Scandale de la troisième licence de télécommunications : Le Végal s’intéresse au dossier

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Les procédures d’attribution de la troisième licence de télécommunications au Mali seront passées au peigne fin par le Bureau du vérificateur général et le rapport rendu public. L’assurance en a été donnée par le Vérificateur général, lui-même,  Amadou Ousmane Touré, lors de sa rencontre avec le Conseil national de la société civile pour échanger sur son dernier rapport, celui de 2011.

Ahmadou Ousmane Touré, Vérificateur général
Ahmadou Ousmane Touré, Vérificateur général

C’est une excellente nouvelle que le vérificateur général vient de livrer devant les responsables de la société civile malienne qu’il rencontrait le mardi dernier, dans le cadre de la mise en œuvre du cadre de collaboration qui lie désormais le Conseil national de la société civile (Cnsc) et le Bureau du vérificateur général. Ce qui a permis au Cncs, dès février 2013, de traduire ce cadre en programme d’appui à l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et économique au Mali.
En effet, la société civile demeure le meilleur partenaire du Végal dans sa croisade contre la corruption et toute forme de délinquance financière qui constituent une entrave sérieuse au développement économique du pays. D’ailleurs, n’oublions pas que nous venons de vivre une crise multisectorielle qui doit nous pousser à redoubler de vigilance et rigueur dan ce combat car, comme le dit le Végal, Amadou Ousmane Touré, «les crises se sanctuarisent dans un Etat corrompu et en proie à la mauvaise gestion».
C’est pourquoi, bien que se situant au-delà du jeu politique avec ses joutes verbales interminables, le Bureau du Vérificateur général a choisi de travailler dans l’humilité et le professionnalisme. En effet, «le souci d’une situation sociale apaisée dans notre pays commande notre discrétion sur certains sujets, mais il n’a entamé en rien l’élan et la rigueur dans la conduite de nos vérifications» a rassuré Amadou Ousmane Touré devant le Cnsc.
C’est clair donc que le Végal ne laissera plus de répit aux fossoyeurs de l’économie et la Transition que nous vivons, même si elle a bon dos, ne devrait pas être une période de scandales financiers et de violations des procédures en matière de marchés publics. C’est pourquoi, le Végal affirme suivre «avec beaucoup d’attention les préoccupations sociales du moment, notamment les questions relatives à l’achat de véhicules pour l’armée et l’attribution du marché de 3è licence de téléphonie mobile, des sujets sur lesquels le Bureau a été, à la limite, interpellé par certains de nos concitoyens».
Cette déclaration nous réconforte car depuis le temps du Gouvernement Cheick Modibo Diarra 1, nous n’avons cessé de dénoncer la gestion de ce dossier que nous avions, en son temps, qualifié de «patates chaudes entre les mains du Gouvernement de la Transition». C’est parce que nous étions déjà au courant de tractations dépourvues de toute légalité, qui étaient en train de se dérouler dans l’ombre et sous les tables. En effet, en un moment donné, le bruit courait que le groupe arrivé premier lors de l’appel d’offres, par la suite choisi comme adjudicataire, allait être disqualifié et que les soumissionnaires classés 2è et 3è allaient être consultés, conformément au Code des marches publics, en cas d’élimination de celui arrivé premier.
En réalité, il n’en était rien. Un plan machiavélique était d’ores et déjà mis en place pour éliminer le Malien Cessé Komé qui avait postulé en même temps que Planor du Burkinabé Apollinaire Compaoré et devaient se retrouver dans une société de droit malien appelé Alpha télécom. Mais contre toute attente, on retire l’adjudication à ce groupe, et l’un des associés, Apollinaire, se retrouve avec l’intégralité de l’affaire, donc sans Cessé Komé, et cette fois-ci au nom d’Alpha télécommunication, une copie pâle d’Alpha télécom. Pourquoi ne pas crier au scandale ? Heureusement qu’il y a le Bureau du Vérificateur général pour réagir, en attendant l’aboutissement du recours en contentieux autour duquel s’affairent les avocats de Cessé Komé dont en première ligne Me Mamadou Ismaël Konaté.
Mais pourquoi le Bureau du vérificateur général a-t-il attendu si longtemps avant de réagir, la réponse a été donnée par le Végal lui-même ; face aux représentants de la société civile : «Nous ne pouvons intervenir légalement, en pareille circonstance, que lorsque des actes sont posés, par exemple la conclusion d’un marché. Il en est ainsi pour la troisième licence de téléphonie mobile au sujet de laquelle le Bureau procédera très prochainement à des vérifications et le rapport sera rendu public. Le chef du Gouvernement en a été informé ».
C’est rassurant, mais attendons la suite pour savoir si des entraves ne seront pas posés pour empêcher l’éclatement de la vérité autour de cette nébuleuse de 3è licence, malgré la bonne volonté du Végal.
Birama FALL

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7 COMMENTAIRES

  1. C’est qui ont le pantalon troué qui racontent des bobards, attendons voir, nous qui n’avons pas le choix. Ceux sui traînent des casseroles derrière eux dans cette affaire doivent être mis aux arrêts par la justice. Laisser le Vegas faire son travail, sinon à El Negroi dit: pour récompenser le vegal, Il a eu ce poste juteux, donc la fonction de Vegal est fait pour se remplir les poches? Vraiment soyons sérieux et laisser les gens faire leur travail. 🙁 🙁 🙁

  2. “Les procédures d’attribution de la troisième licence de télécommunications au Mali seront passées au peigne fin par le Bureau du vérificateur général et le rapport rendu public”

    Ce type de déclaration, avec menace en filigrane, en Bambara moderne ça veut dire aux différents protagonistes de ce marché:

    “Faites bien gaffe,si jamais j’ai pas moi aussi ma part du gateau!…” 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

  3. Au-delà, elle interpelle les élites africaines tout simplement en mettant en relief leur responsabilité dans la descente aux enfers du continent où l’homme est né et où il continue de mourir à peine né, où il subit encore les morsures de la faim, le fléau des maladies ainsi que les ravages de l’illettrisme. Mais l’accusation reste tout aussi grave si elle est infondée. Parce que tout comme Wade en 2000 qui n’a pas su prendre la mesure des enjeux, Macky Sall, par les circonstances de son arrivée au pouvoir, n’est pas que le président du Sénégal. Il incarne l’espoir de tous les Africains qui désirent une autre manière d’être gouvernés. Gouvernés dans la justice et l’équité. Gouvernés loin des logiques de revanche ou de vengeance. Et gouvernés dans toute l’humilité et la concentration nécessaires à l’Afrique qui gagne. Il ne faut préjuger de rien car nul ne doit être au dessus de la loi, même quand il s’appelle Karim Wade

  4. Nos députés sont des piètres parlementaires sinon comment comprendre qu’ils n’aient jamais interpellé sur cette affaire? C’est tout simplement honteux. Et dire qu’ils représentent le peuple!

    • Ce Monsieur ne verra que ce qu’on lui demande de voir.

      D’aileurs, c’est le même homme qui a passé son temps, en tant que procureur de la commune III de Bamako, à classer sans suite tous les rapports d’audit de son prédécesseur.

      Pour être recompensé par la suite des juteux postes d’ambassadeur et de Vegal pour service rendu.

      Pourtant, il n’a jamais suivi un cours d’audit dans sa vie
      et il n’a jamais tranvaillé dans le domaine.

  5. J’aimerai croire à ce que dit Mr Toure le VEGAL, mais croire faudrait-il qu’il me dise ce qu’il a fait avec le dossier que le lui est transmis par courrier postal recommandé depuis deux ans déjà sur la gestion scandaleuse des ressources publiques à la direction régionale de la santé de Gao.Je l’ai fait à visage découvert et je dispose encore des éléments de preuve en faveur des détournements de deniers publics, faux et usage de faux par des cadres qui sont toujours à leurs postes.
    Ce même dossier je l’ai transmis à l’époque à Mr le Procureur de la République au près du tribunal de 1ère instance de la dite région.Ce dernier a préféré faire chanter les accusés et prendre son magot.
    Les ministre et SEGAL (Mme Madelaeine Bah et Mr Ousmane Touré) de l’époque n’ont jamais répondu à mes courriers au sujet de cette même affaire.

  6. Faire une enquête, presenter et defendre le resultat est une chose, dire la vérité et protéger les vrais coupables est une autre. On parle de milliards ici, de 10 %

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