Éventuel accord de paix à l’issue des pourparlers d’Alger : Vers un remaniement de l’attelage gouvernemental

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IBK - ténors - persiste - Excellence
Le président Ibrahim B Keita

De sources diplomatiques bien introduites, la formation d’un nouveau gouvernement s’imposera au président de la République si les participants aux pourparlers d’Alger parviennent, comme c’est vivement souhaité, à un accord de paix dans les prochains jours. Ce qui, confirment certains diplomates étrangers, conduira le président IBK à nommer un nouveau Premier ministre et à faire appel à d’anciens rebelles au sein de la nouvelle équipe gouvernementale.

 

En sa deuxième semaine des discussions entre le gouvernement du Mali et les groupes armés du Nord, le dialogue de sourds semble se poursuivre. Si les autorités gouvernementales proposent, la main sur le cœur ” la décentralisation poussée ou la régionalisation hardie “, les groupes armés, notamment le MNLA, brandissent leur revendication d’autonomie ou de fédéralisme.

 

Pour rapprocher les points de vue et offrir une alternative vers des compromis, certains médiateurs suggèrent de proposer aux rebelles ou aux organisations qui leur sont proches de les convaincre à participer à un nouveau gouvernement que Bamako doit s’engager à former dès la signature d’un accord de paix.

 

De sources proches des négociateurs maliens et étrangers, qui séjournent dans la capitale algérienne, les discussions à huis clos portent sur ” une association des cadres proches des groupes armés à la gestion des affaires publiques “. Et des officiels maliens sont entrepris afin de convaincre le président de la République quant à la nécessité de mettre sur pied un nouveau gouvernement. Une équipe gouvernementale qui tiendra compte de la nouvelle dynamique de paix amorcée avec la signature de cet accord de paix tant attendu.

 

Selon des diplomates, les seules lignes rouges infranchissables définies par le gouvernement portent sur le respect de l’unicité et l’intégrité du territoire national, le caractère laïc et républicain de l’Etat, le non à l’autonomie et au fédéralisme. La formation d’un nouveau gouvernement, estiment-ils, ne violent aucunement ces exigences.

 

En outre, certaines chancelleries occidentales ne cachent pas leur embarras de voir débarquer le Premier ministre Moussa Mara qui, selon eux, a compliqué la situation sur le terrain à travers sa visite entêtée à Kidal le 17 mai, suivie des affrontements meurtriers du 21 mai 2014. Des analystes vont jusqu’à entrevoir un nouveau gouvernement avec à sa tête un Touareg bon teint, qui se chargera systématiquement de convaincre les irrédentistes à abandonner la voie des armes.

 

D’autres sources assurent que ce sera un heureux compromis, une chance pour le Mali de permettre à certains cadres proches du MNLA ou du HCUA d’entrer dans la nouvelle équipe gouvernementale. Ou de faire en sorte que des ex-combattants soient nommés dans les représentations diplomatiques du Mali à l’étranger.

Comme on le voit, le prix de la paix risque d’être assez corsé pour le président de la République, qui ne cesse de souligner sa foi en le dialogue, rien que le dialogue. Oui donc au compromis mais pas la compromission !

Bruno D SEGEBDJI

djitosegbedji@yahoo.fr

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