Chaque année, le rapport élaboré par le Bureau du Vérificateur Général dévoile des irrégularités énormes dans la gestion des affaires publique par les agents de l’Etat. L’absence de suite favorise le développement du phénomène et démontre vaguement le manque de volonté des hautes autorités à lutter efficacement contre ces maux. Mais, contrairement à la croyance populaire, le BVG a un travail limité. Son pouvoir ne va pas au-delà de la vérification des faits. M. Amadou Ousmane TOURE, le Vérificateur Général, a fourni des éclaircissements sur les missions attribuées au BVG lors de la présentation du rapport 2015.
“Souvent, l’on lit, l’on entend que : vous ne faites rien, vous ne faites pas ceci, vous ne faites pas cela. Mais, on ne peut pas être à la fois vérificateur, procureur, juge d’instruction, juge jugeant, président de la cour d’appel. Non, nous sommes des vérificateurs. Nous faisons un contrôle administratif.”, explique M. Amadou Ousmane TOURE, le Vérificateur Général.
La réalité, quand le vérificateur finit ses missions de vérification, il remet son rapport au procureur général de la république. Puis, le travail du procureur commence à partir de ce moment. Ensuite, le même dossier est transmis en sa totalité à la direction générale des contentieux de l’Etat afin que ce service suive et défende les intérêts de l’Etat. Il appartient donc à ce service public en cas de classement sans suite, en cas de non-lieu d’apprécier selon les intérêts de l’Etat s’il convient de faire un recours judiciaire ou pas.
Mais, le Bureau du Vérificateur Général ne peut pas exercer une voie de recours en cas de classement des dossiers sans suite ou de non-lieu. ”La loi ne nous a pas donnés cette possibilité. Nous sommes tenus de respecter ses limites et nous allons les respecter… on n’a pas d’autres choix. Nous, on n’a pas le droit de faire des gardes à vue, on n’a pas le droit de faire des perquisitions et nos limites sont là et bien déterminées par la loi”, précise le vérificateur général, Amadou O TOURE.
En effet, selon la loi n°2012-009 du 8 février 2012 abrogeant et remplaçant la loi n°03-030 du 25 août 2003 instituant le Vérificateur Général, dispose en son article 18 que : “chaque année, le vérificateur général élabore un rapport qu’il adresse au Président de la République, au Premier ministre, au Parlement et à la Juridiction supérieure de contrôle des finances publiques. Ce rapport fait la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général pendant la période de référence. Le rapport annuel est rendu public et publié au Journal officiel “.
Par ailleurs, dans son message, lors de la présentation du rapport 2015, le vérificateur général a affirmé qu’il reste convaincu que la synergie d’actions préconisée par les hautes autorités de notre pays pourra apporter une réponse positive dans le cadre de la lutte contre la corruption. Des efforts importants ont été déployés, précise-t-il, mais ils restent à consolider et à renforcer, tant la délinquance économique et financière est devenue préoccupante.
Dans ce cas, comment un pays pauvre comme le Mali peut prétendre à un développement si ses propres fils s’adonnent sans crainte à des pratiques indignes, honteuses et autodestructrices ?
Sory Ibrahim TRAORE