L’ancien Premier ministre, Soumana Sako est-il entré en campagne avant l’heure ? En tout cas, son périple dans le cercle de Kati est éloquent.
Le meeting de Zou, dans la commune rurale de Mountougoula notamment à Dara, à quelques encablures de Bamako, est loin d’être une visite de courtoisie. Tous les ingrédients étaient réunis pour une campagne électorale. Devant les populations de Dara, sorties massivement, Zou a tenu un discours d’un candidat à la présidentielle. Recensant les difficultés des populations. Des populations longtemps abusées par des politicards qui ne se soucient que de leur tube digestif. C’est justement cette tendance que Zorro propose de renverser si les Maliens lui faisaient confiance à la faveur de la prochaine présidentielle à laquelle sa candidature est plus que plausible. Dans ce qu’il convient d’appeler à juste titre ”quête de popularité’, l’ancien Premier ministre se faisait souvent accompagner de sa famille. Une campagne à l’américaine ?
La semaine dernière à Dara, Zou cachait à peine son désir de succéder à son ancien patron de la Transition, Amadou Toumani Touré. Or, selon de sources concordantes, les deux hommes ne seraient plus en odeur de sainteté ; en témoignent les déclarations de Zou sur la réforme constitutionnelle. Il disait en substance que la réforme cachait des ambitions politiques inavouées de ses commanditaires. Ce qui constitue une pierre dans le jardin d’ATT. Si les causes de son froid avec le président ne sont pas très connues, il n’en demeure pas moins que le fait que les deux hommes se regardent en chiens de faïence crève les yeux des observateurs avertis.
Zou, un homme craint
Zou a la réputation d’un homme dur, un technocrate rigoureux et tatillon. Il ne laisse rien passer. Il est capable de revenir sur les erreurs du passé et même d’interpeller leurs auteurs. C’est justement ce qui fait peur chez l’homme. Car, étant dans un pays où la corruption s’est érigée en méthode de gestion, on ferait tout pour lui barrer le chemin de Koulouba. A moins qu’il rassure sur ses intentions.
Le milieu des affaires est plus qu’hostile à l’arrivée de Soumana Sako au pouvoir. Surtout quand on sait que les hommes d’affaires maliens ont fondé une bourgeoisie compradore alors que les populations souffrent le martyr. Ce faisant, ce ne sont pas ceux-ci qui vont laisser Zou venir aux affaires. Contre vents et marrées, ils l’empêcheront d’accéder à la magistrature suprême. Sauf coup du sort. Car c’est Dieu qui désigne le roi, selon le dicton.
A l’Adema Pasj également, un parti qui a eu à gérer le Mali, on n’aime pas Zou. Et pour cause, il a osé demander aux anciens dirigeants de rendre compte, y compris le président Alpha Oumar Konaré et sa suite. Cette déclaration a encore envenimé leurs relations.
Bref, si ce n’est par mobilisation de la masse populaire, il est difficile pour l’ancien Premier ministre de la Transition de venir au pouvoir dans ces conditions.
Va-t-il redresser la barre ? Bien malin celui qui pourrait le dire.
Alhassane H.Maïga
Zou à Dara
La population lui égrène ses problèmes !
" Quand Zou venait au gouvernement en 1987, le Mali battait le record mondial de divorce. Les salaires accusaient plus d’une demi-année de retard. Une fois à l’autel des finances, il a résolu ce problème comme un Messie…c’est le bâtisseur de la nation malienne !", témoignait M’Bô Diarra, Directeur de l’école fondamentale de Dara, 1er cycle.
C’était samedi dernier, lors de la visite de la Convention nationale des associations de soutien à Zou (Cnas), à la place publique de Dara ; village situé à 35 kilomètres au sud-est de Bamako, dans la commune rurale de Mountougoula. On notait la présence du représentant du maire de Mountougoula et de celle du délégué du maire de Mountougoula. L’ancien Premier ministre de la Transition, Soumana Sako, était à la tête d’une forte délégation composée, outre de son épouse, Cissé Touré dite Maïché, de sa fille cadette, Youma Sako et des membres du bureau exécutif de la convention codirigée par le colonel de Douane, Bocar Coulibaly et Mamadou Salah Koné. La délégation, accueillie par une foule nombreuse, a rendu une visite aux notabilités du village et a tenu un mini-meeting populaire. Sous les notes musicales de Batoma Samaké et de ses griots. La population de cette localité d’un millier d’âmes a exposé à la Cnas ses problèmes ; qui vont du manque d’eau potable au manque de liaison téléphonique Gsm, en passant par le manque d’espaces de loisir pour jeunes, la vétusté des salles de classe et l’état défectueux de la route qui le relie à Dialakoroba entre autres. La population du village, à travers les jeunes et membres de la Cnas locale, a exprimé son adhésion totale et inconditionnelle à la cause Zou pour la présidentielle de 2012. Cependant, la population se dit laminée par les promesses électoralistes de véreux politiciens.
Pour le Directeur de l’école fondamentale de Dara, M’Bô Diarra, " Zou est celui qu’il faut au Mali pour sortir de l’abîme économique. Il faut, pour y parvenir, l’accompagnement et le soutien de l’ensemble de la population du Mali. Car, il a mis fin à la souffrance des populations du Mali ". La Cnas, ayant pris acte des requêtes et doléances de cette ruralité, incite que les populations se fassent recenser au Ravec. Condition sine qua non pour pouvoir voter et jouir de tous ses droits et obligations citoyens.
Amadou Salif