Lancée le 25 mai dernier à Niamakoro, la CNAS poursuit son offensive dans la capitale. La section de la Commune V du District de Bamako vient d’inaugurer son tout nouveau siège, sis à Kalaban-Coura, à partir duquel il entend s’implanter plus solidement. La cérémonie était présidée par Soumana Sako, parrain de la CNAS.
La section Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS FASO HERE) de la Commune V vient de d’ouvrir la voie de l’implantation territoriale nationale à travers le District de Bamako, mais aussi dans toutes les autres localités du pays. En effet, cette structure de la CNAS s’est dotée d’un siège permanent sis à Kalaban-Coura. La cérémonie s’est déroulée le 8 octobre, sous la présidence de Soumana Sako, parrain du parti, devant des centaines de militants et sympathisants venus de toute la ville, des imams et chefs de quartiers, et des notabilités de la Commune V. Elle a commencé par la présentation du bureau politique national et du parrain, lequel procède immédiatement après à la coupure du ruban symbolique, consacrant ainsi l’ouverture de ce siège, désormais poste de commandement de la CNAS en Commune V.
Après la visite des lieux, Konimba Doumbia, Secrétaire général de la sous-section de Kalaban-Coura a pris la parole pour souhaiter la bienvenue et réaffirmer leur ambition: «assurer le bonheur du peuple malien». Et pour cela, dit-il, un changement des pratiques est nécessaire, basé sur l’égalité des chances pour tous.
A sa suite, et après présentation du bureau politique de la section V, plusieurs cadres de la CNAS, mais aussi des sympathisants, interviennent pour faire connaître le sens du combat de ce parti, et tracer la personnalité de celui qui a été choisi pour l’incarner. Ainsi, il ressort de ces interventions que la CNAS a une ambition claire pour le Mali. C’est pour cela que les militants et cadres du parti doivent s’adonner à un travail plus accru d’implantation géographique. La mise en place de comités (85), de sous-sections (8 dans les huit quartiers de la Commune), de 125 associations et clubs de soutien, et d’une section, et l’inauguration d’un siège, c’est bien. Mais, cela ne doit être perçu que comme un début. Ces différentes structures doivent dorénavant ratisser le maximum possible de militants et sympathisants. Pour une victoire en 2012, il est important, en effet, pour la CNAS de supplanter les autres formations politiques, non seulement en Commune V mais également dans tout le district de Bamako, dans toutes les régions, auprès de la diaspora. Mais pour cela, la CNAS doit convaincre, c’est-à-dire avoir les arguments nécessaires. Or, en celui qu’ils ont choisi pour les représenter, ils ont de solides arguments. En effet, Soumana Sako, pour ne pas le nommer, même s’il n’est pas connu des plus jeunes, jouit d’une solide réputation nationale et internationale. Cet homme a déjà, par deux fois, «sauver le Mali».
D’abord en 1986. Alors que le pays croulait sous la dette extérieure et intérieure, que le trésor était presqu’en état de cessation de paiements, le général Moussa Traoré, chef de l’Etat se maintenant par l’arme redoutable de la dictature, fait appel à un jeune économiste au poste de Ministre des Finances pour redresser la barre et éviter le chaos. Soumana Sako, premier national à tous les examens (DEF, BACS) et major de sa promotion à l’ENA, parvient en quelques mois à assainir les finances publiques et à doter les caisses du Trésor national. Grâce à lui donc, les fonctionnaires, qui souffraient de retard de salaires (3, 4, 5 voire 6 mois), commencent à percevoir leurs payes avant même la fin du mois. Le pouvoir qui a échappé au chaos pouvait recommencer à respirer, et même à reprendre ses activités douteuses. Ce que le jeune et fougueux Ministre des Finances n’a pas pu supporter, fourrant son «nez» là où il ne fallait pas. Le pouvoir qui n’avait plus besoin de lui et qu’il dérangeait, le congédie.
Ensuite en 1991. Alors que le pays sortait d’une grave crise sociale et politique, que les caisses de l’Etat étaient vides, que l’économie nationale était en ruines, Amadou Toumani Touré, le nouveau maître du pays, a besoin d’un homme charismatique dans l’opinion nationale, crédible sur le plan international et désintéressé du pouvoir politique, fait appel à Soumana Sako pour gérer la transition, à la Primature. Et c’est sous la direction de ce premier, et seul, Premier Ministre que les pays occidentaux ont accepté de venir à la rescousse du Mali, en injectant des milliards de FCfa. On sait, après son départ, à la fin de la transition, quelle a été la vraie destination de ce butin. C’est également sous sa direction qu’ont été jetés les fondements d’un Etat de droit et d’une nation libre dotée des principales institutions et d’une véritable République, avec les premières élections post-GMT. Sur ce plan de la gouvernance politique, également, on sait ce qui s’est passé avec les nouveaux maîtres.
Aujourd’hui encore, selon ses nombreux militants, Soumana Sako doit venir au secours du Mali. Dernier intervenant, son discours a mis fin à la cérémonie d’inauguration du siège de la section V CNAS.
Cheick TANDINA