Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Jeamille Bittar a été entendu, hier mardi 3 janvier 2012, par le Procureur du Pôle Economique et Financier de Bamako, Sombé Théra et son équipe. Cela faisant suite au Rapport du Vérificateur Général, Sidi Sosso Diarra, qui a incriminé, en 2010, la gestion des exercices de 2007 à 2009 de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali. La rencontre entre le président de la CCIM et le Procureur a duré quelque deux heures. Rendez-vous a été pris avant le week-end pour la suite des échanges autour des dossiers incriminés qui font, d’ailleurs, l’objet de polémique. La CCIM rejetant en bloc les allégations de " fraudes " contenues dans le Rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG).
‘est une rencontre qui vient au bon moment pour le président de la CCIM, Jeamille Bittar, candidat potentiel à la présidence de la République. On se rappelle qu’à l’issue de la Session 2011 de l’Assemblée consulaire de la CCIM, le président Jeamille Bittar avait rejeté, de même que l’assemblée elle-même, les allégations de " fraude " portées par le Bureau du Vérificateur Général contre les responsables de l’institution.
Pour rappel, c’est le Vérificateur Moumouni Guindo, le Chef de mission, Zeinabou N’Diaye et le Vérificateur adjoint, Abdramane Maïga qui avaient été, à l’époque, commis par Sidi Sosso Diarra pour fouiner dans la gestion de la CCIM. Les membres de cette équipe avaient passé quelques trois semaines, principalement auprès des services financiers, pour examiner la gestion financière des exercices 2007, 2008 et 2009. Un rapport de 20 pages avait été produit le 24 juin 2010. Avec en annexe 26 pages constituées des observations et commentaires de la CCIM sur le Rapport provisoire du BVG.
Le Rapport du Vérificateur Général avait été transmis au Tribunal par la Casca, une structure rattachée à la présidence de la République. D’où cette écoute du président de la CCIM, hier mardi 3 janvier 2012 de 10h à midi, au Pôle Economique et Financier de Bamako. Le président de la CCIM a, au cours de cette rencontre avec le Procureur Sombé Théra et son équipe, fourni des éléments de réponse aux différents points contenus dans le Rapport du Vérificateur Général faisant l’objet de contestation par la CCIM. Dans le rapport du BVG, on retient principalement que " les documents à caractère comptable tenus par la CCIM ne donnent pas une image fidèle de ses opérations de recettes et dépenses pendant la période 2007 à 2009 ". Le BVG demandait, en conséquence, de " recouvrer un manque à gagner de 1 315 100 850F CFA " auprès de la CCIM. Ce montant incluant, par exemple, la somme de 292,44 millions FCFA ayant servi à l’acquisition d’un immeuble à Kidal, la TVA qui devait être reversée à la suite de cette transaction, des contributions collectées non reversées au Trésor ou à entité des frais de fonctionnement des Délégations régionales pour 487,08 millions F CFA, la somme de 143 millions F CFA pour frais de représentation au président de la CCIM, aux autres membres du Bureau et aux présidents des Délégations régionales, …Pour le BVG, " aucune loi ni aucun règlement ne prévoient le paiement de ces frais et …l’exécution des dépenses comporte de nombreuses irrégularités ". Un avis que la CCIM ne partage pas. C’est donc tout naturellement, avec des documents à l’appui, que Jeamille Bittar avait fait le déplacement d’hier. Rendez-vous est pris avant la fin de la semaine. Le souhait du président de la CCIM, que nous avons interrogé hier, étant «de vider cette controverse le plus tôt possible».
Mamadou FOFANA