Moussa Mara, président de Yelema, le Changement, a excellé dans la rhétorique mystique pour expliquer les résultats de leurs assises et les premiers jalons du parti qui devront, selon lui, les conduire à la victoire finale. Il a parlé d’une pluie abondante qui fera germer la bonne graine pour aboutir à la bonne récolte.
‘’Il vous revient de vous engager à aller semer le parti comme les braves paysans sont en train de le faire dans le pays en ce moment. Après avoir semé, il vous faut suivre ensuite la progression du parti comme on suit le mil qui monte. Vous devez être attentifs, enlever les mauvaises herbes comme toutes les tentatives de contrarier la marche en avant. Vous devez surtout mettre à profit la pluie et bien utiliser les engrais et herbicides comme il faut : la bonne dose au bon moment, la bonne action au bon moment.
Notre congrès aura été, en tout cas, une bonne pluie pour votre semi et surtout de bons engrais pour le voir pousser de manière harmonieuse. ‘’ C’est sous cette forme imagée que le président de Yelema, le Changement, Moussa Mara, a présenté la manière dont leurs assises les ont éclairés sur leur méthode de travail, notamment d’encadrer les militants et de faire corps avec la société. C’était, lors de la clôture de leur premier congrès, dimanche dernier, au Palais de la Culture. Un bureau exécutif central de 59 membres a été présenté au public. Moussa Mara est le président du parti, Abdoulaye Diarra, de la commune VI, le 1er vice-président ; Kadiatou Coulibaly de Mopti, la 2ème vice-présidente ; Aliou Kéita de Kayes, 3ème vice-président ; Guindo Nansou Traoré de la commune II, 4ème vice-président ; Adama Diakité de la commune I, 5ème vice-président et Assetou Sangaré, de la commune IV, secrétaire général.
La récolte, a dit Moussa Mara, sera le parti qui progresse : village après village, hameau après hameau, commune après commune, cercle après cercle, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le président de Yelema a insisté sur deux points : le premier concerne le leadership jeune qui doit jouer un rôle important. Le second a trait à la transparence d’un parti qui ‘’est compris, qui conquiert, non pas le portefeuille des personnes, mais leur cœur et leur esprit. ‘’ Il a soutenu que le parti entend être celui de l’équité, de la justice, de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, le parti de l’Etat à équidistance entre les citoyens, de l’égalité des chances et de l’intérêt public au dessus des intérêts d’un groupe.
Parmi les innovations politiques, Moussa Mara a indiqué que chaque leader de Yelema sera appelé à faire une déclaration sur l’honneur et sur son patrimoine. Il a fait état de la décentralisation, jusqu’au niveau de la responsabilité des leaders et militants : ‘’ Celui qui est à Pel, dans le pays dogon, a-t-il assuré, à Balan Bakama dans le Mandé ou à Hari Bomo dans le Gourma sera aussi responsable que celui qui est à Lafiabougou ou encore au Comité exécutif. ‘’ Toujours dans la rhétorique facile à comprendre dans le milieu agropastoral, celle où excelle les mystiques du monde des soufis, le président de Yelema a souligné que la récolte de tous les instants sera satisfaisante et qu’elle sera finalement le parti qui gagne demain et après demain les élections, de manière honnête, dans le fair-play et le respect des adversaires.
En somme, la bonne graine, bien arrosée, sera à l’origine de la moisson très abondante. C’est vrai que Moussa Mara paraissait particulièrement inspiré, dimanche dernier, dans une salle où les jeunes jubilaient, en compagnie des chanteurs : Mamadou Dembélé, dit Dabara, Fuken-J et Tiéfari-si. Le président de Yelema, le Changement, a aussi fait état des 5 axes stratégiques de leur programme. Il s’agit, entre autres, de bâtir un Etat efficace, solidaire, équitable ; de rendre les Maliens plus citoyens, éduqués et ancrés dans leurs racines ; de faire de notre pays une société solidaire ; de stimuler la création de richesse et de contribuer à la réalisation d’une vraie unité africaine.
Baba Dembélé
