que tout se joue. Le jour du scrutin, ces derniers seront là pendant toute la journée pour recevoir les électeurs, sans énervement afin de les aider conformément aux textes, à voter et à se retirer dans les meilleures conditions. Je salue les observateurs nationaux, internationaux. J’espère qu’ils viendront en nombre, toutes les portes de nos administrations leurs sont grandement ouvertes, et nous resterons entièrement à leurs dispositions. Nous n’avons rien à cacher.”
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“Nous n’accepterons pas les provocations…”
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Selon ATT, il n’y a aucune raison qu’un agent électoral refuse de signer le procès verbal, en se disant tout simplement que le document ne sera pas valable parce qu’il n’a pas signé. A entendre le président de la République , la tenue des élections n’est jamais aisée pour les autorités administratives. Pour cause : le manque de confiance les met toujours dans une condition parfois extrêmement difficile. “Suspicion ou vérité? je pense que l’administration malienne, a le droit, le devoir d’accompagner, d’organiser et d’être à la hauteur des élections de notre pays, qui vont certainement donner sinon définir l’avenir de notre pays”, a indiqué ATT avant d’ajouter que les protestations et les réclamations sont admises et nécessaires. Mais “nous n’acceptons en aucune manière, les provocations, les agressions, et les violences”. Le fair-play est donc une obligation pour les candidats, a-t-il ajouté.
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Par rapport aux campagnes, ATT dira : “les campagnes ne s’ouvrent que le 08 avril 2007, conformément aux textes en vigueur. Donc, tout ce qu’on a dit, tous ceux qui sont montés au créneaux pour dire ce qu’ils veulent, n’étaient mêmes pas candidats à ce moment parce que la Cour constitutionnelle ne s’était pas prononcée sur les différentes candidatures. Les candidats constituent une pièce essentielle dans les campagnes. Pour cause : ce sont eux qui vont gagner ou perdre les élections. Chaque candidat doit faire preuve de patriotisme, tout en ayant en esprit que lorsqu’on prend la responsabilité de briguer un mandat au niveau présidentiel ou au niveau législatif, il faut savoir cultiver l’esprit de “fair-play” et surtout être en mesure de calmer ses troupes, leur faire comprendre.
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… J’invite les uns et les autres à une campagne responsable, à une campagne de non violence, à une campagne de termes mesurés et une campagne apaisée non seulement pour l’honneur des candidats mais aussi pour l’honneur de notre pays”.
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Retrait des cartes d’électeurs
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Dans son appel, ATT n’a pas manqué de souligner que le taux de retrait de cartes d’électeur est faible qu’il va falloir qu’il y ait un changement de mentalité.
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A cet effet, il a invité l’ensemble des Maliennes et Maliens à sortir massivement pour aller retirer leurs cartes. "Le pouvoir, c’est la carte d’électeur, parce que c’est elle qui permet de prêter le pouvoir au président de la République , ou autres élus. Je demande donc aux électeurs de se mettre à jour, de se préparer afin que nous puissions avoir un taux de participation à la hauteur de notre processus démocratique. Le taux de participation n’est plus seulement un problème politique ou administratif…”, a conclu ATT.
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Moussa TOURE
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