Le Premier ministre Moussa Mara, accompagné par le ministre du Développement rural Dr Bocari Tréta et du ministre de la Justice, des droits de l’Homme, garde des Sceaux Me Mohamed Aly Bathily était en tournée dans la zone Office du Niger et Office Riz de Ségou du 4 au 7 septembre dernier. Objectif : s’enquérir de l’état d’avancement de la campagne agricole 2014/2015. Une tournée qui a permis au Premier ministre et à sa délégation de constater les énormes potentialités inexploitées de cette zone. Mais aussi, de connaitre les problèmes que traversent les populations et les exploitants agricoles.
Cette tournée a commencé par la Zone Office du Niger le vendredi 4 septembre dernier. Le Premier ministre et sa délégation, après avoir suivi la présentation de l’Office du Niger par son PDG Ilias Goro, dans la salle de conférence du gouvernorat de Ségou ont mis le cap sur Markala où ils ont visité le Barrage. Après Markala, ils ont se sont rendus au « Point A » pour visiter les ouvrages régulateurs et le canal adducteur.
Ensuite, la délégation s’est rendue à Sanamadougou pour visiter le complexe agro-pastoral industriel (CAI-SA) de l’operateur économique Modibo Keita. Puis, à Ké-Macina pour une visite de courtoisie chez les notabilités. Avant de mettre le cap sur Kokry où le PM et sa délégation ont visité un champ de test de fertilisation au phosphate naturel de Tilemsi granulé. Et une parcelle du système de riziculture intensif à Kokry B.
Lors de cette première journée, la délégation a aussi visité le projet Malibya de Kolongo, la case flottante pour la pisciculture.
La seconde journée de cette tournée a conduit la délégation à M’Bèwani pour une visite aux notabilités, de la parcelle de culture de la canne à sucre. Mais aussi, une visite guidée à l’usine N-Sukala, de la parcelle rizicole du périmètre de M’bèwani à Minimana.
De là, la délégation s’est rendue à Koulamba-Wèrè pour l’inauguration du Centre de conditionnement de l’échalote et de la pomme de terre de Niono.
Une inauguration à l’issue de laquelle, elle a mis le cap sur Niono. Après une visite de courtoisie chez les notabilités, Moussa Mara a visité la société coopérative des forgerons de l’Office du Niger(SOCAFON). Les personnalités ont aussi visité le système de régulation du Fala de Molodo, et de N’débougou.
C’est à N’débougou que le PM a tenu une réunion de synthèse ave les cadres et les responsables des organisations paysannes de l’Office du Niger.
Occasion pour lui de connaitre les problèmes et préoccupations des exploitants.
Abdoulaye Dao, porte-parole des producteurs de l’Office du Niger expliquera que lors d’une rencontre avec les syndicats des producteurs, des doléances ont été formulées à l’occasion de la visite du Premier ministre. Au nombre desquelles, l’aménagement des terres puisqu’il existe seulement 115.000 hectares pour plus de 65.000 producteurs, l’équipement des producteurs et exploitants car, moins de 40% sont équipés, les problèmes liés à la commercialisation, la conservation et l’écoulement des récoltes, la gestion foncière à cause d’une contradiction entre le contrat-plan de l’Office du Niger et la loi foncière du Mali, l’aide aux éleveurs dans la gestion de leurs animaux, l’octroi de cages flottantes aux producteurs pour la pisciculture, le problème lié à la gestion de l’eau sur les réseaux primaires, et l’entretien des réseaux tertiaires, la subvention de la production au lieu des intrants…
La troisième journée de cette visite a été consacrée à la zone Office riz de Ségou.
La délégation s’est d’abord rendue à Tienkounou pour la visite des travaux d’aménagement de 1271 hectares en système de maitrise totale de l’eau du casier de cette localité, des travaux du complexe hydraulique de Dioro concernant plus de 15.000 hectares. Avant de procéder à la visite de parcelles semencières de riz à Doukounicoro et à Diorotintin.
Ensuite, la délégation du Premier ministre s’est rendue à Dioro. Après une visite de courtoisie chez les notabilités, le PM a eu un entretien avec les femmes étuveuses de riz Paddy de Dioro. Mais aussi, il a rencontré les producteurs de la zone office riz de Ségou pour écouter leurs préoccupations.
Des mesures fermes prises
A l’issue de cette tournée, le Premier ministre s’est dit satisfait du déroulement de la campagne agricole. Mais aussi, des décisions importantes ont été prises pour corriger les problèmes rencontrés ça et là.
« Maintenant que la campagne est bien installée et assez avancée, il fallait s’assurer que tout se passe bien afin que les difficultés rencontrées soient sues et résolues. Je suis satisfait parce que nous avons eu l’occasion de nous enquérir du déroulement normal de la campagne, il ya quelques menaces d’oiseaux granivores ou des difficultés en termes de disponibilité de l’eau ou d’autres petites difficultés. Mais toutes les conditions sont réunies pour que les récoltes soient à la hauteur des attentes », a laissé entendre Moussa Mara.
Avant de poursuivre « nous avons eu aussi l’occasion de mesurer le potentiel formidable de la zone Office du Niger. Il ne peut y avoir de développement agroindustriel au Mali sans le développement de cette zone ».
Pour cela, dit-il, il faut des investissements importants car il faut d’abord désengorger, désensabler et élargir les trois canaux principaux d’arrivée de l’eau de Macina afin que le débit de l’eau puisse augmenter. A l’en croire, le développement de cette zone passe aussi par la mécanisation des procédures de culture, de récolte et de transformation. Mais aussi l’accès aux intrants dans les bonnes conditions et la formation des exploitants agricoles.
« Nous avons pris bonne note de ces préoccupations. Le ministre du Développement rural en rapport avec les différents services va s’employer à faire en sorte que les choses puissent s’améliorer à ce niveau. », a promis Moussa Mara.
Avant d’ajouter « nous avons constaté les difficultés de vie des populations, les problèmes d’électricité, de centres de santé, de désenclavement, en rapport avec la gestion et l’entretien des infrastructures, ces problèmes font l’objet de solutions envisagées ou envisageables que nous allons examiner afin de soulager les populations de cette zone, afin de stopper l’émigration des jeunes vers les zones d’orpaillage, de faire en sorte que les bras valides restent chez eux et travaillent dans les exploitations avec la mécanisation de l’agriculture, comme activité génératrice de revenues ».
Et de dire qu’ils ont été sensibilisés à souhait pour permettre que l’Office du Niger et l’Office Riz de Ségou soient mis au cœur des préoccupations gouvernementales afin que tous les projets en cours soient suivis ou en attentes soient mis en œuvre. Il s’agit selon lui de faire en sorte que les grands projets d’infrastructures, le partenariat avec les grands investisseurs étrangers et les investisseurs nationaux puisse se réaliser pour faire avancer le Mali.
« Nous sommes venus nous enquérir de la réalité et nous allons prendre des mesures afin que cette visite puisse être suivie par des actions concrètes afin que les populations de la zone voient que nous ne sommes pas venus parler et repartir seulement comme elles ont souvent eu l’habitude de le voir. », a indiqué Mara.
Pour Moussa Mara, chaque exploitant ou autorité de la zone a sa part de travail à faire en plus du gouvernement. Mieux dit-il, chaque Malien sur le terrain doit se serrer la ceinture, se mobiliser, faire preuve d’esprit de travail, de sacrifice pour son essor individuel et collectif.
Mara tape du poing sur la table !
Moussa Mara a exprimé son mécontentement face à l’usine N-Sukala et certaines entreprises adjudicataires de marchés dans la zone Office du Niger pour le retard observé dans l’exécution de leurs marchés.
Concernant N-Sukala, Mara indiquera que cette société est en partenariat avec l’Etat. Seulement, l’Etat a fait sa part du contrat en mettant la terre à leur disposition. Mais, la société peine à mettre en valeur cet espace, tout en se basant sur des justifications qui ne convainquent pas. « Nous avons souhaité que les responsables reviennent à de meilleurs sentiments et mettent en valeur ces espaces en valeur afin que cette usine qui a un potentiel de 100.000 tonnes de sucre par an, soit la moitié des besoins nationaux, puisse rapprocher ces mesures. », a indiqué Mara. Qui regrette qu’aujourd’hui, N-Sukala produise seulement 22.000 Tonnes par an, ce qui constitue 1/5 de son potentiel.
Pour lui, ce qui manque, c’est la canne à sucre, et pour cela, ce sont les parcelles qui doivent être exploitées par N-Sukala qui doit faire des efforts dans ce sens.
A en croire Moussa Mara, il ya des investissements énormes que l’Etat est en train de faire avec ses partenaires. Mais, il faut que les entreprises retenues pour l’exécution des travaux fassent leur part du travail.
« Celui qui ne le fait pas, nous n’allons pas hésiter à l’enlever, nous avons donné clairement des indications dans ce sens, que le ministre du Développement rural, le Directeur général de l’Office du Niger et le Directeur de l’Office riz de Ségou prennent leurs responsabilités en conséquence pour que les populations n’attendent pas éternellement ces chantiers qui ne finissent pas de finir » a-t-il indiqué. Avant de demander que d’autres chantiers soient être ouverts. « Nous sommes en train de chercher des partenariats afin que le potentiel de cette zone particulièrement Dioro qui est de plus 15.000 hectares puisse être mis en valeur. », a conclu Moussa Mara.
G. Diarra, envoyé spécial à Ségou