Les résultats obtenus en 2013 sont méritoires, mais beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie des populations.
L’Administration, dans son ensemble et par certains côtés de son action, constitue la cheville ouvrière du développement socioéconomique de notre pays. Les initiatives qu’elle a menées au cours de l’année écoulée ont présentées lundi au Premier ministre, Oumar Tatam Ly. C’était à la faveur de la traditionnelle présentation de vœux des cadres de l’administration publique au chef du gouvernement. La cérémonie s’est déroulée au Centre international de conférences de Bamako (CICB) en présence des membres du gouvernement et des représentants des structures et services techniques de l’Etat.
Ce fut au doyen dans la fonction de Secrétaire général, Amadou Rouamba, que l’honneur est revenu de retracer le parcours de politique générale assuré par les départements ministériels. L’année qui s’est achevée a été remplie en activités qui, du point de vue du secrétaire général du ministère du Travail, des affaires sociales et humanitaires, ont touché tous les domaines prioritaires sur lesquels reposent les espoirs de développement socioéconomique de nos compatriotes.
D’abord dans le domaine de la gouvernance, la diplomatie malienne a conclu 33 accords bilatéraux, parmi lesquels 25 accords de coopération et 4 accords de financement pour un montant global d’environ 99,4 milliards de Fcfa. Cet appui, qui intègre des dons de pays amis, a servi à financer des secteurs vitaux de l’économie, notamment les infrastructures routières et le logement social. Dans la même dynamique, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a poursuivi ses efforts visant la mobilisation des ressources auprès des partenaires multinationaux, via le système des Nations unies.
Le montant total de documents de projets/programmes signés s’élève à 159,14 milliards de Fcfa. Cette manne financière, composée principalement de subventions, a contribué au financement des objectifs prioritaires du gouvernement. La relance de l’économie nationale, le processus électoral, le renforcement des capacités – en particulier celles de l’administration publique et des collectivités locales – ainsi que le rétablissement et la consolidation de la paix dans le Nord du Mali ont sous-tendu cette dynamique de la diplomatie malienne.
En matière de gestion de nos compatriotes vivant hors de nos frontières, les principales activités ont porté d’une part, sur l’organisation de missions d’information et de prise de contact avec les Maliens établis à l’étranger ; et d’autre part, sur le suivi de l’organisation de l’élection présidentielle. En outre, des missions d’assistance judiciaire ont été conduites en faveur de nos compatriotes détenus au Sénégal, en Mauritanie, au Cameroun, au Congo Brazza et en Guinée équatoriale. Par ailleurs, notre pays s’est illustré également dans le domaine de l’intégration africaine à travers une participation aux différentes réunions statutaires et ad hoc de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA). Ces participations ont permis de renforcer notre coopération avec ces différentes organisations sous-régionales, notamment dans la résolution de la crise au Nord du Mali.
REDÉPLOYÉES DANS LES LOCALITÉS LIBÉRÉES. Au titre du ministère de l’Administration territoriale, il faut noter deux grands événements, l’organisation de l’élection présidentielle à deux tours les 28 juillet et 11 août et celle des législatives en novembre dernier. A ces actions, s’ajoute l’entame du processus de retour de l’administration dans les zones libérées, mais aussi et surtout la tenue récente des Etats généraux de la décentralisation. L’organisation du pèlerinage à la Mecque et de celui des chrétiens à Kita ainsi que l’envoi de 500 imams au Maroc consécutif à la signature de l’accord cadre entre le Royaume chérifien et notre pays résument les actions majeures du département chargé des affaires du culte.
Le volet sécurité n’est pas demeuré en reste, a noté Amadou Rouamba, pour qui l’année 2013 a été intense au plan sécuritaire. L’un des objectifs majeurs recherchés dans ce domaine était la finalisation de la reconquête de l’intégrité du territoire national, reconquête qui devait également s’accompagner de la sécurisation des personnes et des biens, de celle des institutions et de l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles. Pour ce faire, le ministère s’est attelé à assurer la prévention des menaces contre la quiétude des citoyens.
La lutte contre l’insécurité, notamment la criminalité transfrontalière et le grand banditisme, a été au cœur de toutes les activités du département à travers des patrouilles et des descentes de police dans les lieux jugés criminogènes. Par ailleurs, les forces de sécurité ont, aux côtés de l’armée malienne et de ses alliés, participé à la reconquête de l’intégrité du territoire national. Elles se sont aussi redéployées dans les localités libérées concomitamment avec le retour de l’administration. L’accent a été mis sur l’amélioration des conditions opérationnelles des forces. Ce qui a permis l’exécution correcte de leurs missions.
Dans le domaine des infrastructures, le pays a été approvisionné à moindre coût. L’amélioration de la fréquentation des corridors de transports et la mise en œuvre du programme de facilitation des transports et transits routiers ont été les objectifs majeurs du département de l’Equipement et des transports au cours de l’année 2013. En ce qui concerne la construction et la réhabilitation des routes, les résultats majeurs ont concerné l’entretien périodique courant des réseaux et des voies de circulation prioritaires.
La poursuite de la coopération avec les pays littoraux comme la Côte d’ivoire et le Togo et la réduction des postes de contrôle sur les corridors figurent parmi les résultats enregistrés. Tout comme la modernisation des infrastructures aéroportuaires et la mise en œuvre du plan d’action de la politique aéronautique nationale à travers les travaux de réhabilitation et d’extension de certains aéroports.
S’agissant des domaines de l’Etat et du foncier, les actions du département en charge de ces secteurs ont porté sur la conservation et la gestion des domaines immobiliers de l’Etat et des collectivités territoriales à travers l’instruction des dossiers relatifs à la délimitation, aux transactions immobilières, à la gestion et à la conservation desdits domaines et patrimoines fonciers, mais aussi à l’archivage numérique des dossiers. L’on note aussi le début du recensement des bâtiments publics de l’Etat et la mise en place d’un cadre de concertation sur la problématique de la gestion domaniale et foncière.
Par ailleurs les travaux de construction des 1552 logements sociaux à Bamako, arrêtés depuis les événements de mars 2012, ont repris en septembre dernier pour une durée de 7 mois. Le Mali a bénéficié dans ce cadre d’un financement de 9,8 milliards de Fcfa de la Banque islamique de développement (BID) pour les travaux de viabilisation du site. L’Office malien de l’habitat a signé trois conventions avec des sociétés immobilières pour 32 milliards de Fcfa portant sur 1700 logements sociaux. Des dispositions sont en cours pour le démarrage imminent des travaux de la Société immobilière et foncière du Mali (SIFMA).
En matière de développement énergétique et hydraulique, l’on peut citer entres autres le renforcement des capacités de production et l’extension des réseaux, la promotion de l’électrification rurale et le développement des sources d’énergies renouvelables. La reprise progressive de la fourniture du service d’électricité dans les 7 centres du Nord (Gao, Tombouctou, Douentza, Niafunké, Goundam, Diré et Kidal) et la remise en état des équipements dans ces zones figurent parmi les actions phares du département de l’Energie et de l’hydraulique. Sans oublier la réalisation de 470 nouveaux ouvrages d’alimentation en eau potable, les travaux de construction de la station de pompage de Kabala et des stations compactes de Missabougou et de Magnambougou.
L’ÉTAI SUR LEQUEL REPOSE LE DEVELOPPEMENT. Sur le plan macroéconomique, les actions ont porté sur la négociation d’un nouveau programme triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), la conclusion avec l’Union européenne d’une convention de financement dénommée Contrat d’appui à la consolidation de l’Etat du Mali dans le cadre du 10è FED pour un montant total de 148 milliards de Fcfa. Dans le domaine de la promotion de l’industrie et de la recherche minière et pétrolière, l’on note avec satisfaction l’entrée en production de la nouvelle sucrerie du Kala supérieur (N-SUKALA) et de la cimenterie de la société Diamond Cement, l’inauguration de l’usine de montage de véhicules de marque Hyundaï de la société Wad-Youngsang Industry. Par ailleurs, le sous-secteur des mines a produit en 2013 49,2 tonnes d’or sur une prévision annuelle de 53,5 tonnes. Sans oublier la reprise de la prospection pétrolière quasiment arrêtée en 2012 du fait de la crise politico-sécuritaire.
Le secteur de l’artisanat et du tourisme, la promotion des ressources humaines, l’éducation, la santé, l’hygiène, l’assainissement, l’environnement, l’emploi et la formation professionnelle, le genre, la jeunesse et le sport, sont autant de priorités qui ont sous-tendu les actions du gouvernement durant l’année 2013. Cependant, ces actions ne doivent occulter les défis qui restent énormes et qui requièrent plus de travail et d’engagement de la part des cadres, a estimé Amadou Rouamba, qui n’a pas manqué d’exprimer au Premier ministre la loyauté et la détermination de l’administration à relever les défis. Il a, par ailleurs, souhaité une amélioration des conditions DE VIE des travailleurs par un système de rémunération incitatif pour les méritants et de sanctions pour les fautifs.
Le Premier ministre a félicité l’administration publique pour tout le travail accompli. Oumar Tatam Ly a souligné le rôle cardinal de cette dernière qui, de son point de vue, constitue l’étai sur lequel repose le développement de notre pays. Le chef du gouvernement a dit avoir pris bonne note des doléances et a promis de s’investir pour assurer de meilleures conditions de travail à l’administration publique. Il a tenu à rappeler les services dus à la population malienne. « Nos efforts seront vains s’ils ne visent pas l’amélioration des condition de vie de nos populations », a-t-il indiqué, tout en invitant les uns et les autres à plus d’honnêteté, d’exemplarité et de responsabilité dans la conduite des affaires publiques.
L. DIARRA