Depuis un certain temps, l’ancien premier ministre Zoumana Sacko est en mouvement à l’intérieur du Mali afin d’occuper le terrain dans la perspective de la présidentielle de 2012. Il a connu la célébrité à la fin des années 80 et pendant la transition d’ATT pour son patriotisme, son charisme et sa probité. Pour la présidentielle à venir, son chemin est parsemé d’embûches par ses détracteurs politiciens et des hommes d’affaires.
Zoumana Sacko, surnommé Zorro en référence certainement à un acteur audacieux du cinéma, a sans nul doute, le profil d’un bon président de la République. Il possède toutes les qualités pour diriger le Mali vers une économie saine, prospère et démocratique. L’exemple éloquent est le bras de fer entre lui et le clan Moussa Traoré en 1987.
Durant la courte période qu’il a passée à la tête du gouvernement du président Traoré, l’économiste Zorro s’est insurgé contre l’enrichissement illicite. La récupération des fonds spoliés a permis d’atténuer les méfais du fameux plan ajustement structurel (PAS) imposé par le FMI et la banque mondiale.
Après le coup d’Etat de mars 1991, ATT lui a confié le poste du Premier ministre. Le but était de mettre en œuvre le Kokadjè (l’assainissement). Pour lutter contre la gabegie et l’absentéisme qui constituent un manque à gagner considérable pour le trésor public, des visites surprises étaient effectuées dans les services. Des mesures étaient prises pour mettre les travailleurs dans leurs droits, eu égard à la protection législative. Les salaires étaient perçus avant la fin du mois.
Bref, Zoumana Sacko a le savoir, la capacité et la volonté de conduire facilement le pays vers un développement économique durable et l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Le problème est qu’il lui faut un long chemin parsemé à volonté de nombreuses embûches, pour qu’il puisse atteindre Koulouba. Ses détracteurs et rivaux sont prêts à tout.
Il s’agit des cadres et des opérateurs économiques corrompus versés dans la politique, uniquement pour préserver leur postérité et perpétuer sans crainte leurs actes d’enrichissement illicite. Que ce soit Zorro détestant la démagogie ou n’importe quel autre candidat intègre, cette race d’homme a des dispositifs pour contrer celui qui peut, un jour, la traquer.
Avec cette pauvreté croissante, «les infestés de la rue publique», pardon il faut dire de la République, vont procéder comme d’habitude à l’achat de conscience des électeurs. Ils vont se livrer à des campagnes coûteuses de dénigrement et de démonstration de force en utilisant les moyens de l’Etat. Après avoir enjambé tous ces obstacles, viendra la possibilité de faire des alliances avec les partis qui lui sont hostiles. Cette éventualité n’est pas à négliger. Une autre faiblesse de Sacko est qu’il n’est pas bien connu des jeunes de la tranche de 20 voire 25 ans.
Aussi les expérimentés de la campagne à l’intérieur du pays comme l’ADEMA, l’URD et le RPM risquent de gommer son avance sur le terrain. Ils ont l’habitude de laisser les autres faire, pour ensuite, les attaquer par ce qu’on appelle des contres campagnes. Zoumana Sacko doit tenir compte de tous ces paramètres pour surpasser les pièges afin de succéder à ATT, plaise à Dieu, en 2012. C’est certes difficile, mais pas du tout impossible ! S’il y arrive, les Maliens pourront compter sur un grand homme soucieux du bien être de ses compatriotes.
Issa Santara
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