Sidi Diarra : un « Sosso » qui dérange

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Pour les uns, le Vérificateur général joue, comme son nom l’indique (Sosso signifie moustique) le moustique qui trouble le sommeil des « Saigneurs » de la Rue publique ; tandis que pour les autres, c’est un « gigolo ».

 

Institué par une loi du 25 Août 2003, le Bureau du Vérificateur général a pour but de protéger les finances publiques contre les « prédateurs économiques ». Mais depuis sa nomination par décret pris en conseil des ministres, Sidi Sosso Diarra est devenu la cible privilégiée des « Saigneurs » de la République. En instituant le Bureau du Vérificateur général, le président ATT voulait protéger nos finances publiques contre les prédateurs. Mais ce qu’il ne savait pas, ou du moins, ce qu’il a feint d’ignorer, c’est que la corruption et la délinquance financière, sont des monstres sacrés. Ces pratiques sont encrées dans nos moeurs. Vouloir les combattre, c’est comme empêcher l’Iran d’avoir l’arme nucléaire.

 

Le rôle du Vérificateur général, est de contrôler la gestion faite des ressources publiques par l’Administration et les Institutions de la République, les organismes publics personnalisés (entreprises publiques, collectivités locales) et les structures privées (associations et ONG) qui perçoivent des subventions publiques. Le contrôle du Vérificateur général, porte sur la régularité des actes de gestion et sur la performance et l’efficacité des dépenses effectuées. Le Vérificateur général dispose d’un Adjoint et d’une Administration appelée Bureau du Vérificateur général, composé d’agents de vérification et d’appui.

 

De son institution à nos jours, le Bureau du Vérificateur, a produit plusieurs rapports de contrôle, aussi révélateurs les uns que les autres sur l’état de la corruption au Mali. Pour tout dire, la malversation financière, se porte comme un charme sous nos cieux. Mais, cela n’émeut plus personne. La corruption, c’est la règle. L’exception, c’est l’honnêteté. Entre gens corrompus et corruptibles, ceux qui incarnent la droiture, ne sont pas la bienvenue.

 

La tâche n’est pas facile, pour le Bureau du Vérificateur général. Surtout dans un pays où la corruption est devenue un sport national. Tout défenseur des bonnes pratiques, est traité d’« empêcheur de tourner en rond ».Et les emmerdeurs, on les emmerde.

 

Le premier obstacle de Sidi Sosso, aura été l’entourage du « Grand Boss ». C’est cet entourage qui a été le premier à décrédibiliser le Bureau du Vérificateur général, ouvrant la voie à d’autres personnes. Parmi ceux qui critiquent ce bureau, figurent ceux-là même qui devraient le défendre : les proches d’ATT. A quelle fin ? On l’ignore. Mais, il est vraisemblable, qu’ils le fassent pour mieux se protéger. Car, tout le monde sait que cet entourage s’est rendu coupable de malversations financières. Quelle a été la réaction de cet entourage quand un rapport de Sidi Sosso avait révélé que 11 millions de FCA avaient été dépensés par un super- ministre dans l’achat de…thé ? Quelle a été la réaction du ministère de la santé, quand un rapport de Sidi Sosso, a dénoncé une gestion douteuse dans ce département ?

 

Le deuxième obstacle dans le travail de Sidi Sosso aura été la famille judiciaire. Paradoxale, non ? Des magistrats ont juré d’avoir la peau de Sidi Sosso, le « moustique », qui semble troubler le sommeil des Princes qui nous gouvernent. Ses rapports de contrôle s’entassent dans les couloirs des tribunaux. Sans que ceux-là qui y sont épinglés ne soient inquiétés.

 

Le mandat de Sidi Sosso Diarra prendra fin dans six mois. Mais il ne semble pas prêt de rempiler à la tête de ce Bureau. Déçu, peut-être, d’être mis à la place des délinquants à col blanc qu’il est censé envoyer derrière les barreaux. Mais avant de terminer son mandat, il a promis de rendre publique la liste de tous les prédateurs de la République.

Aimé

 

 

 

 

 

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