Vœux du président du CNID à la presse : Me Moutaga Tall réaffirme son engagement à la liberté de la presse

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Me Moutaga Tall (photo archives)

Le président du CNID Faso Yiriwa ton, Me Moutaga Tall était le 24 février 2017 face à la presse pour sa traditionnelle présentation de vœux. Une occasion pour lui de dresser le bilan de la presse et de toucher certaines questions d’actualités de la Nation.

Maliweb.net-Le président du congrès national d’initiative démocratique (CNID Faso Yiriwa Ton),  Me Moutaga Tall n’a pas dérogé à  la tradition qu’il a instauré depuis une décennie c’est-à-dire rencontré la presse pour lui représenter ses  vœux. A l’occasion le président du parti CNID,  a profité de la tribune pour  faire l’état des lieux de la presse, présenté sommairement l’état économique du pays   en touchant aux grandes questions qui animent l’actualité nationale du  moment. S’intéressant à la question du respect de la liberté de la presse, Me Moutaga Tall s’est offusqué contre  le rapport de 2016 de Reporter Sans Frontière pour qui, au Mali, on enregistre un  recul de la liberté de la presse. Une appréciation fortement rejetée par le président du CNID qui soutient le contraire en citant les dernières acquisitions de la presse malienne telle que l’augmentation de l’aide à la presse ;  la nomination du directeur de l’Ecole Supérieur de Journalisme et des Sciences de la Communication ;  la loi sur la dépénalisation des délits de presse etc. Me Tall a une fois de plus  réaffirmé  son engament et son soutien aux côtés d’une presse libre, formée, soutenue, responsable et respectueuse de l’honneur et de la dignité des autres.

Touchant aux grandes questions de l’heure, le président du CNID a déploré la barbarie de l’attentat qui a touché le MOC à Gao tout en soulignant que cet acte ne devrait pas entraver l’application de l’Accord D’Alger. D’autre part  pour le président du CNID, ‘le tableau Mali’ n’est point  aussi sombre comme dépeint par certains en cet effet le ministre a  cité : « Les autorités maliennes continuent de faire des progrès dans la mise en œuvre de leur programme économique. La croissance est robuste et l’inflation reste faible, même si les conditions en matière de sécurité continuent de poser des difficultés. ..La récente augmentation sensible des recettes fiscales reflète les efforts déployés par les autorités pour améliorer le civisme fiscal et élargir l’assiette de l’impôt »  une  déclaration du directeur général adjoint du FMI, Min Zhu lors du  rapport d’évaluation du  Mali  2016.

Evoquant les dernières élections communales, le président du CNID, a déclaré  que son parti a perdu 1/3 de ses élus ceci est la conséquence de l’effritement de tous les partis politiques sur l’échiquier politique. Il va falloir attendre la réponse du congrès du CNID pour connaître son candidat pour les présidentielles de 2018 comme l’explique Me Moutaga Tall.

Khadydiatou Sanogo/Maliweb.net

 

Discours de Me Mountaga Tall, Président du CNID-FYT, lors de la présentation de voeux à la presse…
Maison de la Presse

Bamako, le 24 février 201

 

Monsieur le Président de la Maison de la Presse,

Madame et messieurs les représentants des organes de régulation de la presse,
Mesdames et messieurs les représentants des associations des média publics et privés, nationaux et internationaux,

Mesdames et messieurs les directeurs et représentants des organes médiatiques écrits et audiovisuels,

Mesdames et Messieurs,

Par la grâce de ALLAH Soubhana Wata’Ala, j’ai encore le grand privilège, l’honneur et l’immense plaisir d’adresser à vous tous, ainsi qu’à vos proches et à tous ceux qui vous sont chers, mes vœux de bonne et heureuse année. Puisse l’an 2017 apporter à notre cher Mali la sécurité et consolider la paix et la réconciliation entre Maliens. Amine !

Mesdames et messieurs,

Depuis bientôt deux (2) décennies, année après année, parce que le libre exercice de votre profession est consubstantiel à la démocratie, nous examinons ensemble la situation de la presse dans notre pays.

Selon Reporter Sans Frontière (RSF), dont le rapport semble faire autorité, la liberté de la presse aurait reculé au Mali en 2016. Si RSF fait autorité, elle ne fait pas dictature et ses rapports peuvent, doivent être analysés. Que dit celui de cette année sur le Mali ?
« Les médias maliens, autrefois relativement libres, sont soumis à des pressions officielles depuis la crise de 2013, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions de sécurité. Lors de la prise d’otage au Radisson blu en 2015, la chaîne nationale a choisi de diffuser des séries télévisées. En 2014 et 2015, les atteintes à la liberté de la presse ont été moins sévères qu’en 2013, mais le nord du pays reste un endroit dangereux, comme l’attestent la prise d’otage de journalistes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) par un groupe touareg en 2014 et le meurtre non-élucidé d’un journaliste à Tombouctou en 2015 ».

 

Ainsi donc, ce serait la situation sécuritaire et non le fait du prince qui expliquerait le classement du Mali. Dont acte !

Mais permettez-moi d’ajouter, à l’intention de tout observateur objectif intéressé par notre pays que l’année écoulée, l’aide publique à la presse logée au Ministère de la Communication ( qui n’est donc pas, soi dit en passant logée à la Présidence qui ne bénéficie que du budget alloué à la Cellule Communication ) a été doublée en respect d’un engagement de Monsieur le Président de la République ; que la Haute Autorité de la Communication exerce pleinement ses difficiles et délicates missions, et que nonobstant les accusations d’une gravité rare contre une Institution de la République et son Président, un de vos collègues n’a subi aucune voie de fait. Par ailleurs, le Directeur de l’Ecole Supérieur de Journalisme et des Sciences de la Communication a été nommé, ce qui annonce sa très prochaine ouverture. De même, la loi sur la dépénalisation des délits de presse avance dans le circuit d’adoption gouvernementale ainsi que les textes portant sur la carte de presse.
Il y a là, Mesdames et messieurs, de nombreux actes posés qui contredisent objectivement la place octroyée à notre pays. Mais considérons que la sonnette d’alarme est tirée et engageons nous à faire tous les jours mieux, avec des actes concrets profitable à la presse, au lieu d’applaudir, sans examen approfondi, des accusations infondées contre notre pays.

Mesdames et messieurs,

La disparition de votre collègue et ami Birama TOURE que je connais particulièrement bien, nous peine tous. Les investigations continuent pour faire la lumière sur cette affaire. Mais disons le : les enquêtes ne sont pas faciles.

Mesdames et messieurs,

Le nouveau Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a proposé la nomination d’un représentant spécial pour la protection des journalistes. Je puis vous assurer que cette belle initiative sera fortement soutenue par notre pays partout ou le problème sera posé.
Je voudrais enfin clôturer ce chapitre en vous réaffirmant mon engagement et ma totale dédicace à une presse libre, formée, soutenue, responsable et respectueuse de l’honneur et de la dignité des autres.
Mesdames et Messieurs,

En 2016 et en ce début 2017, notre Pays a payé un lourd tribut au terrorisme. Nous avons tous encore à l’esprit l’attentat suicide de Gao qui a endeuillé, il y a un mois environ, la célébration de la création de notre Armée. D’autres attentats avaient eu lieu avant. Beaucoup d’autres ont été déjoués.
Les ennemis du Mali et de la paix voulaient coûte que coûte empêcher les patrouilles mixtes qui scellent la réconciliation entre frères qui s’affrontaient il n’y a pas si longtemps. La manœuvre, fort heureusement a été mise en échec et les patrouilles ont repris hier à Gao. Elles s’étendront prochainement au reste du territoire Inch’Allah !

 

Nous ne cesserons jamais de condamner les auteurs de cet acte barbare et de tous les autres actes terroristes. Permettez-moi de m’incliner devant la mémoire de toutes les victimes de tous ces attentats. Au nom de toutes les instances et structures du CNID FYT, ainsi qu’au nom de tous les militants et sympathisants et à mon nom propre, j’adresse mes sincères condoléances aux familles éplorées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Mesdames et Messieurs,

Nous ne devons pas nous laisser intimider ou déstabiliser par les ennemis de la paix et du Mali. Au contraire, nous devons, encore et ensemble, redoubler d’effort. Contre le terrorisme et les ennemis de la paix, c’est l’union qui fera la force.

Les comptabilités macabres qui visent à saper le moral des citoyens et des troupes, les approches sélectives et partielles doivent faire place à cet impératif d’union.

Certes le Gouvernement auquel j’appartiens a déjà posé des actes concrets dans la lutte contre l’insécurité et dans la consolidation de la paix. Le réarmement moral et la reconstruction des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité sont en cours. L’acquisition récente de moyens aériens en est un exemple éloquent. En outre, depuis quelques mois, des postes de sécurité avec véhicules et armes sont visibles aux grands carrefours de Bamako et dans certaines capitales régionales. Cependant, nos forces de sécurité qui montent progressivement en puissance, ont besoin de la collaboration des citoyens. Les plus grands succès en matière sécuritaire résultent d’une franche collaboration des concitoyens.

Mesdames et Messieurs,

Le Centre du Mali est aujourd’hui visé. Non seulement ceux qui sont traqués au nord essaient d’y trouver refuge mais il s’y ajoute les difficultés récurrentes entre éleveurs et agriculteurs. Qu’il ne faut pas confondre avec un conflit ethnique.
En effet « Une analyse objective des réalités maliennes permet de se rendre compte que les multiples brassages pluriséculaires, les liens de mariage, la parenté à plaisanterie (Sinankouya), les déplacements de populations font qu’il n’existe pas au Mali de conflits entre groupes ethniques ou religieux.
Les affrontements liés à la gestion des champs et des pâturages sont sans doute une réalité dans tout le sahel et ailleurs en Afrique. Mais les ramener à un conflit ethnique procède d’une vision réductrice et dangereuse. Et il suffit pour s’en convaincre de constater que l’agriculture et l’élevage ne sont plus des activités réservées à un groupe social ou ethnique déterminé.
Le Mali, vieille nation aujourd’hui éprouvée par une crise sécuritaire trouvera sans doute en son sein les ressorts et mécanismes appropriés pour un vivre ensemble de ses enfants. »

Mesdames et Messieurs,

Mesdames et Messieurs,

La devise du CNID FYT est « Rassembler pour construire ».

Permettez-moi, par conséquent, de m’arrêter quelques instants sur l’état de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation dans notre Pays.

Cet Accord a été signé par que précisément notre pays connaissait des difficultés. Nul n’a pensé ou dit que sa mise en œuvre, qui engage les parties signataires et la médiation serait une partie de plaisir.
Mais, chacun doit, sans calcul et sans surenchère, contribuer à sa mise en œuvre. J’en appelle à l’esprit de responsabilité de tous les partis politiques et de toutes les organisations de la société civile pour ce faire.

Le rôle de la presse dans la réconciliation des filles et fils de notre pays est irremplaçable. Vous vous en acquittez de la meilleure façon et je compte sur vous pour continuer à jouer ce rôle hautement responsable.
Mesdames et Messieurs,

Notre Pays organisera bientôt la Conférence d’entente nationale dont l’organisation est confiée au Médiateur de la république Baba Hakib HAIDATA respecté de tous. Comme prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation, cette conférence doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes de la crise qui a secoué le Nord. Il faut souligner qu’il ne s’agit pas de remettre en cause les institutions de notre pays dont la légitimité n’est contestée par personne. Donc, la conférence d’entente nationale ne saurait être considérée ou qualifiée de conférence (re)fondatrice qui n’a lieu qu’en cas de rupture de l’ordre constitutionnelle ou de contestation des élections donc de la légitimité du pouvoir.
La finalité de cette Conférence étant l’élaboration d’une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale, le CNID-FYT ne comprend pas les réserves formulées par l’Opposition quant à sa tenue.

C’est pourquoi nous en appelons solennellement toutes les filles et tous les fils de notre Pays à contribuer à la réussite de ce rendez-vous important.

Mesdames et Messieurs,

Le 25 mai 2016, le CNID FYT a eu 25 ans.

La célébration de cet anniversaire a été l’occasion pour le CNID FYT de faire le point et de rappeler les grands moments du Mouvement Démocratique dans notre Pays auquel nous tenons tant.
C’était aussi l’occasion de rappeler notre appartenance à la Mouvance présidentielle. A ce propos, j’ai eu à inviter les uns et les autres à interroger le passé récent et les faits qui, au delà de quelques divergences normales entre deux partis politiques, démontrent la convergence de points de vue et d’actions entre le RPM et le CNID de Espoir 2002 au cadre de concertation pour la sortie de crise pendant la transition de 2012-2013 jusqu’à la CMP.

Mesdames et Messieurs,

L’année 2016 a été caractérisée aussi par l’organisation des élections communales dans notre pays. Certes, ce scrutin n’a pas pu se tenir sur l’ensemble du territoire national. Mais il a fallu trouver un compromis entre le respect des rendez-vous électoraux après plusieurs reports et les contraintes sécuritaires.
Beaucoup d’enseignements sont à tirer de cette élection dont les efforts à faire pour renforcer la sincérité du vote face à l’achat à ciel ouvert des consciences et le risque mortel de l’émiettement des forces politiques. Qui a conduit à un recul quasi général de tous les partis politiques dont le nôtre.
Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de rappeler brièvement deux évènements majeurs que notre pays a abrité ce début d’année 2017 : le 27ème Sommet Afrique-France et celui du G5 Sahel.
Le sommet France – Afrique était une excellente opportunité pour le Mali de redorer son image en termes de fréquentation. Il était aussi un énorme défi pour tout le peuple malien. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en acceptant l’honneur d’accueillir le Sommet au Mali, comptait sans aucun doute d’abord sur le peuple malien, son génie créateur, sa tradition d’hospitalité. Et au sortir du sommet, avec des appréciations unanimes, nous pouvons dire aujourd’hui, sans aucun doute, que le peuple malien a relevé le défi.

Et vous, femmes et hommes de presse, y avez pleinement joué votre rôle. Permettez-moi de vous en féliciter et de vous en remercier vivement.

Mesdames et Messieurs,

Il est de coutume que, dans mes vœux, j’effleure aussi les questions économiques. Je ne voudrais pas déroger à cette règle, cette année.

À la suite de la discussion du Conseil d’administration, M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante: « Les autorités maliennes continuent de faire des progrès dans la mise en œuvre de leur programme économique. La croissance est robuste et l’inflation reste faible, même si les conditions en matière de sécurité continuent de poser des difficultés.
« La récente augmentation sensible des recettes fiscales reflète les efforts déployés par les autorités pour améliorer le civisme fiscal et élargir l’assiette de l’impôt… »

Au 26 MAI 2016 l’évaluation de la situation au Mali par le FMI était le suivant :
« La reprise économique a maintenu son élan et les perspectives à court terme sont favorables. En 2015, la croissance a repris suite à de solides résultats dans le secteur agricole, tandis que l’inflation est restée maîtrisée. Les perspectives pour 2016 sont favorables, et la croissance ferme de la production est appuyée par l’amélioration des termes de l’échange et une forte croissance de la demande intérieure de même que par une inflation qui reste faible.
28. Les résultats du programme ont été bons en 2015. Tous les critères de réalisation et les objectifs indicatifs pour décembre ont été respectés, souvent avec de grandes marges, la plupart des repères structurels arrêtés pour la cinquième revue ont été mis en œuvre, quoiqu’avec quelques retards. Des progrès ont aussi été accomplis dans divers domaines des réformes structurelles, y compris l’administration fiscale, la gestion des finances publiques et le secteur financier. Il est essentiel que les résultats du programme restent solides pour maintenir la stabilité macroéconomique, accroître la crédibilité des politiques et continuer à améliorer les conditions de la croissance économique. »

Au-delà, nonobstant sa situation de pays post-crise, le Mali a fait des progrès substantiels dans le classement « Doing Business » affiche un taux de croissance de l’ordre de 6%. Je sais que la croissance ne se mange pas tout comme je sais que le soubassement d’une maison ne se voit pas. Mais il n’ y a pas d’édifice solide comme il ne peut y avoir de mieux être des citoyens sans croissance.
Celle en cours au Mali permet la mise en œuvre d’une politique de soutien à la consommation notamment en matière de produits de première nécessité tels le carburant, les céréales, l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 20% sur la période 2015-2017…
Elle permet aussi la concrétisation du Programme d’Urgences Sociales du Président de la République avec déjà le financement sur budget national de près de 300 kms de routes bitumées pour environ 118 milliards de nos francs.

Il reste que les difficultés sont réelles et il ne s’agit ni de les nier, ni de les occulter. Mais les progrès sont tout aussi réels et il ne faut sans doute pas tout peindre en noir comme s’y emploient certains.
Mesdames et Messieurs,

Pour conclure, je souhaite, à toutes et à tous, tout le bonheur possible. Puisse Allah, le Tout Puissant, consolider les acquis positifs de 2016 et nous permettre de nous rencontrer à nouveau l’année prochaine en pleine santé. Ces vœux s’adressent également à tous vos collègues qui sont dans les différentes régions du Mali et à tous nos compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur qui continueront à bénéficier du soutien du Gouvernement et de tout le Mali.
Merci pour votre aimable attention.

Bamako, le 24 février 2017

 

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2 COMMENTAIRES

  1. La réalité perceptible du CNID, son indice référentiel, ou si vous voulez la vitrine, est un repris de justice ! Dure réalité….

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