Le rapport annuel 2011 du Bureau du vérificateur général a été remis au président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, suite à une cérémonie solennelle, vendredi 2 novembre 2012, indique la cellule de communication de la présidence. Ledit rapport fait état d’un sombre bilan caractérisé par une perte de 10,10 milliards FCFA. Mais l’on est quand même loin des montants exagérés de manque à gagner, tel qu’avait l’habitude de l’annoncer le prédécesseur de Amadou Ousmane Touré, l’actuel Vérificateur général.
Le rapport du Vérificateur Général, est sans nul doute le moment le plus important dans le cadre du fonctionnement des Institutions de la République. Il témoigne du résultat d’une année d’activités de vérification dont la cible est essentiellement les services de l’Administration publique et toutes structures confondues.
Dans son allocution de bienvenue, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré, a d’abord expliqué que cette remise tardive s’explique non seulement par l’instabilité institutionnelle suite aux événements du 22 mars 2012, mais aussi résulte de l’indisponibilité du président de la République, Dioncounda Traoré, pour raisons de santé, en plus de son agenda politique surchargé depuis son retour de France.
Aux dires du Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré, les requêtes aux fins de dénonciations, qui sont déjà prêtes, concernent sept (7) structures publiques et pourraient impliquer un nombre important de gestionnaires, décideurs ou agents. Selon lui: «Les requêtes seront transmises dans les prochains jours à Monsieur le Procureur de la République de la Commune III, et sans aucune prétention de nous substituer à cette autorité, nous voudrions que l’impunité soif l’exception et l’application de la loi, la règle, parce que la justice ne peut connaître d’éclipses».
Il a en outre indiqué que le rapport 2011 fait la synthèse des résultats de 9 missions de vérification financière et une mission de vérification de performance. «Les constats faits, montrent à suffisance que la vraie fraude et celle déguisée sous forme de mauvaise gestion, ainsi que la réelle mauvaise gestion, constituent des indices pertinents du dysfonctionnement administratif», a déclaré le Vérificateur Général, avant de dire que «suite aux irrégularités, qui ont causé des pertes financières à l’Etat, s’élevant à 10,10 milliards FCFA (pour les 8 rapports), ces constats indiquent clairement qu’il importe de maintenir le rythme de la dissuasion en renforçant les sanctions des fautifs et en moralisant davantage la gestion publique».
M. Touré a, par la suite, expliqué que c’est le lieu de déplorer la destruction massive de documents administratifs, suite aux actes de vandalisme survenus à l’ occasion des événements du 22 mars 2012, qui selon lui «est une situation qui impactera les missions de contrôle».
A son avis, «ce chaos causé par les vandales, a profité à certains gestionnaires et financiers de services publics pour dissimiler ou détruire d’importants documents comptables ou autres actes de gestion déterminants».
Par ailleurs, conclut M. Touré, le Bureau du Vérificateur Général, «suit avec beaucoup d’attention le déroulement de la transition et espère que le processus engagé pourra à terme doter le pays d’une stabilité durable, d’institutions fortes et renforcer l’autorité de l’Etat sans laquelle aucune action rigoureuse de contrôle, en général, ne saurait être entreprise».
Ibrahim M.GUEYE