Volée de bois vert de l’opposition républicaine : Le Mali sur le chemin d’une autre crise sociopolitique

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Contre une loi pour des autorités intérimaires au Nord : L’opposition malienne tire la sonnette d’alarme
opposition malienne (photo archives)

Depuis l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi sur les autorités intérimaires, critiquée et boycottée, l’Opposition a décidé de passer à la vitesse supérieure pour dire non à ceux qu’elle considère comme une « gestion calamiteuse » du pays par le régime IBK. Elle envisage d’organiser le samedi 23 avril 2016, une grande marche de dénonciation des abus, des tares et des errements. Elle a décidé  de  protester  contre la mal gouvernance, la partition du pays et la non résolution du problème lié aux 900 000 cartes NINA de trop décelées par le Vérificateur Général dans son Rapport de 2014. Le régime reculera-t-il face à la pression de l’Opposition ? L’Opposition arrivera-t-elle à faire adhérer à sa cause  la jeunesse, la société civile et même une partie de la majorité ?  Pourquoi c’est seulement maintenant qu’elle opte pour une telle marche ? La politique de la chaise vide qui semble être sa marque est-elle une bonne stratégie ?

 

La goutte d’eau de trop qui a fait déborder le vase de l’Opposition semble être l’adoption par l’Assemblée de la loi sur les autorités intérimaires dans les régions nord du Mali. A la veille du vote, elle avait déjà  animé une conférence de presse  pour attirer  l’attention de l’opinion nationale et internationale en générale et celle  des élus en particulier  sur le danger que comportait le projet de loi avant d’appeler les élus à voter contre. Faisant fi de l’alerte de l’Opposition, la majorité a voté à 103 voix pour, après que l’Opposition ait abandonné la salle. La bataille de l’Assemblée étant pliée, l’Opposition ne s’avouant pas vaincue, a saisi la Cour Constitutionnelle, juge de la constitutionnalité des lois. C’est dans la foulée de cette guerre larvée entre les deux acteurs de la scène politique à savoir la Majorité et l’Opposition, que le ministre de l’Administration Territoriale a convoqué les partis politiques pour échanger entre autres sur la loi électorale, la charte de partis politiques, l’agenda des prochaines élections et le chronogramme des communales. Considérant que les écueils soulevés au cours des précédentes rencontres ont été superbement relégués au second plan, considérant le manquant de respect   des engagements pris par le gouvernement, l’Opposition a tout simplement lu une déclaration avant de claquer la porte. Elle conditionne désormais sa participation à ce cadre de concertation à la prise en compte de ses préoccupations. Un point de presse a été tenu le lendemain à la Maison de la Presse le mercredi 13 avril 2016 pour expliquer à l’opinion nationale et internationale les points de discorde et les raisons de ses prises de position. Animé par Djiguiba Keita dit PPR secrétaire général du PARENA, la conférence de presse portait  sur quatre points essentiels à savoir : le cadre de concertation Opposition /Majorité, la saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins d’un contrôle de constitutionnalité, le départ des représentants de l’Opposition de la salle de réunion du cadre de concertation ministère de l’Administration Territoriale et les Présidents des partis politiques le 12 avril 2016 et enfin sur l’Organisation d’une grande marche de l’Opposition  le 23 Avril 2016. Les raisons de la marche, a-t-il expliqué, sont la mauvaise gestion de la crise au nord du Mali, les autorités intérimaires, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation des maigres ressources,  l’arrogance et le mépris, mais aussi et surtout pour exiger la paix la quiétude dans un Mali Uni et prospère..

En définitive, le Mali est désormais dans une période préélectorale, à deux ans et deux mois de la fin du premier mandat constitutionnel du président IBK. Pour pallier à des situations désastreuses comme on le voit ailleurs, la communauté internationale représentée par la MINUSMA, devrait s’impliquer comme l’ONUCI en Côte d’Ivoire pour qu’il y ait des élections transparentes et sans de lendemains troubles aux conséquences graves.

Youssouf Sissoko                                                                                          youssouf@journalinfosept.com

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