La crise électorale découlant de la houleuse contestation de la présidentielle de 2018 devrait engendrer un dialogue politique global sur la situation du pays. Mais le pouvoir s’est montré réticent à cette option oubliant que pour des réformes majeures comme la relecture de la Constitution du 25 février 1992, il était attendu au tournant
-Maliweb.net- A l’ouverture des assises de la majorité présidentielle Ensemble pour le Mali (EPM) le samedi dernier, le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga s’est montré plus flexible à une ouverture politique, dont il n’a pas tous les leviers. Car, c’est le président de la République qui doit initier le dialogue d’apaisement par rapport aux contestations découlant de son élection pour ce second mandat. IBK s’est montré hostile à faire asseoir à sa table son challenger et chef de file de l’opposition, qui n’a de cesse de dénoncer les « fraudes massives ». C’est ainsi que le Premier ministre a fini par être investi de la mission d’œuvrer à la décrispation. Surtout à la veille de l’amorce de la réforme dite de réorganisation territoriale. Ce qui a imposé la nécessité d’un dialogue surtout avec l’imminence de la réforme constitutionnelle. «La révision de la Constitution est devenue une exigence pour le pays » dira Soumeylou Boubèye Maïga. Et la question se pose de savoir si tous les acteurs ont la même appréciation de cette exigence. Les opposants, qui s’estiment trichés ou floués lors de l’élection présidentielle, accepteront d’accompagner un processus de réforme constitutionnelle menée par le pouvoir que certains d’entre eux estiment usurpé, voire illégal et illégitime ? Les ressorts sociaux notamment religieux en froid avec le régime joueront-ils le jeu de cette relecture de la Constitution de 1992 ? Quelles seront les attitudes des leaders religieux comme Mahmoud Dicko, le chérif de Nioro, M’Bouillé Haïdara par rapport à ce processus référendaire ?
Il sera certainement difficile à IBK et à son Premier ministre de parvenir à avoir le plus large consensus favorable à l’achèvement paisible de cette réforme constitutionnelle. Surtout qu’une frange de la société civile et des partis politiques s’estiment exclue, marginalisée voire malmenée par le pouvoir, en particulier à propos de l’exercice des libertés démocratique comme le droit à manifester. Les récentes répressions de manifestations publiques ayant laissé de mauvais souvenirs frais dans les mémoires. A cela s’ajoute le souvenir non lointain de la coalition de rejet de la précédente révision constitutionnelle (Front Anté A banna). Même si ce front s’était entre temps effrité du fait de divergences d’approche, l’on peut redouter que le malaise social et les griefs du monde du travail (des grèves se sont multipliées ces derniers mois) ne cristallisent une hostilité à retoucher la Loi fondamentale.
C’est tous ces éléments qui poussent le Premier ministre à adopter rapidement la stratégie de la pédale douce pour appeler à la concertation, à la consultation et au consensus.
Il a, en effet, insisté sur la nécessité de conduire le processus de révision constitutionnelle de façon « la plus inclusive possible. L’état d’esprit qui doit nous conduire doit être la concertation, la consultation et le consensus », a-t-il souligné. Et d’indiquer que le gouvernement va faire une consultation avec les différents regroupements politiques, les différentes institutions et la société civile dans les jours à venir pour voir quel dialogue politique mettre en place ensemble. Il rappelle alors que l’année 2019 va être un grand chantier institutionnel et électoral pour le Mali, avec le texte constitutionnel achevé en mars pour, le cas échéant, aller au référendum durant ce mois.
Discours bien relayé par président de l’EPM, Dr Bokary Treta qui souligne que l’alliance EPM va avoir des rencontres dans les prochains jours avec l’opposition pour un dialogue constructif. Il a révélé qu’il y a déjà des échanges de courriers entre l’EPM et l’opposition pour des concertations autour de la réforme constitutionnelle.
Comme on le voit, presque acculé du fait de la densité des réformes à opérer et du temps plutôt court imparti à ces changements politiques, le duo IBK-Soumeylou Boubèye Maïga se résout finalement à exprimer son besoin de dialoguer. Sauf que pour les opposants, le dialogue dont le pays a besoin doit être « refondateur » et aborder toutes les questions qui fâchent. Dont celle de l’élection présidentielle et la donne sécuritaire, en particulier la déflagration conflictuelle meurtrière entre des communautés du centre du pays (peuls et Dogons). La question qui se pose est de savoir si le pouvoir et l’opposition arriveront à accorder leurs violons sur ces thématiques ? Cela est possible, mais une ouverture de l’attelage gouvernement en sera un déclic.
Boubou SIDIBE/-Maliweb.net-
Le reflexe d’aliéné guide toutes les décisions électoralistes . La révision constitutionnelle projetée , loin d’être l’assentiment d’un peuple souverain est le dictat pour assouvir les caprices d’une minorité ethnique .
Cette révision constitutionnelle ne pourra se tenir que lorsque tous les contentieux politiques et les problèmes sécuritaires seraient résolus.
On ne fait pas une révision constitutionnelle pour plaire à la France de MACRON qui, en réalité a ses propres problèmes à gérer notamment les revendications des gilets jaunes.
Cette révision constitutionnelle n’est ni opportune, ni nécéssaire! Nous savons tous que cela est initié sous la pression des NU et de la maudite france pour aboutir à la création de la république fantômatique de l’azamerde! Ou pour conformer la constitution aux accords maléfiques d’Alger, or ce sont tous les accords (pas seulement ce chiffon d’Alger) qui doivent plutôt être en symbiose avec la constitution qui reste au dessus.
La révision constitutionnelle est aujourd’hui une nécessité car la constitution de 1992 est dépassée et présente beaucoup de carences. Mais cette révision n’est pas celle du premier ministre SBM. C’est la révision du Mali pour sa stabilité.
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