Younouss Hamèye Dicko, président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS) : «La faiblesse du PDES, c’est l’absence de passé politique de ses fondateurs»

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J’estime que c’est une excellente chose que le parti pour développement économique et la solidarité (PDES) soit créé. Ça permet de clarifier le paysage politique malien qui a été extrêmement perturbé par une grande apparition du mouvement indépendant qui se réclame d’ailleurs du président de la République. Cela gênait énormément l’action des partis politiques. Cela a constitué un aspect de trafic d’influence même lorsque ce qu’ils affirment n’est pas fondé : qu’ils agissent au nom du président de la République.

L’avènement du parti PDES est donc positif pour mettre de l’ordre dans l’action. Il met les pendules à l’heure. Je félicite les initiateurs parce que quels que soient les moyens dont ils disposent, ils seront tenus de jouer le jeu avec les autres partis politiques. Je leur souhaite bon vent. Que le meilleur gagne ! Je pourrais même ajouter une dose de rigolo en réclamant à mon frère Séméga 50 % de droit d’auteur sur le sigle du parti : le D c’est développement comme dans le RDS et le S est solidarité comme au RDS. J’ai l’ancienneté de ces lettres.

            Par ailleurs, il est très difficile de répondre à la question ce que ce parti peut changer concrètement dans le paysage politique du Mali. J’ignore comment il va évoluer, son action va changer la géopolitique mais je sais que son existence va avoir une influence dans le pays. J’étais dans la salle pour le lancement, j’ai vu de nombreux cadres de l’administration, des ministres, des députés, des maires, des opérateurs économiques. On ne peut pas faire un rassemblement aussi considérable de responsables d’institutions, d’opérateurs économiques, entre autres, sans qu’il y ait une influence s’il y a de la concorde.

Selon ce que je vois, c’est un grand parti qui est né mais il reste la gestion. Comment faire aboutir les idéaux qu’ils ont définis. Ils ont dit que c’est pour parachever le programme d’ATT. Mais pour cela beaucoup de partis peuvent le dire parce que nous avons tous (partis politiques) accompagné le président en 2002 et en 2007. Nous avions créé l’ADP qui regroupe la majorité des partis politiques. C’était pour soutenir le président de la République. Il y a beaucoup de gens qui peuvent se reconnaître dans l’action du président. Cela n’est pas propre au parti PDES.

Ce qui est nouveau, c’est qu’il y a un parti qui s’est officiellement proclamé comme parti au pouvoir, parti de gouvernement. Par rapport à l’action du président, cette assertion ne peut pas être une exclusivité. De nombreux partis soutiennent l’œuvre du président et veillent à ce que ça s’achève dans les règles de l’art, dans l’intérêt du peuple malien. Pour nous au RDS, le cercle de la famille s’est seulement agrandi ; le jeu va être refait, les cartes rebattues.                  

Il ne me parait pas vrai que toutes les intelligences du pays puissent suivre un parti se réclamant du président. Le pouvoir peut être entre vos mains et vous pouvez mal l’exercer. Vous ne pouvez pas vous contenter de vous seuls : le pays a besoin des compétences des uns et des autres. Le PDES, contrairement à ce qui se dit, est un parti fondé sur ses propres individualités. Il n’y a pas de gros hommes politiques, je veux dire de leader charismatique de la vie politique du pays dedans. Le gros du contingent est du mouvement citoyen ou des gens qui n’ont pas fait de politique. C’est peut être là une faiblesse du parti : l’absence de passé politique.

Propos recueillis par Seydou Coulibaly


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