Dans un rapport de vérification de performance, le Bureau du Vérificateur général a révélé des tares du Centre national des Œuvres universitaires (Cenou). Cette vérification avait pour objet, la gestion des services aux étudiants inscrits au Mali par le CENOU. Elle s’est déroulée sur la période 2017 à 2019 et a porté sur la gestion des allocations financières, la prise en charge socio-sanitaire, l’hébergement et la restauration, l’organisation des activités sportives, culturelles, artistiques et de loisirs, l’acquisition des biens et services entrant dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des étudiants. Le volet transport des étudiants n’a pas pu être examiné par l’équipe de vérification.
La présence de l’équipe de vérification du Bureau du Vérificateur général au CENOU avait comme objectif d’évaluer dans quelle mesure, les mécanismes mis en place par cette structure universitaire permettent de gérer les ressources allouées à la fourniture des prestations et contribuent à l’amélioration des conditions de vie des étudiants.
Au cours de cette mission, l’équipe de vérification a identifié des difficultés quant à l’atteinte des objectifs fixés par les autorités au CENOU dans la fourniture des prestations devant améliorer la qualité de vie des étudiants. Selon le rapport, le CENOU doit relever beaucoup de défis pour l’amélioration des conditions de vie des étudiants. Cela, avec l’appui des plus hautes autorités. Défis relatifs à l’accès de la majorité des étudiants à un logement décent ainsi que le retrait des membres de l’AEEM) de toute gestion des activités du CENOU, qui malgré les dénonciations des différents protocoles qui l’impliquait dans la gestion, demeure toujours une préoccupation majeure. La non-fiabilité de son système d’information, surtout sa partie relative à la gestion des allocations financières constitue un risque majeur à corriger urgemment. Pour une gestion optimale des ressources allouées aux bourses, l’octroi de celles-ci ne doit-il pas être conditionné à l’inscription et à la réinscription conformément à la réglementation trouvent-ils. Cela empêcherait les étudiants dont la scolarité est épuisée de rester dans le système en vue de bénéficier de bourses ou autres aides. Pour la mission du BVG, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique devrait prendre des dispositions pour interconnecter le CENOU et les rectorats de tous les ordres d’enseignement pour une meilleure traçabilité de l’effectivité de l’inscription, de la scolarité et de la performance de l’étudiant.
Ces chiffres qui parlent et interpellent selon le rapport
Pendant la période sous revue, le montant total des ressources mobilisées pour le CENOU s’élève à 64 393 105 152 FCFA, dont 61 142 062 756 FCFA de crédits notifiés au titre de subventions de l’Etat et 3 244 042 396 FCFA représentant les ressources propres. Quant aux dépenses, elles se sont élevées à 61 094 248 616 FCFA, dont 58 542 576 908 FCFA sur les subventions de l’Etat et 2 551 671 708 FCFA sur les ressources propres. Le nombre d’étudiants bénéficiaires des prestations du CENOU s’élève à 72 160 au titre de l’année universitaire 2017-2018 et 73 910 au titre de l’année universitaire 2018-2019. Les montants des allocations financières payées par l’Etat sont passés de 14 567 253 450 FCFA en 2017 à 16 260 343 000 FCFA en 2018 et à 15 412 146 625 FCFA en 2019. Les montants consacrés à la prise en charge de la gratuité des voyages des étudiants pour la même période ont été respectivement de 218 060 800 FCFA en 2017, 233 307 400 FCFA en 2018 et 484 350 300 FCFA en 2019, soit une variation successive de 6,99% entre 2017 et 2018 et de 107,60% entre 2018 et 2019.
Pour plus de performance dans la gestion, la mission de vérification du BVG a fait environ sept recommandations pour permettre aux responsables de CENOU de changer de fusil d’épaule.
Drissa Togola