La crise s’installe au sein de plusieurs formations politiques. L’Adéma/PASJ, le PDES, les Fare, voire le Cnid/Fyt grincent des dents. La raison ? Des cadres de ces partis refusent d’aller à l’opposition.
Le positionnement politique fait courir le risque d’une implosion de plusieurs formations, et non des moindres. Il s’agit notamment de l’Adéma/PASJ, du PDES et des Fare dont des cadres refusent d’aller à l’opposition.
En effet, au Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES, parti présenté jusqu’ici comme celui des partisans du président Amadou Toumani Touré), certains cadres refusent d’aller à l’opposition. Les députés obtenus par ce parti veulent aller voir ailleurs où ils pourront se faire rembourser leurs frais de campagne. Pour l’honorable Sogoré, élu à Kayes, la facture s’élèverait à 25 millions de FCFA, une facture que Soumeylou Boubèye Maïga a refusé de lui payer. Il attend toujours un preneur.
Malgré l’annonce faite par son président Alou Kéita, d’accompagner la mouvance présidentielle dans la réalisation du programme du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, les Fare/An ka wuli créées pour soutenir l’ex-Premier ministre d’ATT, Modibo Sidibé lors de la dernière présidentielle, sont traversées par un courant de contestation de ce positionnement imposé par le richissime douanier Zoumana Mory Coulibaly. Ce gabelou pas comme les autres a toujours évolué dans la galaxie des régimes successifs depuis l’avènement du pluralisme politique dans notre pays. Ce parti aussi court le risque d’une implosion.
L’Adéma/PASJ est à deux doigts de la division fratricide à cause de la divergence sur le positionnement politique. Ce parti avait été le premier à étaler au grand jour ses dissensions profondes lors de la dernière présidentielle. Arrivé en 3e position avec 9,59 %, alors que le parti de l’Abeille, première force politique avec une cinquantaine de députés à l’Assemblée nationale, décidait d’apporter son soutien au candidat de l’URD, Soumaïla Cissé, conformément à la plate-forme politique et électorale signée par lui en tant que membre du Front pour la démocratie et la République (FDR), son candidat Dramane Dembélé portait son choix sur Ibrahim Boubacar Kéita pour le second tour.
Désormais, les abeilles lavent leurs linges sales sur la place publique à travers des attaques en règle les uns contre les autres qui sont les uns pour aller à l’opposition alors que les autres préfèrent cheminer avec IBK.
On a pressenti ces turbulences déjà avant le 1er tour quand la décision de la direction de l’UDD de partir avec IBK avait été contestée par ses députés qui ont préféré battre campagne encore une fois pour le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé. D’ailleurs, l’un des vice-présidents du parti de Tiéman Hubert Coulibaly a démissionné cette semaine du parti de la Colombe.
Des cadres viennent de démissionner du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid/Faso Yiriwa ton) de Me Mountaga Tall. Il s’agit de l’ancien ministre Modibo Kadjoké, l’ancien député Yaya Haïdara, le conseiller du district Mahamadou Wadidié, la présidente des femmes du parti, Kadissa Koureissy et le tout nouveau député de Barouéli, Adama Kané. Ils suivent le mouvement perlé initié par Akory Ag Iknane et Hady Niangado et dénoncent les mauvaises décisions de Me Tall.
D’autres crises dans d’autres partis sont attendues, car on a appris que la Codem dont le candidat Housseini Amion Guindo, qui a obtenu près de 5 % des voix au 1er tour, avait annoncé que son parti n’a pas à choisir entre des vieux amis, a fini par se rallier à la position commune de soutenir IBK et d’appartenir à la mouvance présidentielle. Il est déjà acquis que ces formations vont bien souffrir de ces secousses.
Youssouf Coulibaly
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