Le président Amadou Toumani Touré, candidat à sa propre succession, a décidé de porter la guerre dans le camp de son cadet, Tiébilé Dramé, candidat à la présidentielle de 2007. Les bamanan n’ont pas tort de dire que les tortues savent là où se faire le plus de mal. rn
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Désespéré de ne pouvoir récupéré ce jeune dinosaure politique, le président et ses services viennent d’adopter la tactique de la terre brûlée. Le hic, c’est que là où le cœur réfléchit, le bon sens fout le camp. Car le paradoxe dans cette guerre d’image à l’encontre du président du Parena, c’est l’effet boomerang. Or, ça ne fait bonne presse de se dédire à un certain niveau de responsabilité. C’est le fait, par exemple, de vouloir salir l’image de celui que la France et le monde entier a salué au terme d’un sommet Afrique – France, après l’avoir félicité, ce qu’ont fait le président ATT lui-même, son premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, le président français Chirac ; mieux, après l’avoir décoré le 14 juillet dernier.
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C’est dire à quel point la présidentielle de cette année ne ressemblera à celles que nous avons connues jusqu’ici, depuis 1992. Le front de l’opposition, à l’image des hommes comme Tiébilé, IBK et Soumeylou, sait ce qui l’attend et se prépare en conséquence. C’est la chute d’ATT ou rien. La fracture est ouverte, tout est désormais possible. C’est le temps des ripostes jusqu’à la fin de cette élection présidentielle. Le pouvoir vient de donner le ton et le Parena s’apprêterait à donner la réponse du berger à la bergère !
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Ainsi, selon, semble-t-il, une injonction du Secrétaire général de la présidence de la république au ministre des Affaires étrangères, le rapport de la Casca serait sur le point de prendre le chemin des pays abritant des chancelleries du Mali, mais aussi des partenaires au développement de notre pays. Il s’agit du fameux rapport sur la gestion des fonds publics mis à la disposition du Cnosaf, et impliquant le président Tiébilé Dramé, candidat à la succession d’ATT ! Mis au parfum par ses réseaux, le Parena aurait pris ses dispositions pour lancer la contre-offensive.
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Si ces informations s’avéraient fondées, faut-il croire que le président ATT a décidé ‘’d’internationaliser’’ pour ainsi dire son bras de fer avec Tiébilé Dramé ? En promenant un tel rapport de pays en pays, avec la seule et unique intention de nuire à un homme qui a refusé de courber l’échine en usant comme tout bon et digne fils de ce pays de son droit de partir à la conquête du pouvoir, ATT ne prend-il pas le risque d’offrir à l’opinion une autre que celle qui a bâti sa réputation ? Nombreux étaient les Maliens à guetter sa réponse après l’appel à lui adressé le 18 février par le candidat du Parena l’invitant à ne plus se présenter à la présidentielle de 2007. Car ATT, selon Tiébilé Dramé, a atteint ses limites. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour le Mali, et l’heure du retrait pur et simple avait sonné. Ces propos, interprétés comme une invective ne pouvaient plaire à un ATT.
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Ce coup de corne, le premier du genre qu’il subit depuis qu’il est aux affaires, ne pouvait rester impuni et, pour avoir osé, le grand bélier ‘’sera châtié de sa témérité’’. Seulement voilà : par où ou par quoi atteindre ce colosse habitué aux défis, aux combats politiques, rompu dans l’art de l’attaque et de la contre-attaque ?
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Connaissant la dimension de l’homme à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays, le président espère-t-il ainsi détruire son image aux yeux des partenaires au développement et certainement de la diaspora malienne appelée à voter? Mieux que quiconque, ATT apprécie à sa juste valeur la carte de visite de Tiébilé Dramé et ce n’est pas pour rien qu’il l’a sollicité pour battre campagne en sa faveur, au second tour de 2002, à l’étranger. Après les amours de la présidentielle, de la Loi d’orientation agricole, des Accords d’Alger, c’est le temps de la guerre totale. Le Parena, son peuple, ses cadres et son président sont, selon eux-mêmes, offensés et l’offenseur s’appellerait ATT. Que va-t—il se passer ? Vivement avril !
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