En vue des prochaines élections générales de 2018 : L’ADP-Maliba exige l’audit indépendant du fichier électoral

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Amadou Thiam, président de l’ADP Maliba : « IBK met la charrue avant les bœufs… »
Amadou Thiam,

Dans une correspondance signée par son président, l’honorable Amadou Thiam, député élu en commune V du district de Bamako, dont nous avons pu nous procurer d’une copie, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) a saisi officiellement le Premier ministre pour demander l’audit du fichier électoral.

Selon le président de l’ADP-Maliba, cette correspondance fait suite à certaines préoccupations de sa formation politique relatives à  la révision des listes électorales. En effet, poursuit la correspondance, en vertu de la loi de la République du Mali, l’administration malienne est tenue d’opérer la révision annuelle des listes électorales en vue d’y inscrire ceux en âge de voter et d’en retirer ceux frappés de l’impossibilité d’exercer leur droit de vote (décès et condamnations). « Ces opérations sont initialement prévues pour commencer le 1er octobre 2017. Dans le cadre de la consolidation de notre démocratie, de l’augmentation recherche par tous du taux de participation, mais aussi en vue de contribuer à la réconciliation nationale, notre parti estime qu’une vaste action d’information gouvernementale était indispensable pour que chacun soit rassuré de la mise en œuvre effective de ces dispositions pertinentes de la loi électorale », précise la correspondance.

Malheureusement, ajoute-t-elle, l’ADP-Maliba constate qu’à ce jour aucune communication n’a été faite par le gouvernement dans ce sens. « Cela nous amène à nous interroger sur les dispositions que votre gouvernement a bien voulu prendre, en relation avec les autres acteurs du processus électoral, pour organiser la mise à jour du fichier ».

Absence de calendrier pour le retour des réfugiés

Aux dires des responsables de l’ADP-Maliba, de l’élection présidentielle de 2013 à nos jours, plusieurs centaines de milliers de jeunes maliens ont atteint l’âge de voter. « Il n’a jamais été précisé que ces personnes seront automatiquement inscrites sur les listes électorales ou si elles doivent s’inscrire d’elles-mêmes. Dans l’éventualité où les citoyens doivent s’inscrire par eux-mêmes, aucune précision n’a été non plus donnée sur la procédure et les lieux d’enrôlement. De la même manière, vous n’êtes pas sans savoir que des centaines de milliers de nos compatriotes vivent dans des camps de réfugiés. À ce jour, personne ne connait les dispositions prises par votre gouvernement pour assurer leur inscription sur les listes électorales. Plus encore, nous notons qu’il n’y a pas de calendrier connu pour le retour de nos compatriotes dans leur localité d’origine », fulmine la correspondance.

À en croire l’ADP-Maliba, hors du Mali, la situation est chaotique. Les Maliens de l’extérieur sont confrontés à une difficulté quasi insupportable d’obtenir leur inscription sur le fichier ainsi que la délivrance des cartes NINA. « Au-delà de l’aspect électoral, ces problèmes causent des torts souvent irréparables à nos compatriotes. Vous n’avez, jusqu’à présent, donné aucune information sur les efforts que vous fournissez durant cette période de révision pour assurer leur inscription sur les listes », martèle la correspondance.

Dans son réquisitoire, l’ADP-Maliba estime qu’à l’issue de la révision des listes électorales, le parti ne comprend toujours pas le mécanisme et le calendrier selon lesquels les autorités procéderont à la consolidation du fichier final et à la remise des cartes d’électeur. « D’ailleurs, notre surprise fut grande lorsque, sur ce dernier sujet, de sources médiatiques, nous avons appris que les cartes d’électeur seraient payantes sans qu’à aucun moment une source officielle n’ait clarifié cet aspect ».

Maintenir la confiance entre l’Etat, les acteurs politique et la société civile

En raison de toutes ces inquiétudes, le parti de l’honorable Amadou Thiam dira qu’il est légitime que sa formation politique, l’ensemble de l’opposition ainsi que la société civile puissent obtenir l’accompagnement du gouvernement afin de porter un regard indépendant sur le ficher électoral consolidé qui sortira de la période de révision des listes électorales. « Nous souhaitons qu’un audit indépendant soit réalisé afin que l’ensemble des acteurs soit rassuré sur l’exactitude et la fiabilité du fichier électoral. Des doutes et des interrogations sur des sujets aussi sensibles que l’enrôlement, l’inscription et l’obtention des cartes NINA ne servent pas à apaiser le climat social et à maintenir la confiance entre l’État, d’une part, et les acteurs politiques et la société civile, d’autre part. C’est pourquoi nous vous adressons cette demande pour la réalisation d’un audit indépendant », a conclu la correspondance.

Mama Paga

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