Vœux des Forces armées et de Sécurité et du monde de la Communication : Le CEMG pose un diagnostic sans complaisance

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Le général Mahamane Touré, chef d'Etat major des armées
Le général Mahamane Touré, chef d’Etat major des armées

En présence du premier ministre, chef du Gouvernement, du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, du ministre de la Sécurité, le Chef d’Etat-Major Général des armées, le Général de Division Mahamane Touré, a présenté ses vœux au Président de la République, Chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce sera ensuite au monde de la Communication d’exprimer ses ambitions pour 2014, prônant plus de professionnalisme et une meilleure régulation des médias.  

 

 

Lors de son allocution devant le Président de la République, le CEMG a, tout d’abord, fait observer une minute de silence en mémoire de tous ses compagnons d’armes, étrangers comme maliens, tombés sur le champ de l’honneur, avant de déclarer que l’avènement de la nouvelle année 2014, donnait l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée.

Il a ensuite rendu hommage à l’armée tchadienne pour l’héroïsme et la bravoure dont ont fait montre ses troupes, de même qu’au contingent français, pour sa prompte et décisive intervention lors des attaques de Konna et de Diabaly. Il a assuré le Président de la République que la confiance placée en son équipe l’engageait à tirer tous les enseignements des insuffisances et fautes constatées, afin de les corriger, pour que plus jamais notre Nation ne plonge dans les ténèbres et dans le désespoir.

 

 

 

«Ces deux années critiques, a-t-il fait remarquer, nous ont prouvé que nous sommes à la fois capables du meilleur et du pire, mais, du fait que notre armée et nos services n’aient jamais été au plus bas de leur forme, l’espoir est permis».

 

 

 

Il a donc établi un diagnostic sans complaisance des maux qui ont longtemps gangréné notre outil de défense et de sécurité et proposé des solutions, dont, entre autres, les réformes majeures qui s’imposent, qui couvriront l’amendement du corpus doctrinal et la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces, sous-tendus par la formation, l’instruction et la préparation opérationnelle des forces, assorties de l’élaboration et / ou de la relecture de différents manuels et textes subséquents.

 

 

 

Pour terminer, le CEMG dira qu’en rétrospective la désagrégation de notre outil de défense et de nos services de sécurité ne peut être considérée que comme étant la résultante de décisions inappropriées ou malavisées, à différents niveaux de responsabilité, y compris celles de certains responsables des hiérarchies concernées.

 

 

 

«Les mesures correctives engagées nous orientent vers la  restructuration de nos armées et services, en vue de les doter des capacités indispensables nous permettant de jouer pleinement notre partition dans le dispositif régional en cours de constitution».

 

 

 

Dans sa réponse, le Président de la République, Chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Kéita, a saisi l’opportunité de cette cérémonie pour apprécier tous les efforts que les Forces de Défense et de Sécurité déploient au quotidien pour exécuter loyalement leurs missions. Avant de les exhorter à veiller assidûment à parfaire les capacités de notre dispositif de Défense et de Sécurité et à accommoder ses structures à nos exigences.

 

 

 

En réaction aux propos du CEMG, le Président de la République dira : «Général, vous l’avez dit, notre Nation ne doit plus jamais plonger dans les ténèbres et dans le désespoir. Elle n’était pas que dans les ténèbres, notre nation. Elle était dans l’humiliation. Elle était dans la perte totale de self esteem. Elle était devenue la risée du monde. Une menace contre ses enfants, une menace contre ses voisins. Plus jamais ça! Plus jamais ça! Plus jamais ça! Tous les enseignements des insuffisances et fautes constatées seront tirés. C’est notre survie en tant que nation qui le dicte Toutes les fautes, toutes les erreurs, seront corrigées, dans le cadre de la nécessaire réforme structurelle actuellement en cours».

 

 

 

Le Président de la République a également insisté sur l’impérieuse nécessité de restructurer les Forces Armées et  enjoint le CEMG à poursuivre inlassablement l’effort entamé, à inculquer aux hommes le goût de l’effort et à cultiver en eux l’esprit de discipline et de sacrifice. Avant d’assurer que l’appui de la Nation, à travers la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire en cours d’élaboration, ne ferait pas défaut.

 

 

 

S’agissant des opérations de sécurisation au Nord du pays, le Président de la République a réitéré sa disponibilité au dialogue. Avant d’indiquer que le Nord avait toujours été l’épicentre de plusieurs rébellions, preuve, selon lui, que les armes ont leurs limites. Tout en reconnaissant les coups sérieux portés aux systèmes de production des communautés septentrionales par les changements climatiques, malgré la résilience des économies locales, le Président IBK a pointé du doigt la gouvernance globale de notre pays.

 

 

 

Laquelle, selon lui, a créé au Nord des problèmes qui ne sont pas nés au Nord, à savoir le crime organisé et les djihadistes armés. «L’Etat a failli et a créé un boulevard pour les barons et les doctrinaires fous, face à des jeunes gens en quête de survie pour la plupart», a-t-il fait remarquer..

 

 

 

Le Président IBK a  donc réitéré son souci de dialoguer, tout de suite, tout en restant ferme et imperturbable pour ce qui concerne l’intégrité, la laïcité et l’unité territoriale du Mali. Ces préalables, ne sont pas négociables a-t-il martelé.

 

 

 

Presse malienne: vers un organe de régulation unique et indépendant?

Le Président du CSC, Koman Doumbia, premier à prendre la parole au nom du monde de la presse et de la communication du Mali, a tout d’abord rendu un hommage mérité à tous les soldats africains et français qui se sont battus pour l’unité, la liberté et l’indépendance du Mali au prix de leur sang, souvent même de leur vie.

 

 

 

Il fera aussi allusion aux «soldats de la presse», Ghislaine Dupont et Claude Verlon tous journalistes français, lâchement assassinés dans l’exercice de leur noble fonction à Kidal, dans le Nord du Mali. Avant de relever que l’année 2013 qui vient de s’achever était décrite comme celle de tous les dangers, parce qu’elle était celle des élections présidentielle et législatives en période de grave crise.

 

 

«La presse malienne a su relever sans dérapage majeur le défi de l’éthique et de la déontologie durant ces élections, en ces moments très sensibles de la vie de notre pays», a-t-il indiqué. Il a alors saisi l’occasion de cette présentation de vœux pour réitérer que son combat de toujours a été et demeure la création d’un organe de régulation unique indépendant, doté de moyens conséquents.

 

 

Dans sa réponse, le Président de la République s’est réjoui de dialoguer avec le monde de la presse dans une ambiance détendue. Réagissant aux doléances présentées par les différents responsables des faîtières, Ibrahim Boubacar Kéita dira: «je vous ai écoutés. J’ai encore appris des difficultés de votre secteur. J’ai suivi avec intérêt vos ébauches de solutions, propositions et suggestions. En retour, je voudrais vous savoir gré du sens du devoir, de l’engagement patriotique et de l’ambition que vous avez eu pour ce pays, si meurtri, si accablé et si humilié par les évènements malheureux de son histoire récente».

S’adressant au Président du Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat, le Chef de l’Etat a soutenu que «si les médias d’Etat, qui sont la vitrine de notre audiovisuel public et reçoivent, par conséquent, une part non anecdotique de leur budget de fonctionnement de l’Etat, se portent si mal, au point de «bidouiller» pour exister, il n’est point besoin de s’enquérir du sort du secteur privé».

 

 

 

Sur la question de la transition numérique, dont l’échéance est fixée très exactement au 17 juin 2015 à 01H GMT, le Président Ibrahim Boubacar Kéita a assuré que le Mali serait au rendez-vous. S’adressant ensuite au Président de la Maison de la Presse, il l’a remercié d’avoir reprécisé l’état des lieux de la presse, dont il se dégage fondamentalement qu’elle se nivelle par le bas.

 

 

«Il est, à mon sens, de bon conseil que vous envisagiez d’évoluer vers de vraies entreprises de presse, en procédant à des regroupements salutaires L’autre virage important qu’il me semble indiqué de prendre est la définition de modèles économiques appropriés pour les marchés qui sont les vôtres».

 

 

Concernant la doléance portant sur une indexation de l’aide publique à la presse au budget d’Etat, le Président de la République a promis d’interpeller le Gouvernement sur la question et que celui-ci aviserait au moment opportun.

 

 

Pierre Fo’o Medjo

 

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