On peut appeler ça comme ça : le Bureau du Vérificateur général (Végal) chercherait à convertir la société civile à l’austérité. Le Végal et le Conseil national de la société civile présidé par M. A. Touré prennent une nouvelle direction pour une conduite de précision dans la bonne gouvernance économique. Les deux Touré seront-ils assez agiles dans le cadre de la collaboration qu’ils viennent de tracer ?
La société civile ne se voulant plus insulaire, c’est une bonne nouvelle. L’une des originalités de testament politique de l’ancien Chef de l’Etat Amadou Toumani Touré aura été de donner à son pays le Bureau du Vérificateur général. Jusqu’ici, ce dernier a été le plus inégal dans la forme, mais le plus impressionnant dans le fond. C’était Sidi Sosso Diarra. On attend de voir « à quelle sauce serait mangé » notre Abdou Diouf national (côté taille) : nous voulons parler d’Amadou Ousmane Touré, car toute remise en ordre s’inclinait bas à l’approche de Koulouba.
Le cadre de collaboration Végal-Société civile peut-il apparaitre comme un autre bréviaire du sursaut national ?
Comment les Maliens voient-ils la réalité de tous les jours sinon dans d’étranges défaites ? Il y a moins de six mois, celle de nos armes au Nord, aujourd’hui celle de nos finances. Derrière les petites peines de tous les jours à joindre les deux bouts, il y a encore une révolution à faire arrêter la corruption. Vaste programme. La majorité de nos populations dans les villes sortent un peu de leur torpeur en voyant toutes les débrouillardises, sinon les roublardises de ceux qui « osent » plus qu’eux ne font. On s’enrichit et on bouscule un ordre ancien. C’est là que le Végal pourra laisser son siège aux éducateurs de la société civile, et tutti quanti. Cette société civile est comptable de notre économie de marché. Les organisations qui la composent ne sont pas là pour exercer le pouvoir, mais pour avoir la politique de leur pouvoir, pas moins. Dans la poignée de mains des deux Touré lors de la signature documentaire, on sentait bon la démocratie car les deux structures savent qu’il est impossible de maintenir un niveau de vie dans une société dévastée par la gangrène de la corruption. Il n’existe pas d’autre alternative pour nous à l’abandon de la culture des déficits de nos finances. On ne peut effectuer un tournant qu’en donnant la priorité au rétablissement des finances publiques avec des sanctions et une règle morale à se donner. Il faut se donner une approche sacrificielle du bien commun face aux intérêts privés parce que dans nos grandes villes, la lutte contre la corruption ressemble à une abstraction à laquelle on ne prêterait qu’illusoirement des volontés ! On pensait que le Végal était la solution à nos problèmes et on a oublié que le ciel de notre démocratie a nourri la corruption et les Maliens l’ont ensuite engraissée de sa substance. Chaque marché a un tour de bâton, c’est-à-dire qu’il donne occasion à un profit illicite ou supplémentaire. Concernant ce problème, la société malienne a comme un « bandeau fatal » sur les yeux. Mais si l’on veut porter la République au-dessus de nous, on ne peut démythifier férocement tout ce que les autorités entreprendront du côté de la morale publique. Chacun aura compris qu’il y a une dynamique d’investissement dans l’information à tenir pour entrer dans cette bataille.
Bellem et Koné
pourvus que la société civile joue sa partition. La question que je me pose est de savoir es ce que la société civile est consciente de sa force?
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