YELEMA claque la porte de la CMP, après la SADI, l’ADP-MALIBA et la CAP : Moussa Mara a-t-il quitté la Majorité par conviction ou par calcul politicien?

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Une vue du presidium du parti Yelema

La saignée continue au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle. En l’espace d’un an, ils sont quatre  partis et non des moindres, à avoir quitté le gros navire de la Mouvance présidentielle, à savoir la Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance, SADI, l’Alliance pour la Démocratie et la Paix, ADP-Maliba, la Convergence d’Action pour …, CAP  et le parti YELEMA, ou le changement. Si les deux premiers ont rompu avec IBK il y a plus d’un an, les deux derniers viennent de le faire. Ces deux départs semblent  pousser beaucoup d’observateurs  à s’interroger sur les profondes raisons.

Alors qu’on pensait la plaie en train de se cicatriser après le départ de la SADI et de l’ADP Maliba, il nous a été donné de constater que la fissure s’élargit. D’abord, l’on a enregistré la démission surprise de Racine Thiam de son poste de Directeur de la communication et des relations publiques de la Présidence avant de finir par atterrir à l’URD, principal parti de l’Opposition. Quant à la dernière démission, elle est celle de l’ex Premier ministre Moussa Mara, qui comme Oumar Mariko, Amadou Thiam et Racine Thiam, a claqué la porte de la CMP, mais sans aller à l’Opposition.  Sûrement qu’il pense que cette Majorité et cette Opposition, sont les mêmes et aucune d’elles n’incarne l’alternative pour le Mali. C’est qui est aberrant chez Mara, c’est qu’il dresse un bilan catastrophique de la démocratie, en général et de celui du régime actuel, en particulier sans assumer sa part de responsabilité.

«  L’épisode malheureux de la tentative de réforme constitutionnelle a confirmé que la majorité présidentielle n’a plus de substance, gère le quotidien au gré des humeurs du chef, défend sans conviction un dossier auquel elle n’est pas associée pour soutenir ensuite son abandon quelques semaines plus tard », se justifie-t-il. L’éphémère Premier Ministre d’IBK continue dans ses diatribes : «  Le parti YELEMA faisant le constat de la carence de la majorité a décidé d’y suspendre sa participation, il y a quatre mois. Souverainement, il vient de rompre définitivement ses liens avec elle. L’alternance nécessaire à la tête de notre pays ne peut être conçue avec la majorité actuelle dont une bonne partie des composantes restent encore animatrices du système décrié précédemment et qui maltraite notre pays depuis plus de vingt ans. Il en est de même de l’opposition politique actuelle, d’ailleurs.».

Où est l’éthique en politique lorsque celui qui a menti à l’opinion nationale et internationale sur le prix d’achat du Boeing Présidentiel et des équipements militaires pour les FAMA, pour tout simplement sauvegarder son poste, s’exprime aujourd’hui ainsi ? Où est le courage quand, après avoir déclaré la guerre et jeté  l’armée  en pâture, l’ex Premier ministre n’a pas démissionné après la déroute de Kidal ? Tout le monde doit critiquer la gestion du régime IBK sauf Moussa Mara, car son choix au poste de PM ne reposait sur aucun critère démocratique. Il doit son ascension à IBK et il est comptable du  bilan de son quinquennat.

Doit-on confier le pays à des gens qui n’ont pas le courage d’assumer leur part de responsabilité ? Les raisons avancées par Moussa Mara pour sortir de la CMP sont loin d’être les vraies. Il ne regarde que la direction du vent. Sachant bien que les chances d’IBK se réduisent pour 2018. Et étant un « pouvoiriste » invétéré, il est encore et toujours à la manœuvre pour s’accrocher au navire du futur président.

  Youssouf Sissoko

Youssouf@journalinfosept.com        

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