Visite de Moussa Mara à Daoudabougou-Sonsoribougou : L’AP/MA accuse, « Yèrèdila ton » dément

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Ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Moussa Mara
Ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Moussa Mara

L’Association appel du Mali (AP/MA) avait accusé le ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, Moussa Mara de récupération politique suite une visite que ce dernier avait effectuée à Daoudabougou-Sonsoribougou en Commune V du district de Bamako le dimanche 3 novembre 2013. L’association « Yèrèdila ton », qui a animé hier un point de presse, dément les accusations et précise que « la visite de Mara n’avait aucun rapport avec son statut de membre du gouvernement, elle était purement politique ».

 

 

Le mercredi 6 novembre 2013, nous avons eu à rencontrer le président de l’association Appel du Mali (AP/MA), Adama T. Coulibaly qui nous a parlé de la visite que Moussa Mara a eu à effectuer le dimanche 3 novembre 2013 à Daoudabougou-sonsoribougou. Ce jour-là, il nous disait ceux-ci : « Il y a longtemps de cela l’Association Appel du Mali (AP/MA) avait engagé un bras de fer avec les autorités municipales de la Commune V autour d’une colline située à Daoudabougou-Sonsoribougou derrière le Lycée Kankou Moussa. Alors que ledit quartier manque cruellement d’espaces pour certains services comme : école, marché, CSCOM, terrain de sports etc., le maire de la Commune V, Boubacar Bah dit Bill était en train de morceler cette colline pour en faire des lots qu’il vendait à 3 millions de FCFA chacun. Chose à laquelle l’AP/MA et d’autres associations partenaires comme Yèrèdila ton se sont farouchement opposées à travers des manifestations. Cette opposition a eu raison du maire de la commune V qui a arrêté avec ses pratiques. Tout était donc calme jusqu’à la veille des législatives où Moussa Mara, ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville a décidé d’entamer une tournée dans certaines localités dont la Commune V. Tout laissait à croire que c’était une tournée dans le cadre de sa mission gouvernementale. Puisque le parti Yéléma de Moussa Mara a une liste en Commune V, les hommes de Mara ont cherché à coopter l’association Yèrèguila ton, partenaire de l’AP/MA et toutes deux apolitiques, pour lui suggérer de soutenir cette liste moyennant un financement. Les responsables de l’association et Moussa Mara se sont donc rencontrés et il fut décidé que Yèrèguila ton mobilise les populations de Daoudabougou-Sonsoribougou pour une rencontre avec le ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville le dimanche 3 novembre 2013, le jour même de l’ouverture des campagnes législatives. L’astuce fut d’inviter les populations à une rencontre avec le ministre autour des préoccupations du quartier. L’association Yèrèguila ton s’étant prêtée au jeu, a invité les populations de Daoudabougou-Sossoribougou à se rendre massivement à une réunion pour débattre de la démolition et du morcellement de la colline  en question  en vue de trouver solution aux problèmes de marché, d’école, de CSCOM dans le quartier. La mobilisation fut grande ce jour parce que même les imams s’étaient déplacés pour écouter non pas Moussa Mara en campagne électorale, mais en tant que ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville. Mais surprise, une fois sur place, le ministre a changé l’ordre du jour  de la  réunion en invitant les populations à voter pour le parti Yèlèma en Commune V, lors des prochaines législatives. Un appel qui a déchanté certains participants et chefs coutumiers du quartier qui ont aussitôt protesté contre cette attitude  non orthodoxe avant de  plier bagages sur fond de regrets. Certains auraient clairement dit au ministre qu’il a fait confusion de rôle et qu’ils n’étaient pas prêts à suivre ses recommandations, étant déjà dans d’autres partis politiques. Ce comportement du ministre Moussa Mara est digne du populisme, de la récupération politicienne de sa lutte qu’elle mène depuis et  c’est pourquoi,  l’association invite  le Premier ministre à rappeler à l’ordre son ministre de l’urbanisme.  Pour cette sortie malencontreuse, les jeunes de l’AP/MA ont décidé de boycotter les listes Yèlèma sur toute l’étendue du territoire. Aussi, l’AP/MA a décidé de ne plus collaborer avec Yèrèdila ton qui n’est plus fiable à ses yeux ».

 

 

 

Le démenti de Yèrèdila ton

Hier dimanche 10 novembre 2013, l’association Yèrèdila ton est sortie de sa réserve. Elle a organisé un point de presse sur les lieux de la visite pour démentir les accusations ci-dessus évoquées. Un point de presse auquel a participé le représentant du chef de quartier Demba Kéita et l’imam Youssouf Doumbia. Dans un document remis à la presse, Yèrèdila ton s’explique : « Le soir du jeudi 31 octobre 2013, le candidat du parti Yèlèma Abdine Sangaré a appelé le président de Yèrèdila ton pour lui dire que Moussa Mara (président du parti Yèlèma) doit venir nous rencontrer. Comme nous sommes trois associations œuvrant pour le développement de Sonsoribougou, à ce titre, le vendredi 1 novembre le président de Yèrèdila ton, Moussa Zalla a rencontré Adama T. Coulibaly (président de Appel du Mali) pour lui donner cette information. A sa grande surprise, Adama lui demande pourquoi il n’a pas été associé à cette visite. Le président de Yèrèdila ton lui a dit que c’est une visite improvisée et que Moussa Mara voudrais venir nous présenter son candidat pour les prochaines élections en Commune V de Bamako. Adama T. Coulibaly de Appel du Mali a répondu que comme vous ne m’avez pas impliqué dans l’organisation de cette visite donc vous l’annulez sinon vous verrez ce que je vais faire après. Finalement la visite de Moussa Mara a eu lieu le dimanche 3 novembre 2013. Les 5 et 7 novembre 2013, nous constatons que Adama T. Coulibaly a fait un écrit dans certaines presses de la place accusant Moussa Mara de tous les péchés d’Israël. Or, la visite de Moussa Mara n’avait aucun rapport avec son statut de ministre du gouvernement, mais dans le cadre des activités du parti dont il est le président. Elle avait pour but de présenter le candidat de Yèlèma pour les prochaines législatives en Commune V du district de Bamako. Adama va jusqu’à dire dans ses allégations que l’imam, le chef de quartier et les chefs de famille ont manifesté leur indignation car, ils ne militent pas dans le parti Yèlèma. Cette allégation est fausse car, c’est l’imam de la grande mosquée de Daoudabougou qui a fait les bénédictions à la fin de la cérémonie ».

Abdoulaye Diakité 

 

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