Yorosso-Koutiala : L’ADEMA à l’heure de la reconquête du pouvoir ?

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Samedi 6 février, dans un Bambara approximatif et devant une foule de Mianka médusés, Moustaph Dicko s’était donné la peine de s’entretenir avec les militants de la section ADEMA du cercle de Yorosso.  Si l’ancien ministre en charge de l’enseignement supérieur, 4è vice président du parti de l’abeille, s’est imposé un tel exercice, c’est que l’ex-parti au pouvoir veut reprendre sa place de première force politique au Mali. Pour ce faire, les atouts du parti se trouvent ailleurs, à en croire ses responsables. Ces derniers ne semblent s’inquiéter ni du refus d’aller à l’opposition ni du nombre réduit de leurs députés à l’Assemblée nationale.

Les Minianka avaient l’air d’apprécier l’opportunité d’entendre de vive voix de hauts responsables de l’ADEMA s’expliquer, entre autres, sur les déchirements que le parti a vécu. «Les divisions, c’est là haut à Bamako. Pas ici », a lancé un militant qui s’était détaché de la foule faisant face à la délégation conduite par Moustaph Dicko. Aux côtés de ce dernier, il y avait d’autres figures remarquables du parti dont le ministre Dramane Dembélé en qualité de 2è vice président du Comité exécutif, le député élu à Dioïla, Cheick Fatamandy Traoré et Moro Sow, chargé des question de défense.

A Yorosso comme à Koutiala, les responsables de l’ADEMA ont expliqué que leur parti a encore surpris du monde en sortant uni du 5è congrès. Cette rencontre du parti a pris des résolutions importantes pour corriger les erreurs du passé, en inscrivant parmi les priorités de son redressement des rencontres avec toutes les sections. Objectif: écouter les militants et faire surtout le point sur l’état de la nation.

Sur les raisons du soutien de l’ADEMA au président Ibrahim Boubacar KeÏta, Moustaph Dicko a expliqué que c’était le choix des sections. Au deuxième tour de la présidentielle de 2013, le parti a choisi de soutenir Ibrahim Boubacar Keïta, en suivant beaucoup de Maliens. Tous croyaient qu’IBK était l’homme qui pouvait sauver le pays, comme il l’avait fait en devenant Premier ministre sous Alpha Oumar Konaré en 1993. «C’est encore notre choix, et ce choix avait été confirmé par le congrès », a affirmé l’ancien ministre de l’enseignement supérieur.

 

Contrôler les régions et les communes

L’ADEMA a décidé de ne pas aller à l’opposition pour être conforme à ses choix, selon Moro Sow qui s’interrogeait, face aux militants de Yorosso, comment peut-on aller dans l’opposition pour combattre les acquis de dix ans. «Quant IBK a été élu, beaucoup de gens disaient que l’ADEMA allait entrer dans l’opposition. Mais IBK a été des nôtres. C’est pour cela que nous avons refusé d’aller à l’opposition. C’est nous qui avons vendu l’image d’IBK ».

Autre chantier de l’ADEMA, c’est la constitution d’un grand pôle de tous les partis de gauche du Mali, une idée à laquelle adhèrent plus d’une vingtaine de partis.

Les responsables de l’ADEMA sont convaincus que rien ne peut être géré au Mali sans leur parti qui dispose de plus de 200 cadres. «Nous avons sauvé le Mali », a rappelé Dramane Dembelé pour qui les divisions que le parti a connues depuis 2002 l’ont affaibli sans  lui enlever les forces de sa base dans les localités reculées.

Avec actuellement 14 députés à l’Assemblée nationale, l’ADEMA est à l’heure de la reconquête du pouvoir. Un pari qui est réalisable selon le député Cheick Fantamady Traoré. « L’ADEMA ne doit pas se sous estimer », a-t-il déclaré, persuadé que les élections communales et régionales à venir constituent un tournant décisif. Pour lui, afin de contrôler les régions et les communes, il faut passer par une bonne révision des listes faites pour les élections qui étaient prévues pour le 25 octobre dernier.

Soumaila T. Diarra

Envoyé spécial

 

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