Visite du secrétaire général des Nations unies : En toute solidarité avec le mali et les soldats de la paix

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Il était 14 heures 30 minutes lorsque l’avion d’Air France touchait le tarmac de l’aéroport international président Modibo Keita-Sénou avec à son bord un passager très spécial : le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Accompagné du secrétaire général adjoint chargé de l’appui aux missions de l’organisation mondiale, Atul Khare, du secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix ainsi que de la directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, l’hôte de marque du Mali a été accueilli au bas de la passerelle par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et Annadif Mahamat Saleh, le chef de la MINUSMA.

Le patron des Nations unies sera aussitôt conduit au pavillon présidentiel de l’Aéroport où l’attendait le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Les deux personnalités se connaissent depuis de longue date. Tous deux membres de l’Internationale socialiste, Ibrahim Boubacar Keïta a été spécialement invité à séjourner à Lisbonne par António Guterres quand il était Premier du Portugal. Depuis les deux «Socialistes» ont noué une amitié fort enviable. Hier à l’aéroport, ils se sont entretenus durant une demie heure, avant de s’adresser aux journalistes.

Le secrétaire général des Nations unies a placé cette visite sous le sceau de la solidarité, une valeur qu’il cultive en se rendant, chaque année, dans un pays musulman et d’y jeûner au moins une journée. Il s’agit donc d’une solidarité avec l’ensemble de la communauté musulmane et singulièrement avec le peuple malien, mais aussi avec les Casques bleus qui aident notre pays à se stabiliser. Autre cachet particulier que revêt cette visite est qu’elle coïncide avec la Journée internationale des Casques bleus des Nations unies, célébrée le 29 mai de chaque année. En effet, c’est le 29 mai 1948 que le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé la première opération de maintien de la paix : l’organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve au Moyen-Orient. En célébrant ce 70è anniversaire sur les terres maliennes, Antonio Guterres témoigne ainsi de sa solidarité aux hommes et aux femmes qui font face à de lourdes pertes et à une instabilité extrême.

Au-delà, le choix est éloquemment illustratif de l’attention toute particulière qu’accorde le patron des Nations unies à la situation qui prévaut dans notre pays. Une situation qu’il entend toucher du doigt, en se rendant aujourd’hui dans les Régions de Tombouctou et de Mopti. Et ce sera aussi l’occasion pour lui de démontrer toute sa solidarité «à nos forces qui travaillent dans des circonstances très difficiles».

Pour Guterres, «nous vivons un moment clé dans la vie du Mali» où les Nations unies sont sur trois chantiers très importants : la concrétisation totale de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’organisation des élections transparentes et la mise en œuvre du projet de sécurisation des Régions du centre. «Un projet essentiel pour l’unité du Mali», a-t-il commenté, avant d’assurer nos autorités de la disponibilité des Nations unies à travailler avec l’ensemble des acteurs (gouvernement, société civile et forces politiques) pour le succès de ces chantiers. Cependant, a-t-il rappelé, «c’est aux Maliens de construire leur pays, de résoudre leurs problèmes (…). Nous nous sommes là pour appuyer».

Pour le président Ibrahim Boubacar Keïta, c’est «un bonheur» de recevoir le secrétaire général des Nations unies. Le chef de l’Etat a loué l’habitude d’António Guterres de se rendre, chaque fois l’an révolu, dans un pays musulman et d’y jeûner pour dire combien il est conscient de sa mission universelle.

«C’est cela qui nous vaut aujourd’hui cette visite au Mali. Mais pas seulement. Egalement pour témoigner, du haut de sa qualité, toute sa solidarité à l’endroit de toutes ses jeunes vies dédiées à la paix qui servent sous le Casque bleu au Mali. Qu’il ait choisi, symboliquement, de célébrer la Journée des Casques bleu en notre compagnie ici, nous est également très sensible», a souligné le président Keïta.

Pour le chef de l’Etat, le message de Antonio Guterres s’adresse, par-delà le Mali, à l’ensemble de l’humanité, «mais singulièrement à tous les pays du Sahel, agressés aujourd’hui par le terrorisme et tout ce trafic (êtres humains et stupéfiants) dont nous sommes victimes».

Pour terminer, Ibrahim Boubacar Keïta a souhaité que cette visite au Mali soit très utile à son ami de longue date. L’hôte de marque s’est, de nouveau, entretenu avec le président de la République à Koulouba avant de partager ensemble un repas d’amitié.

Issa DEMBÉLÉ

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