Les responsables de l’Association de recherche de communication et d’accompagnement à domicile des personnes vivant avec le VIH et le Sida (ARCAD/SIDA) avec à leur tête Dr Aliou Sylla et Mme Dembélé Bintou Keita ont dénoncé le dernier rapport du Bureau du Vérificateur Général ( BVG) accusant cette structure et ses sous bénéficiaire d’un détournement de subventions VIH-Sida pour le Mali d’un montant de 107, 22 millions de F CFA. Selon eux, le rapport du Vegal est erroné car un seul centime n’a pas été détourné sur les subventions perçues. Selon Aliou Sylla, il s’agit plutôt de dysfonctionnements dans l’utilisation des fonds que de détournement à proprement parler.
Devant les journalistes, Dr Aliou Sylla a tenu à apporter des éclaircissements sur le rapport définitif du Vérificateur Général en ce qui concerne le détournement de 3, 057 millions de F CFA par sa seule structure sur les 107, 22 millions de F CFA. Et cela avec preuve à l’appui.
A le croire, le qualificatif de détournement est inapproprié dans le cas de l’ARCAD/SIDA dans la mesure où l’association dispose de toutes les pièces justificatives. De quoi s’agit-il ? L’ARCAD/SIDA, dans le cadre des colonies de vacance que l’organisation organise au profit des enfants affectés et infectés de Mopti, Sikasso, et Ségou, a dépensé 160 000 Fcfa pour la vidange des fosses septiques et la désinfection de l’hôtel. Selon le rapport, aucun acte juridique ne lui impute cette dépense qui relève plutôt de la gestion courante de l’hôtel. Sur ce point précis, Dr Sylla indiquera que l’organisation de la colonie était confiée à l’association Walé de Ségou. C’est à l’arrivée des enfants, nous précise-t-il, que l’équipe d’encadrement de la colonie a été confrontée à ce problème d’hygiène. Pour préserver leur santé, l’équipe a jugé nécessaire de réaliser sur les frais divers et imprévus la vidange des fosses septiques.
En ce qui concerne la production de la fausse facture reprochée à l’ARCAD/SIDA et dont le montant s’évalue à 181 000 F CFA en date du 25 mars 2010 pour justifier le contrôle technique de ses véhicules, le rapport relève que Mali Technic service-Sogoniko n’a pas reconnu le type de facture et affirme que le logo utilisé n’est pas le sien. Aliou Sylla indique que c’est au cours de la vérification du BVG que sa structure s’est rendu compte de l’usage de faux par le transitaire. ” L’intéressé a été rappelé à l’ordre et il a remboursé la somme due ” soutient-il. Il ajoute que pendant la procédure contradictoire, ARCAD/Sida a produit le bordereau de versement BDM établissant que le montant détourné a été remboursé par l’auteur du faux document.
Rappelons que les vérifications qui ont concerné l’ARCAD/SIDA s’étendent sur les activités menées par cette structure dans le cadre des deux phases du Round 4 (2005-2010) et de la première phase du Round 8 (2010-2011) des subventions du Fonds Mondial. Il ressort, selon le rapport, qu’ARCAD/SIDA et ses sous-bénéficiaires ont comptabilisé, comme dépenses, la somme totale de 107,22 millions de francs CFA dont les contrôles d’effectivité ont établi qu’elle ne correspond pas à des activités réelles. Les irrégularités constatées se rapportent aux dépenses effectuées sans pièces justificatives ainsi qu’aux productions de fausses factures à l’occasion des activités de “repas communautaires” organisées au profit des malades. Il faut aussi ajouter l’acquisition des produits alimentaires et d’hygiène distribués aux malades appelés ” Kits de Visites à Domicile “. De même que l’achat de matériels pour le fonctionnement des associations et des missions réalisées dans le cadre de l’acheminement des rapports techniques et financiers de l’Agence de gestion fiduciaire (AGF). Par ailleurs, le rapport relève également le paiement de salaires fictifs, le non-reversement de montants remboursés sur les prêts accordés aux malades au titre des AGR, le non-reversement des retenues effectuées sur les salaires des employés au titre des cotisations sociales. En réponse à ces accusations de détournements de fonds, Dr Aliou Sylla, en sa qualité de président d’ARCAD/SIDA de préciser que sa «structure réfute les chiffres erronés relayés dans la presse».
Ramata TEMBELY
